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Critiques de Pierre Paraf (81)
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Le Feu - Carnets de guerre

Auteur tiraillé entre des univers et terminologies antagonistes. Du sous-Céline.
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Le Feu - Carnets de guerre

C'est très curieux de savoir que le roman historique, le Feu d'Henri Barbusse n'a jamais été officiellement adapté sur le grand et petit écran. Pourtant le feu est un vieux roman datant de sa première apparition en 1917. Henri Barbusse ancien journaliste à bien connu La Première Guerre mondiale, il avait 41 ans quand il s'engagea comme simple soldat. Qui est le héros ? Contrairement à tous les auteurs et témoins de la der des ders, la plus meurtrière de Roland Dorgelès (Les Croix de Bois) en passant par Maurice Genevoix (Ceux de 14) jusqu'en Allemagne avec Erich Maria Remarke (À l'ouest rien de nouveau) ont tous un point en commun, chacun à son héros, le fil conducteur de chaque auteur. Pourtant celui de Barbusse, il n'existe pas de héros, mais des hommes. Certains disent que le Feu est un roman exagéré, c'est possible pour certains détails, mais d'autres ont bien existé, Henri Barbusse les mentionne toutes ; la violence des canons, les obus qu'ils n'arrêtent pas de tomber sur les soldats, la crasse, le sexe, les poux, les chevaux pour tirer les canons… etc.

C'est roman d'une dureté entre la camaraderie et le gore, car la Première Guerre mondiale est une boucherie… Barbusse voyait ses amis mourir à côté de lui, certain de la maladie ou de la faim.

C'est un livre d'une extrême violence, une analyse naturaliste.

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Le Feu - Carnets de guerre

Triste et sale comme un ciel de traîne après la tempête.

Gris et boueux comme le fond des tranchées.

Brutal et glaçant comme la mort au combat.

Sans fioritures comme un vaste trou d’obus.

Réaliste et photographique comme seul pouvait le décrire et l’écrire un vrai poilu.



“Le Feu, journal d’une escouade.” est un témoignage fort du quotidien des soldats dans les tranchées de la Grande Guerre.

C’est le feu de la haine, le puits sans fond de l’ignorance, la victoire de la propagande. Et pourtant, ils le savent bien au fond de leur cœur, ces soldats, que comme l’a chanté Boris Vian : Ils ne sont “pas sur terre pour tuer des pauvres gens”.

Au final c’est surtout une preuve, s’il en fallait, de la bêtise et du cynisme infinis de l’univers des puissants, car comme l’a chanté Boris Vian : “S’il faut donner son sang, Allez donner le vôtre, Vous êtes bon apôtre, Monsieur le Président.”



Plus jamais ça ! qu’ils espèrent ces bons petits soldats, plus jamais ça…

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Le Feu - Carnets de guerre

Ce livre est difficile à lire, le langage est difficile à comprendre puisque le vocabulaire utilisé est celui des soldats au cœur des tranchées. Il y a beaucoup de dialogues, mais aussi de longs passages descriptifs. Les personnages ne sont pas nombreux, le narrateur est accompagné du début jusqu'à la fin par les mêmes camarades de guerre. Le début est un peu long à démarrer, l'auteur raconte tous les détails, c'est-à-dire la gare, le train qui les emmène sur les champs de batailles, le voyage, les poilus...
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Le Feu - Carnets de guerre

Témoignage poignant et intemporel de l’enfer de la guerre.

La volonté de Barbusse de retranscrire le plus fidèlement possible les dialogues des Poilus (avec notamment l’emploi différents patois) rend la lecture un peu complexe au début mais on est rapidement pris dans le tourbillon du quotidien des soldats.

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Le Feu - Carnets de guerre

Je ne vais pas noter ce livre n’ayant pas réussi à le terminer. Les dialogues sont trop complexes (patois partout), pas de fil conducteur, aucun ressenti, bref j’ai préféré arrêter.
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Le Feu - Carnets de guerre

Énième tentative pour ce témoignage de bougres malmenés dans cette guerre atroce, la première guerre mondiale. Malheureusement, je passe à côté malgré mon insistance pour cette oeuvre. Le choix de l'auteur de nous transmettre son vécu avec le parler patoisant ou argotique des hommes qui l'entourent m'est difficile. La lecture n'est pas fluide à mon goût. Les ouvrages de M. Genevoix, Dorgelès, Giono, Cendrars me conviennent mieux. Je ne mets pas en cause la qualité artistique, je suis hermétique au style. Il faut savoir qu'à l'origine chaque chapitre paraissait dans un journal comme un épisode documentaire. Est-ce le choix d'édition originel qui constitue un format indigeste pour moi ?

Je ne crois pas. Mille excuses Monsieur Barbusse, J'aurai tant voulu...
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Le Feu - Carnets de guerre





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Le Feu - Carnets de guerre

Engagé volontaire en 1914 à l'âge de 41 ans, Henri Barbusse va passer 22 mois dans les tranchées pendant lesquels il tiendra un journal où il notera ses expériences de soldat et la vie de son escouade.

Je ne sais pas si beaucoup d'écrivains ont "fait la guerre", mais le fait qu'un "lettré" puisse raconter le quotidien des tranchées donne un éclairage particulier, un témoignage de "première main", celui d'un observateur pertinent.

Le 231ème régiment d'infanterie est constitué d'hommes de tous âges et de toutes conditions et l'auteur nous fera vivre les états d'âmes de ses compagnons au quotidien, leurs craintes et leurs espoirs avec leurs mots et leurs expressions souvent "fleuries".

Une lecture aisée et instructive sur les conditions de vie dans les tranchées, un regard sur la guerre et ses absurdités, mais surtout une histoire vraie, la sienne, la leur.

Henri Barbusse recevra le prix Goncourt dès 1916 pour cette oeuvre, le seul Goncourt que j'ai lu à ce jour.
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Le Feu - Carnets de guerre

Quand la Grande Guerre éclate en 1914, Henri Barbusse a 41 ans et s'engage volontairement, malgré une santé fragile. Il fait donc partie de ces "vieux" poilus qui ont déjà connu la vie et la guerre.

En plus de se battre pour son pays, Henri Barbusse va tenir un journal pendant les 22 mois de sa mobilisation, il va y raconter sa vie de soldat et nous faire découvrir son escouade (Paradis, Volpatte,...) entre première ligne sous le feu et cantonnements oisifs.



Outre l'horreur des combats et la dureté de la vie sur le front ce qui frappe c'est la diversité des hommes qui composent l'armée française. Age, origine, richesse, ... chacun apprend à cohabiter avec l'autre, à se rassurer mutuellement et à trouver ensemble un peu de réconfort dans les maigres diversions qu'offrent ces paysages désolés. On finit par s'attacher à tous ces personnages, rendus vivants par le style "oral" de l'écriture de Barbusse, et les pages filent sous les doigts.



Il y a certes une qualité d'écriture et de narration, mais c'est il me semble, le travail de journaliste (métier d'origine de Barbusse) qu'il faut souligner et qui lui a d'ailleurs valu le prix Goncourt en 1916, car pour une fois quelqu'un racontait véritablement ce qu'il se passait sur le front.



Un des meilleurs livres sur la période et un bon prix Goncourt.
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Le Feu - Carnets de guerre

J'ai reçu ce livre dans le cadre de Masse critique, merci à Babelio et aux éditions archipoche !

Le Feu sonne terriblement, profondément juste.

Le sujet est très dur, pourtant à aucun moment Barbusse ne sombre dans le pathos. En effet, si il a lui-même été au front et qu'il base le propos de son livre sur des faits dont il a été témoin, le soldat Barbusse, auteur et narrateur, préfère se mettre en retrait de l'histoire pour se concentrer sur ses camarades de combat. Peut-être est-ce par pudeur, ou plutôt pour rendre ainsi un ultime hommage aux membre de son escouade dont beaucoup ne reviendront pas de la guerre.



A travers 24 chapitres de longueurs variées, ce qui fait penser aux 24 heures d'une journée, Barbusse aborde les différents épisodes de la vie quotidienne de l'escouade. On découvre ainsi que la vie du poilu, c'est bien sûr les combats, mais aussi beaucoup, beaucoup d'attente. Il y a la seconde ligne, le cantonnement, les permissions, les corvées... toute une organisation autour du soldat d'infanterie que je ne soupçonnais pas : le ravitaillement, l'artillerie, le génie, l'administration... l'armée est une immense machine. La tension monte au fur et à mesure de la lecture, jusqu'au moment où enfin, les soldats vont se retrouver sous "le feu", mettant fin à l'attente des poilus mais aussi du lecteur.



Le soldat Barbusse dépeint d'une manière extrêmement réaliste l'atmosphère des tranchées. Il allie des descriptions de l'environnement et de l'action d'une grande qualité littéraire à des dialogues au vocabulaire souvent très "cru", qui retranscrit fidèlement le parler des poilus. Ce parti pris est justifié par un chapitre, "Les gros mots", dans lequel l'un de ses camarades le voyant écrire, lui demande de ne pas dénaturer leur parler, dans un souci de vérité et d'authenticité. Il en résulte donc une écriture très contrastée, mais qui se marrie très bien.



A travers le Feu qui est le premier roman sur la Grande Guerre, Barbusse dénonce le bourrage de crâne dans la presse et l'hypocrisie de la société bourgeoise, qui vit en sécurité et dans le confort à l'arrière et fait des profits sur la guerre et les souffrances des soldats. La dénonciation de la guerre devient indissociable de la critique politique, et l'on sent dans les dernières pages le pressentiment qu'a l'auteur d'une révolte du peuple, qui se manifestera avec la Révolution russe de 1917.



Tout cela fait du Feu un livre absolument essentiel pour saisir la réalité de la 1ère guerre mondiale et comprendre ses conséquences sur les mentalités et la vie politique des années 20 et 30.

Le Feu m'a permis de réaliser à quel point nous avons le devoir de nous souvenir de tous ces hommes qui ont souffert inutilement et ont été sacrifiés à la guerre.
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Le Feu - Carnets de guerre

Ces braves soldats de la Grande Guerre,je crois qu'on ne les nommera jamais assez.D'avoir lu ce livre,m'a permis de mieux me rendre compte de leur sacrifice,de ce qu'était la vie dans les tranchees;la proximite,la boue,la vermine,les abus...Mais j'ai aussi pris conscience des abus qu'ont du subir ces braves hommes;les privations,les paiements pour un minimum de confort,de cafe achete alors que ce n'est qu'un infame jus de chaussette...

Ce livre au franc parle,au parler vrai,authentique de ces soldats,de ces hommes qui ont tout donne,leur jeunesse,leur sang,leur corp,leur vie et leur mort pour nous,pour les générations futures

Livre recommande surtout en ce centieme anniversaire
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Le Feu - Carnets de guerre

Prix Goncourt de 1916. Prix Goncourt en 1916 ! Au coeur de la boucherie, Barbusse donne à voir, à sentir, à essayer de saisir, et avant tout, plus que tout, à entendre, dans ces parlés si divers, ces accents chantants ou rocailleux, ces syntaxes bousculées, ces mille poésies, ces styles chamarrés, le sort des poilus, de tous les âges, de toutes les conditions, de toutes les croyances et idées politiques. C'est donc cela la guerre : un communisme infernal, un nivellement par le néant, une mise au rang derrière la peur, l'absurdité et la souffrance. Avec cet horizon complètement fou donné à la vie de ceux qu'on décrète comme soldats, qu'une vie cassée, irréparable, même dans les bras et les attention de ceux qui sont restés derrière et voudraient les aider, les aimer, les soigner. Une vie invivable, ni sur le front, ni à l'abri, une vie écrasée par l'immensité du désastre. Ils s'en remettront disent-ils, parce que la guerre est trop grande pour l'homme, qu'il ne peut pas la loger dans ses souvenirs, dans ses pensées, dans sa logique, dans ses cicatrices mêmes. Parce que ses souffrances non plus ne peuvent pas durer toujours sauf à mourir sans fin. Ils s'en relèveront, donc... Mais pour aller où ? Il n'y a plus nulle part où se rendre quand la guerre vous a tout pris, jusqu'à l'envie de vivre. Ils n'iront plus, ils erreront, de leurs âmes nues, décharnées, désossées. La guerre totale, industrielle, avale l'homme, le mâche, le broie, et le recrache, déchet de civilisation, désormais incapable de vivre vraiment.
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Le Feu - Carnets de guerre

J'ai débuté la lecture de ce roman directement après avoir refermé À l'ouest rien de nouveau qui m'avait littéralement époustouflée. Je m'attendais à revivre quelque peu ce qu'Erich Maria Remarque avait fait naître, mais du côté français, cette fois.



J'ai été à la fois comblée et déçue. Comblée car oui, Henri Barbusse fut un témoin lucide de la Grande Guerre : pas qu'un témoin, mieux qu'un témoin, un acteur. Il sait parfaitement ce qu'est le front, l'arrière, tout. Il sait tout ça et il veut en témoigner. Entendons-nous bien, l'opinion que je vais émettre ne concerne absolument pas la valeur ou l'utilité du témoignage, qui tous deux, selon moi, sont indiscutables et indispensables.



Ce que je questionne, c'est la pertinence du format choisi. En effet, il n'est jamais très clair dans le Feu si l'on a affaire à un roman ou à un reportage journalistique ; on navigue constamment dans ce no-man's land inconfortable et pas trop bien maîtrisé d'après moi.



Il y a un côté Zola chez Barbusse, un côté exhaustif, un côté « je vais tout vous montrer et vous ne pourrez pas dire que vous ne saviez pas. » En 1916, en plein conflit, ça se comprend, c'est défendable et même plus que souhaitable, mais c'est du ressort du journaliste, pas du romancier.



Ce qu'il nous explique très bien, c'est qu'à l'époque des faits, les journalistes étaient largement investis dans une mission de propagande et donc, seul le roman pouvait avoir les coudées franches pour accomplir le véritable travail d'information du public.



Soit. Je suis pleinement consciente des contraintes qui pesaient sur le romancier. Ajoutons-y la contrainte ô combien lourde et pressante du temps, l'impératif du témoignage RAPIDE. Je sais tout ça, le comprends et l'excuse amplement.



Toutefois, pour les lecteurs du XXIème siècle et de tous les siècles à venir, seul demeure le roman car le contexte et son urgence ont disparu. Et là, je ne puis m'empêcher de tiquer sur des problèmes inhérents à la construction romanesque et qui amoindrissent et la satisfaction du lecteur, et le pouvoir de conviction de l'oeuvre.



C'est l'écueil dans lequel ne tombe pas Erich Maria Remarque : il a bâti un vrai roman, avec tous les codes et les impératifs propres au roman, d'où son incroyable pouvoir de conviction. Henri Barbusse, lui, dit tout, absolument tout, si bien qu'il dilue son histoire.



Remarque se focalise sur un nombre volontairement limité de personnages, qui tous quittent la scène les uns après les autres pour cause de décès ou de blessure affligeante ; toujours dans un but romanesque précis qui fait mouche à chaque fois. En gros, Remarque a opéré un tri, fait une synthèse de son expérience du conflit là où Barbusse nous fait un reportage à chaud, sans trop avoir hiérarchisé ses informations.



Autre différence notable, Remarque utilise un narrateur qui a une identité, qui parle avec des mots simples de soldat, qui souffre et qui ressent la guerre. Barbusse, lui, se cache derrière une espèce d'ectoplasme qui est lui sans jamais être clairement assumé comme étant bien lui, qui porte un regard distancié sur ce qu'il vit et qui, du coup, nous distancie également. Si bien que j'ai ressenti, moi lectrice du XXIème s., beaucoup moins d'intensité chez Barbusse que chez Remarque, alors même que la violence et l'horreur décrites sont rigoureusement les mêmes.



Quand Remarque fait mourir un soldat, il a pris le soin au préalable de nous le faire connaître, de nous y attacher, de nous faire compatir à l'atrocité quotidienne qu'il subit. Barbusse, lui, nous décrit vraiment beaucoup de personnages, souvent à peine esquissés, une bande de rouspéteurs pour lesquels on ne ressent pas forcément grand-chose, en tout cas, vis-à-vis desquels on n'est pas très attaché.



Étonnamment, le seul moment où Barbusse parvient à nous prendre aux tripes, à nous faire crever de chagrin, c'est lorsqu'il aborde le cas de la jeune femme, Eudoxie, pour laquelle Lamuse en pince, et que ce même Lamuse découvre quelques semaines plus tard, à moitié décomposée en creusant une tranchée. Ici, Barbusse obéit aux codes romanesques et c'est exceptionnellement bon, puissant comme jamais. La scène du soldat noyé parce qu'il n'arrive pas à sortir d'un trou d'obus à cause de la boue, vers la fin du roman est presque aussi intense et pour les mêmes raisons : on a eu le temps de s'attacher au personnage.



En revanche, quand il fait son Zola bas de gamme, à décrire avec un souci du terme poétique les bombardements, les bourbiers, les blessures, je trouve que le décalage entre l'horreur vécue et les termes pour l'exprimer est préjudiciable.



Le décalage, encore lui, est si grand entre ce pseudo lyrisme et l'authenticité des dialogues de poilus qui eux sentent le vécu à plein nez et qui jouent justes quasiment tout le temps est, d'après moi, mal senti. J'écris que les dialogues jouent juste quasiment tout le temps car il est manifeste que dans le dernier chapitre, intitulé L'Aube, les dialogues ne masquent que très grossièrement et très imparfaitement l'expression des convictions de l'auteur et cela sonne faux, malheureusement.



Balzac reprochait exactement cela à Hugo (à propos de ces dialogues) dans sa critique restée fameuse sur la Chartreuse de Parme de Stendhal (oui, je sais, c'est un peu compliqué, la critique concernait Stendhal mais il parle aussi un peu de Hugo et de quelques autres) ; le fait de mettre les paroles de l'auteur dans la bouche des personnages au lieu de s'oublier et de se mettre lui, l'auteur, dans la peau du personnage. (Hugo en tiendra d'ailleurs compte bien des années plus tard en écrivant Les Misérables et son fameux passage sur Waterloo.)



Au-delà de ces problèmes de construction romanesque, l'auteur décrit admirablement l'enfer de cette guerre, et de toutes les guerres en général. Il montre, selon moi de façon assez convaincante, que l'ennemi est au moins autant si ce n'est plus le gouvernement qui envoie ses enfants se faire tuer que les pauvres bougres d'en face qui font le même sale boulot en sens inverse. Tout cela, évidemment, pour des intérêts qui dépassent largement les infortunés soldats commis d'office.



Bref, souvenons-nous de cette leçon d'atrocité que nous évoque courageusement Henri Barbusse et demandons-nous qui est le véritable ennemi : l'État qui vous dit « Allez vous battre et fermez vos gueules ! » ou les pauvres types d'en face auxquels leur propre État a intimé le même ordre ? En outre, ceci n'est que mon avis, c'est-à-dire, vraiment pas grand-chose à mettre sur le feu.



P. S. : Je suis allée récemment tâcher de retrouver la tombe de mon arrière-grand-père, tombé le 12 février 1915 à Souain-Perthes-lès-Hurlus lors de la fameuse et ô combien meurtrière première bataille de la Marne. Le cimetière y est parfaitement tondu et une adorable mousse recouvre le sol à beaucoup d'endroits. Pourtant, l'autre jour, rien qu'avec les fortes pluies et les rejets de terre sous forme de tortillons imputables aux vers de terre, j'avais les chaussures entièrement pleines de boues en moins de cinq minutes.



Donc, oui, j'imagine très bien la boue et le bourbier que cela pouvait être à l'époque quand rien qu'à marcher sur une pelouse bien entretenue on en a déjà plein ses bas de pantalon ! Je n'ai d'ailleurs pas réussi à retrouver la tombe de mon aïeul car les tombes sont disposées au hasard ou à peu près et j'avais l'impression de rejouer la scène du truand, à la fin du Bon, la Brute et le Truand quand il cherche une tombe précise dans un cimetière immense.



Mais j'ai été moins courageuse que lui, j'ai abandonné quand j'ai eu deux kilos de terre à chaque pied et que mon manteau a été entièrement transpercé par la fine pluie qui tombait alors sans discontinuer… On n'a pas tous la fibre héroïque, pardon, très cher aïeul (je reviendrai par temps sec).
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Le Feu - Carnets de guerre

Ces écrivains qui ont vécu l'horreur de la guerre de 14-18 nous subjuguent: M.Genevoix, B.Cendrars, J.Giono, et ici H.Barbusse. Leur livres ne sont pas des romans, mais des témoignages poignants de la réalité: les terribles souffrances imposées à des jeunes hommes au cours d'une guerre faite de combats stupides, menés par un commandement incompétent, sans souci du nombre de vie humaines perdues. Ces jeunes hommes n'étaient que des munitions comme les autres.

H.Barbusse ajoute un angle de vision touchant: les dialogues de ces soldats, gens simples, sympathiques, généreux, dont la plupart vont tomber car ils sont en première ligne, mais qui vivent entre eux une camaraderie, une solidarité à toute épreuve, et ne se plaignent pas, nous sont offerts dans leur grande vérité et dans leur simplicité.

Ces dialogues constituent un apport décisif et très riche à la connaissance que nous devons avoir de notre Histoire, mais aussi à notre littérature.

A noter que ce livre a été écrit dès 1915: il nous parle de l'horreur, qui était là, déjà. Mais on a su ensuite qu'elle n'en était qu'à son début.

J'ai lu des critiques sévères de cet auteur en raison des errements politiques qui ont été les siens dans la seconde partie de sa vie. Ces errements sont condamnables, bien entendu, mais me paraissent n'avoir aucun lien avec la richesse et l'intérêt du témoignage de jeunesse que constitue "Le Feu".
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Le Feu - Carnets de guerre

Roman de guerre autobiographique de Henri Barbusse, engagé volontaire en 1914. Durant les vingt-deux mois qu'il passe en première ligne, le narrateur fait part, à travers son récit, de la peur et de l'horreur vécues au quotidien et décrit la vie des soldats dans les tranchées : les habitudes, la sape, le Feu...
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Le Feu - Carnets de guerre

"Le Feu" a été vécu par Henri BARBUSSE en 1915. Il témoigne dans ce livre des souffrances, des dangers et des horreurs subis par les soldats en 1ère ligne.
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Le Feu - Carnets de guerre

Ce roman largement autobiographique raconte l'histoire d'un poilu dans les tranchées, la mort qui hante tout le monde et qui frappe inlassablement, décimant les régiments. Le style de l'auteur, dans les passages qui ne sont pas des dialogues, est parfois trop littéraire à mon sens, et cause un décalage avec les mots des personnages, qui sonnent très juste et nous transportent dans tous les pays qui composent la France. La fin, elle aussi, qui est un phantasme d'unité entre les peuples, m'a paru logique eu égard à l'horreur absolue vécue par nos ancêtres, mais un peu en décalage avec le ton réaliste du reste du livre.
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Le Feu - Carnets de guerre

La guerre de 14-18, vue par un poilu. Texte autobiographique.
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Le Feu - Carnets de guerre

Ce roman (mais s’agit-il d’un roman ?) donne un aperçu réaliste sur la terrible guerre de 1914-1918, vue du côté français. Henri Barbusse (1873-1935) a obtenu le prix Goncourt 1916, malgré le fait qu’il avait alors pris le contrepied de la propagande patriotique. (Pacifiste au moment où il a écrit ce livre, Barbusse a par la suite adhéré au communisme). Indiscutablement, "Le feu" est un témoignage poignant et terrifiant sur les horreurs du conflit. Mais, à mes yeux, il souffre un peu de la comparaison avec l'extraordinaire "A l’Ouest rien de nouveau" de E.-M. Remarque.
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