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Citation de migdal


Mon père vivait, depuis l'arrivée de Hitler au pouvoir, dans la terreur de ce qui devrait un jour déferler sur la France et sur les Juifs en particulier. Il était de ceux qui, avec l'historien Louis Halphen et Robert Debré dont il était proche, avaient fait traduire Mein Kampf dans sa version originale, une traduction antérieure ayant supprimé tous les passages contre les Juifs.

Je me souviens d'un jour où mon père avait ramené de l'hôpital Rothschild, où il était chef du service d'urologie, quelques vieux Juifs à payess (papillotes) et manteaux râpés, réfugiés d'Allemagne et d'Autriche, pour écouter leurs récits terrifiants. Il avait même invité, pour leur faire partager ces informations, mes deux oncles Pierre Jaudel et Léon Bloch. Ceux-ci, les vieux Juifs partis, renchérissaient pour dire à mon père en riant : «Ils t’ont bien eu, ces schnorrers [mendiants], pour te faire casquer. » Malgré mon jeune âge, leurs réactions m'avaient choqué. Elles étaient typiques d'une bourgeoisie française qui se croyait à l’abri de toute persécution.
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