[absinthe]
En lisant par l’autre bout l’Apocalypse de Jean, je n’ai pas eu de peine, ni beaucoup de mérite, à constater que l’Apocalypse définitif, considéré comme fin dernière, brusque échéance, se fait précéder de signes, eux-mêmes précédés d’avertissements, au point qu’une série de présages retarde sans cesse l’heure de l’ainsi soit-il –mais les signes sont les préliminaires de ce qu’il n’advient jamais, ou se contentent d’être l’aboyeur d’un bal d’aboyeurs : l’Apocalypse lui-même est un effet d’annonce, l’augure d’autres événements, se suffit dans ces menaces, et jusqu’à son terme la vision de Jean n’est que prélude aux préludes, sceaux s’ouvrant sur d’autres sceaux et trompettes annonçant les trompettes.
(p.33-34)