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Critiques de Pierre Magistretti (3)
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L'Homme Glial

Depuis que je suis toute petite enfin jeune parce que petite... bref depuis fort longtemps lorsqu'on s'étend sur l'intelligence (ou pas) de quelqu'un, on parle de ses neurones. Or, il se trouve, comme le montre ce livre que les neurones n'occupent qu'environ la moitié du cerveau, l'autre moitié est constituée de cellules gliales et de capillaires sanguins. Ce savant mélange devient comme le disent les auteurs "un ménage à trois".



Je vais tenter d'en résumer le fonctionnement alors il faut me pardonner la longueur et peut-être quelques approximations parce que j'ai beau frimer, ce n'est pas facile de tout coordonner dans le cerveau, en particulier dans le mien...



Donc schématiquement, les neurones communiquent entre eux via une connexion appelée synapse. Les neurones communiquent également grâce à des influx électriques qui se propagent à travers les axones. Pour protéger ces axones et accélérer l'influx nerveux, ils sont entourés d'une gaine d'oligodendrocytes (deuxième catégorie de cellules gliales) qu'on appelle la myéline.



Il existe également une communication neurones/astrocytes (catégorie principale de cellules gliales) et astrocytes/capillaires sanguins. Les astrocytes permettent d'assurer la barrière sang/cerveau en servant de "passeurs" entre les neurone et les capillaires sanguins. Ils utilisent et transforment les substances contenues dans les capillaires pour "nourrir" les neurones et ils récupèrent également les "déchets" produits par les neurones pour les éliminer. D'ailleurs lorsque cette fonction d'épuration est altérée, cela peut déclencher certaines maladies neurodégénératives.



Enfin, les recherches que les deux auteurs ont compilées montrent que les astrocytes communiquent également entre eux (et avec les neurones) via des "ondes calciques" et qu'ils sont également à l'origine de la sécrétion de différentes substances chimiques indispensables au fonctionnement du cerveau. On sait notamment qu'ils sont impliqués dans les mécanismes de la mémoire qui est stockée par les neurones.



Quant à la dernière catégorie de cellules gliales appelée la microglie, elle intervient dans la gestion de la "plasticité" de notre cerveau. Autrement dit si une fonction du cerveau n'est plus utilisée, les connexions neuronales concernées deviennent inutiles. La microglie peut alors les supprimer et même en créer de nouvelles pour de nouvelles fonctions ou apprentissages que nous désirons mettre en œuvre (apprendre le japonais par exemple au hasard).



Partant de ces constatations, les auteurs nous montrent que les cellules gliales sont aussi importantes que les neurones et les capillaires sanguins, puisque tout ça communique, permettant nutrition et échange d'informations dans notre cerveau en parfaite harmonie.



Ce livre fait la part belle aux cellules gliales qui sont indispensables pour le fonctionnement de notre cerveau au point que, si elles sont altérées, elles entraînent des dommages parfois irréversibles. Il nous promet donc des découvertes sur le traitement des maladies dites neurodégénératives comme Alzheimer. D'autre part, il promet des avancées pour expliquer comment notre cerveau, qui n'est que matière, peut fabriquer cette énigmatique et impalpable pensée qui nous caractérise.



Malheureusement, les réponses apportées par le livre en matière de résultats ou d'avancées significatives sur les maladies du cerveau sont bien minces. De la même façon, il prouve que ce ne sont pas les neurones qui pensent, ni les cellules gliales et encore moins les capillaires sanguins, cependant, il ne donne pas d'autres hypothèses réellement envisageables.



Conclusion : Un livre à lire pour comprendre le fonctionnement basique et physiologique du cerveau et surtout pour comprendre que seuls, les neurones ne sont rien.
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L'Homme Glial

Homme glial versus Homme neuronal. Cet ouvrage dont le titre est un écho du best-seller de Jean-Pierre Changeux (sorti en 1983) est à la fois un ouvrage de vulgarisation et une introduction à de nouvelles découvertes dans le domaine des sciences du cerveau.

Ce livre voudrait attirer l'attention sur le rôle des cellules gliales dans l'apparition de la pensée et aussi dans certaines pathologies neurologiques et psychiatriques. Les cellules gliales sont les grandes oubliées des cellules composant un cerveau. Pourtant ces cellules ont été identifiées depuis longtemps par les premiers anatomistes du cerveau (Gogli et Cajal au début du 20è siècle). Par ailleurs le cerveau humain en contient en plus grand nombre que de neurones. Enfin, plus on avance dans l'évolution des espèces (depuis les vers jusqu'aux hominidés), leur nombre par rapport au nombre de neurones s’accroît jusqu'à dépasser le nombre de neurone dans le cas du cerveau humain.



Au siècle dernier, l'image du cerveau la plus commune avait évolué depuis celle d'une masse de matière grise vers celle d'une masse de neurones. Le neurone, cette cellule élémentaire du système nerveux était devenue la clé de compréhension du fonctionnement de cette dimension que les plus idéalistes considèrent comme la plus immatérielle de l'homme; l'esprit ou la conscience ou le psychisme ou la pensée etc. On retrouve ces neurones dans le cerveau des animaux organisés en systèmes plus rudimentaires que celui de l'homme. L'architecture du cerveau, si elle n'échappe pas à toute comparaison (par exemple, avec le cerveau des chimpanzés), reste cependant assez unique dans le monde animal.

Lorsqu'au vingtième siècle, les neurologues qui les étudient comprirent le rôle crucial du signal électrique véhiculé par ces neurones (l'influx nerveux), ceux-ci semblèrent devoir tout expliquer du phénomène de la pensée. C'est que parallèlement, la physique donnait naissance à la électronique puis à l'informatique. Il se développait une image du cerveau analogue à un circuit électronique traitant du signal avec des composants soudés sur les pistes cuivrée de circuits imprimés. Bref, on s'accorde désormais à voir le cerveau comme une sorte d'ordinateur; le neurone étant au cerveau de l'homme neuronal, ce que le transistor est au processeur de l'ordinateur.



Depuis une vingtaine d'années, quand les spécialistes des cellules gliales et les spécialistes des neurones ont commencer a travailler ensemble, cette image du circuit électronique conserve sa pertinence (toujours relative) mais elle doit désormais être corrigée. Pendant longtemps le rôle des cellules gliales avait été négligé dans la recherche de la compréhension des bases physiologiques de la pensée. Leur rôle était réduit à un rôle de "maintenance" et d'alimentation des neurones; on savait depuis longtemps que l'énorme consommation de sucre du cerveau (20% de la consommation du métabolisme) passait par les cellules gliales. En reprenant la métaphore électronique, les cellules gliales étaient considérées comme le circuit imprimé avec ses pistes cuivrées et les composant passifs qui régulent l'alimentation des composants actifs.



Il n'est pas question ici de se lancer dans une mauvaise description de ce que sont ces cellules encore méconnues. C'est l'objet de ce livre, court, d'une grande clarté pédagogique, élégamment illustré de schémas simples et efficaces. Un livre qui est le fruit de cette collaboration entre deux mondes de spécialistes qui s'ignoraient encore il y a une dizaine d'années; Yves Agid est neurologue et Pierre Magistretti est un pionner des études sur les cellules gliales.



Quant à la question de savoir si l'homme est glial ou neuronal, c'est évidemment un faux débat; il est plus commode de penser qu'il est neuro-glial ou glio-neuronal.
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Les énigmes du plaisir

Beau travail que celui qui consiste à établir des passerelles entre la psychanalyse et les neurosciences. D'autant plus que la circulation des idées sur ces passerelles se fait dans les 2 sens. Les récentes découvertes sur le fonctionnement du cerveau éclairent certaines intuitions et observations théorisées par Freud et Lacan. Les théories psychanalytiques pourraient orienter les recherches en neurosciences. Ce livre a été assez ardu à lire pour moi. Il permet de revisiter certains concepts de base de la psychanalyse, en termes peut-être trop simplificateurs pour les psychanalystes, de façon peut-être trop rapide pour les personnes qui ont peu entendu parler des ces notions. Il m'a également rappelé ou fait découvrir quelques découvertes récentes sur le fonctionnement du cerveau. J'ai apprécié la prudence des auteurs vis à vis des hypothèses qu'ils émettent. Ce qui implique que ce livre n'a pas la prétention de révéler des clefs de lectures certaines et révolutionnaires.
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