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Citations de Pierre Le Coz (32)


Nous voulions cette damnation-là : être les maudits de la lumière, deux ombres furtives et coupables qui passent au soleil de toujours. Deux spectres qui ne retrouvent élan, souffle et chair qu'à la tombée du soir...
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Et lorsque je repense à ces instants de délice et de péché, malgré moi la nostalgie se fait jour ; et les heures alors se mettent à tomber une à une dans le silence, pareilles à ces gouttes de transpirations qui, l'été, viennent brouiller le regard des sentinelles en poste sur le rempart, et qu'elles essuient d'un revers machinal : la concupiscence est de retour, irrépressible, mêlée à l'angoisse de l'infernal tourment, à la terreur de ses souffrances éternelles.

(p.113 La croix des femmes mortes)
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Elle aussi après tout était morte dans une autre guerre : non celle de boue et d'acier qui ensanglantait en ce moment l'Europe, mais celle plus subtile que nous livrons tous, et à chaque instant de notre vie infiniment risquée, contre un invincible ennemi : le temps.

(p.69 Albertine retrouvée)
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Je me disais : je ne marche pas pour aller quelque part, je marche pour me libérer du quelque part. Je me disais : je n'écris pas pour laisser une trace, j'écris pour me libérer de toute trace.
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Pierre Le Coz
Voyez le soleil au-dessus de la cité des briques ; voyez la mauve cicatrice qu'il laisse dans l'azur de ce côté-ci en se retirant du monde : il décline, éternel, pour d'autres amants - il n'est que cet oeil dur, éblouissant, sans nulle complaisance, et dont l'unique paupière est la nuit sexuelle.
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Il y avait toujours un moment où, avant de basculer, la roue des heures semblait hésiter, presque s'arrêter; les choses alors, durant un instant infinitésimal, se suspendaient et venaient à resplendir en une épiphanie rose et mauve. Puis, tout aussi doucement, tout aussi invisiblement, le devenir repartait, comme si, après ce moment d'absence, il avait repris son cours normal; et tout allait très vite. Le fleuve, pressé maintenant, entraînait avec lui le paysage urbain, le faisant passer dans une autre histoire où la ville s'éveillerait à l'aube, neuve et fraîche, lavée par sa traversée de la nuit. Mais seul ce moment, comme suspendu entre deux âges, m'intéressait. Qu'est-ce qui se découvrait ainsi avec le soir? Quel rouage intime du temps? Quel fond de l'être? Quelle profonde architecture d'air et d'espace? Je comprenais que, si je voulais devenir poète, il me fallait à toutes forces
habiter cet instant, l'étirer jusqu'à la douleur, jusqu'au vertige; puis, tel un fruit sonore tombant dans le silence, lui demander le "mot", le poème qui ferait entrer la ville entière avec ses habitants dans la caverne d'une autre nuit.
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Quelle erreur avais-je commise ? Dans quelle voie mauvaise m'étais-je engagé sans le savoir ? J'avais cru pouvoir t'enlever dans une vie d'aventures et de voyages sans comprendre à quel point tu restais attachée à ton autre existence, sans comprendre que ce tu avais aimé avec moi ce n'était pas le danger mais l'approche de ce danger - le jeu avec le versant obscur de la vie, non cet obscur même qui, dans le fond, te terrifiait. Avec moi, tu étais allée au bout de ce jeu comme au sud de ce continent. Aller plus loin était au-dessus de tes forces.
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Il n'est pas sûr que cette nuit-là nous ayons prononcé des mots essentiels, mais il y avait déjà entre nous ce qui, par la suite, ne s'est jamais démenti : cette complicité de solitaires qui se devinent dans le noir, parlent en langue des signes connus d'eux seuls, éprouvent et se manifestent sans rien dire le désir violent qui, bientôt, va incendier leur vie.
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On dit qu'on "tombe" amoureux, mais en réalité c'est plutôt l'amour qui vous "tombe" dessus.
page 202.
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Tu t'étais jetée dans cette aventure comme on se jette dans un gouffre dont on est soi-même et le vide et le vertige. Tu affrontais avec effroi mais sans regret cette profondeur, et, par l'atmosphère de clandestinité qui enrobait nos rencontres, tu m'en faisais partager l'ivresse.
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Don quichotte n'est certes pas le premier à se mettre en route, mais il est le premier à comprendre que pour le faire, il lui faut désormais resacraliser l'espace où il vas'enfoncer, reconstruire grâce à ses références romanesques un cosmos perdu.
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Bientôt la chaleur se fit plus clémente et il pénétra dans l’extase de l’espace. C’était des marches à n’en plus finir sur la crête de ces monts arides, des stations au bord d’oueds parcimonieux, des repas pris en compagnie des voyageurs croisés sur le chemin.
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Le poème est sillage, doigt tendu vers une invisible merveille qui sans cesse nous a devancés, sans cesse nous a dédaignés.
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et en effet, dans les histoires d'amour, vient toujours un moment où est signifié par l'amant à l'amante/par l'amante à l'amant ce "reproche" ; mais "reproche" qui en vérité, l'amour étant toujours ce quiproquo, ne fait qu'exprimer l'origine et la réalité profonde de cet "amour" même.
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Cette aube qui naîtrait de l'excès même du noir.
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Pour retrouver après Vermeer une méditation picturale forte sur l'espace, il nous faut accomplir un saut de plus de deux siècles et pénétrer dans l'atelier de Cézanne. Chez lui nous assistons au processus inverse qu'avait initié le Quattrocento. Pour la première fois depuis Florence, les choses reprennent le pas sur l'espace[...]
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Et le monde lui apparaissait pour ce qu’il est en vérité : une réserve inépuisable de bonheur et de beauté. Novalis a dit que le paradis avait été dispersé sur toute la terre et que la tâche des poètes consistait à en rassembler les débris épars. Je crois moi que le paradis est partout, que nous ne l’avons en fait jamais quitté mais que ce que nous avons perdu c’est le sens du paradisiaque… Le Royaume est ici mais nous n’en savons rien parce que nous avons perdu notre capacité d’émerveillement.
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Tout ce que je puis dire c'est qu'une lumière émanait d'elle et que cette clarté m'avait enveloppé, moi, si prudent et circonspect d'habitude. Je sentais que je n'aurais pas dû me confier ainsi à la première venue; mais je désirais ardemment, pour une unique soirée, lever toutes mes défenses - prendre avec cette inconnue le risque insensé de m'avancer à découvert dans l'opaque du désir et de l'espérance.
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C'est le regard qui fait la vie - pas le cœur ou le cerveau. la vie s'arrête quand les yeux se ferment.
page 184.
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Les filles mettent une heure à choisir au millimètre près la longueur de leur jupe et passent le reste de la journée à tirer dessus.
page 84.
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