Je me suis levé et j’avais quand même mal au crâne. Je me suis demandé si j’allais pas rentrer chez mes parents et me faire entretenir jusqu’à ce que je touche l’héritage. Avec un peu de chance, ça pourrait arriver avant mes quarante ans. En attendant, je pourrais rester à la maison, je rendrais service. J’irais faire les courses, je ferais la cuisine et j’amènerais la bagnole en révision. Et puis je me suis souvenu qu’ils avaient la manie de me regarder comme on regarde sa chaussure après avoir marché dans la merde. Alors je me suis ressaisi, j’ai allumé mon ordinateur et je me suis mis à regarder les offres d’emploi.
« J’ai pensé à tous ces gens qui ont le pouvoir et qui l’utilisent pour briser des échines et accabler leur prochain. Les hommes politiques, les grands patrons et les petits chefs, les musiciens et les femmes. » (p. 68)
« J’avais pas toujours souffert d’insomnie. J’avais pas toujours été obligé de boire pour dormir et pour supporter la vie éveillé. Ça remonte à loin. Je devais être enfant et avoir de l’espoir. » (p. 96)
"J'ai tendance à éviter les jeux de hasard. Généralement, ils ne font que souligner dramatiquement ma propension à l'infortune et je me sens comme un con d'avoir eu l'audace d'essayer." (p. 84)
« L’ambition, c’est quelque chose qui résulte de l’angoisse de manque. Moi, je manquais de tout donc rien ne pouvait me manquer. » (p. 161)
« On est écrivain qu’une fois qu’on a publié. En attendant, on est un tocard. » (p. 137)