Le soleil, ce jour embrasé d'août, achevait de couler dans les pins des collines d'ouest. La plaine était couverte d'ombres longues zébrant la croûte d'herbe dorée au pied des haies et des bosquets. Des geais étoilés de bleu et des quatuors de pies s'élançaient d'un bord à l'autre du ciel et se découpaient un bref instant sur les lambeaux nuageux incendiés du couchant. D'autres se perchaient le temps d'une pause sur le pic faîtier des toitures de bardeaux, à l'angle des galeries, en grappes sur les fils et les poteaux du nouveau télégraphe sonore - qu'on appelait le téléphone - le long de la rue principale.