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Citations de Pierre Le Coz (32)


Bientôt la chaleur se fit plus clémente et il pénétra dans l’extase de l’espace. C’était des marches à n’en plus finir sur la crête de ces monts arides, des stations au bord d’oueds parcimonieux, des repas pris en compagnie des voyageurs croisés sur le chemin.
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Et le monde lui apparaissait pour ce qu’il est en vérité : une réserve inépuisable de bonheur et de beauté. Novalis a dit que le paradis avait été dispersé sur toute la terre et que la tâche des poètes consistait à en rassembler les débris épars. Je crois moi que le paradis est partout, que nous ne l’avons en fait jamais quitté mais que ce que nous avons perdu c’est le sens du paradisiaque… Le Royaume est ici mais nous n’en savons rien parce que nous avons perdu notre capacité d’émerveillement.
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La vallée qu’il remontait est le pays des Ida-Outanane et elle est justement nommée la Vallée du Paradis… La contrée était quasi déserte… Après le passage du petit col d’Oulma, il ne cessa plus de rouler de bonheur en bonheur… La route s’enfonce dans la montagne, striée de bancs calcaires et piquetés d’arganiers et de palmiers nains. Puis, passé l’Asif Tamrhakht, elle pénètre en des gorges profondes où règnent l’ombre et la fraîcheur. Tout au fond coule un oued aux eaux vertes, limpides… Descendues des montagnes, les eaux étaient délicieusement fraîches, procurant à son corps brûlé ce bonheur physique qui prend toujours, lorsqu’il est violent, l’aspect de la joie pure, simple, oubliée et pourtant à chaque instant disponible, que peuvent offrir les sens.
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Le Taroudannt Hôtel est le meilleur endroit pour rêver du monde sans chercher à le parcourir… Vivre à Taroudannt c’est habiter une frontière, c’est séjourner sur la limite entre deux rêves opposés et secrètement complémentaires : celui d’un comble de civilisation et celui d’un excès de vide et d’inhumanité : le Sahara. La fournaise dévorante des sables et des rocs rend plus précieuse la fraîcheur des jardins de la ville ; et en retour, leur douceur végétale, le murmure de leurs fontaines, le balancement de leurs palmes accordent un surcroît de sauvagerie au désert.
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Quelle erreur avais-je commise ? Dans quelle voie mauvaise m'étais-je engagé sans le savoir ? J'avais cru pouvoir t'enlever dans une vie d'aventures et de voyages sans comprendre à quel point tu restais attachée à ton autre existence, sans comprendre que ce tu avais aimé avec moi ce n'était pas le danger mais l'approche de ce danger - le jeu avec le versant obscur de la vie, non cet obscur même qui, dans le fond, te terrifiait. Avec moi, tu étais allée au bout de ce jeu comme au sud de ce continent. Aller plus loin était au-dessus de tes forces.
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Il n'est pas sûr que cette nuit-là nous ayons prononcé des mots essentiels, mais il y avait déjà entre nous ce qui, par la suite, ne s'est jamais démenti : cette complicité de solitaires qui se devinent dans le noir, parlent en langue des signes connus d'eux seuls, éprouvent et se manifestent sans rien dire le désir violent qui, bientôt, va incendier leur vie.
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Tu t'étais jetée dans cette aventure comme on se jette dans un gouffre dont on est soi-même et le vide et le vertige. Tu affrontais avec effroi mais sans regret cette profondeur, et, par l'atmosphère de clandestinité qui enrobait nos rencontres, tu m'en faisais partager l'ivresse.
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Tout ce que je puis dire c'est qu'une lumière émanait d'elle et que cette clarté m'avait enveloppé, moi, si prudent et circonspect d'habitude. Je sentais que je n'aurais pas dû me confier ainsi à la première venue; mais je désirais ardemment, pour une unique soirée, lever toutes mes défenses - prendre avec cette inconnue le risque insensé de m'avancer à découvert dans l'opaque du désir et de l'espérance.
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Le poème est sillage, doigt tendu vers une invisible merveille qui sans cesse nous a devancés, sans cesse nous a dédaignés.
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Pierre Le Coz
Voyez le soleil au-dessus de la cité des briques ; voyez la mauve cicatrice qu'il laisse dans l'azur de ce côté-ci en se retirant du monde : il décline, éternel, pour d'autres amants - il n'est que cet oeil dur, éblouissant, sans nulle complaisance, et dont l'unique paupière est la nuit sexuelle.
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Nous voulions cette damnation-là : être les maudits de la lumière, deux ombres furtives et coupables qui passent au soleil de toujours. Deux spectres qui ne retrouvent élan, souffle et chair qu'à la tombée du soir...
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Je me disais : je ne marche pas pour aller quelque part, je marche pour me libérer du quelque part. Je me disais : je n'écris pas pour laisser une trace, j'écris pour me libérer de toute trace.
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On dit qu'on "tombe" amoureux, mais en réalité c'est plutôt l'amour qui vous "tombe" dessus.
page 202.
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C'est le regard qui fait la vie - pas le cœur ou le cerveau. la vie s'arrête quand les yeux se ferment.
page 184.
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Les filles mettent une heure à choisir au millimètre près la longueur de leur jupe et passent le reste de la journée à tirer dessus.
page 84.
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Les riches aiment bien régenter la vie des autres, c'est-à-dire en l'occurrence celle des pauvres - je n'allais pas m'en plaindre puisque c'était aussi cela que j'appréciais de notre relation : me faire prendre entièrement en charge ( toujours, je suppose, ce foutu syndrome de l'"orphelin").
page 13
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Dans le monde normal ça ne se fait pas de laisser les fosses ouvertes :ça peut donner des idées à ceux qui sont pas disposés. (p. 71)
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Et lorsque je repense à ces instants de délice et de péché, malgré moi la nostalgie se fait jour ; et les heures alors se mettent à tomber une à une dans le silence, pareilles à ces gouttes de transpirations qui, l'été, viennent brouiller le regard des sentinelles en poste sur le rempart, et qu'elles essuient d'un revers machinal : la concupiscence est de retour, irrépressible, mêlée à l'angoisse de l'infernal tourment, à la terreur de ses souffrances éternelles.

(p.113 La croix des femmes mortes)
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Elle aussi après tout était morte dans une autre guerre : non celle de boue et d'acier qui ensanglantait en ce moment l'Europe, mais celle plus subtile que nous livrons tous, et à chaque instant de notre vie infiniment risquée, contre un invincible ennemi : le temps.

(p.69 Albertine retrouvée)
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et en effet, dans les histoires d'amour, vient toujours un moment où est signifié par l'amant à l'amante/par l'amante à l'amant ce "reproche" ; mais "reproche" qui en vérité, l'amour étant toujours ce quiproquo, ne fait qu'exprimer l'origine et la réalité profonde de cet "amour" même.
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