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EAN : 9782845230873
160 pages
Editions du Laquet (01/09/2002)
4/5   1 notes
Résumé :
Ce sud marocain, à la limite extrême du Sahara, constitue selon l'auteur, une certaine alliance entre la brûlure la plus ardente et la plus haute douceur - ce commencement du terrible dont Rilke nous dit qu'il est la vraie définition du beau. Car c'est bien la proximité de ce terrible - celui du désert comme celui de l'océan - qui fait de ce pays le creuset de toute merveille ; comme elle réveille aussi en nous un certain sens du paradisiaque que l'Occident a depuis... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Breton vivant en Dordogne et voyageant au Maroc, Pierre le Coz (né en 1954) se déplace sur un rail géographique et sentimental aux confins des continents européen et africain. Son récit de voyage à Taroudannt, ville de la vallée du Souss marocain, est paru initialement en 1999 avant une réédition revue et augmentée en 2002 et une réunion sous forme de triptyque sud-marocain, Taroudannt, Marrakech, Essaouira, en 2007 aux éditions Pimientos. Ce court livre se scinde en deux parties quasi équivalentes, distinctes dans le contenu mais peu visibles dans la mise en page. La première partie du récit est époustouflante. L'auteur met en apesanteur son texte dans une prose poétique constamment ancrée dans la réalité marocaine. le lecteur trouve lui aussi ses propres repères et rêve de concert avec Pierre le Coz dans « un mélange de beauté, de paresse, de stupeur » avec une capacité d'émerveillement renouvelée : « …le rêve vient toujours se mêler au plus concret, non pour lui enlever sa substance… mais au contraire pour lui fournir un surcroît de présence et comme un soubassement de merveilles. le moindre fruit alors est un astre rond qu'on peut tenir dans la paume de sa main, la moindre orange un songe dont on extrait le suc délicieux. » le deuxième voyage débute à la page 73. Naturellement, Pierre le Coz entame un périple fictif et désincarné au-delà des limites du Drâa, à Zagora, véritable porte du désert. La cité utopique rêvée par l'auteur perd toute consistance. Les mots finissent par sonner en creux. le lecteur regrette, avec un étonnement sincère et une légère amertume, de retomber dans le flot épais d'un verbe pâteux. Toutefois, la première partie continue d'irradier. Des morceaux de phrases enchantées gardent une vie propre, intacte, se diffusant en archipel dans l'esprit. Tout comme le marcheur ascétique sur les crêtes des monts arides, on aura envie « d'habiter une frontière » et de rechercher « une existence frugale consacrée tout entière à l'avancée dans la merveille du monde ».
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Et le monde lui apparaissait pour ce qu’il est en vérité : une réserve inépuisable de bonheur et de beauté. Novalis a dit que le paradis avait été dispersé sur toute la terre et que la tâche des poètes consistait à en rassembler les débris épars. Je crois moi que le paradis est partout, que nous ne l’avons en fait jamais quitté mais que ce que nous avons perdu c’est le sens du paradisiaque… Le Royaume est ici mais nous n’en savons rien parce que nous avons perdu notre capacité d’émerveillement.
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Bientôt la chaleur se fit plus clémente et il pénétra dans l’extase de l’espace. C’était des marches à n’en plus finir sur la crête de ces monts arides, des stations au bord d’oueds parcimonieux, des repas pris en compagnie des voyageurs croisés sur le chemin.
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La vallée qu’il remontait est le pays des Ida-Outanane et elle est justement nommée la Vallée du Paradis… La contrée était quasi déserte… Après le passage du petit col d’Oulma, il ne cessa plus de rouler de bonheur en bonheur… La route s’enfonce dans la montagne, striée de bancs calcaires et piquetés d’arganiers et de palmiers nains. Puis, passé l’Asif Tamrhakht, elle pénètre en des gorges profondes où règnent l’ombre et la fraîcheur. Tout au fond coule un oued aux eaux vertes, limpides… Descendues des montagnes, les eaux étaient délicieusement fraîches, procurant à son corps brûlé ce bonheur physique qui prend toujours, lorsqu’il est violent, l’aspect de la joie pure, simple, oubliée et pourtant à chaque instant disponible, que peuvent offrir les sens.
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Le Taroudannt Hôtel est le meilleur endroit pour rêver du monde sans chercher à le parcourir… Vivre à Taroudannt c’est habiter une frontière, c’est séjourner sur la limite entre deux rêves opposés et secrètement complémentaires : celui d’un comble de civilisation et celui d’un excès de vide et d’inhumanité : le Sahara. La fournaise dévorante des sables et des rocs rend plus précieuse la fraîcheur des jardins de la ville ; et en retour, leur douceur végétale, le murmure de leurs fontaines, le balancement de leurs palmes accordent un surcroît de sauvagerie au désert.
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