Je marche et les réverbères allument la nuit. Je croise des fenêtres éclairées. Une chanson échappée s’écrase sur le trottoir et devient silence. Je me souviens comme c’est bon de flotter. Je marche sur l’estuaire avec ma coque d’acier. Des nuages un peu fous dansent dans mes cheveux. La lune brille sombrement comme jamais et ton souvenir, aux couleurs de feuilles mortes, s’accroche aux branches de l’espoir idiot de revivre hier. Je pense apercevoir un chien craintif longeant les façades du passé. Je joue du bout des doigts avec trois pièces de monnaie dans la poche. Je marche et, décidément, rien ne m’annonce un carrefour quelconque. La mer est tranquille, je vogue confiant. La rue est longue et se dilate, annonçant mars et son printemps.