Pietro de Paoli

Découvert par hasard dans une librairie de livres de seconde main. Le titre, le thème et la quatrième de couverture ont suscité curiosité et envie, et ce premier feeling s'est confirmé.

Sur plein d'aspects je me retrouve dans ce "récit" qui comme son nom l'indique est celui d'un homme de 38 ans, célibataire et curé de campagne. J'ai toujours pensé que psychologue et prêtre étaient des "métiers" très proches...

L'auteur (narrateur) aborde avec simplicité et sincérité toutes les choses de la vie, de sa vie, de sa petite vie, de la Grande Vie. Ce livre est celui de la remise en question, de tout "ça".

L'écriture est simple, on ne s'ennuie pas, on est pris, il s'agit ici d'un homme, qui tente d'être bon et qui s'interroge sur son parcours et ses choix, c'est beau et c'est fort.

Quiconque a un peu de questionnement existentiel en lui trouvera beaucoup de bien à la lecture de ce texte.

Waouh! Un portrait sans concession, mais ô combien réaliste de l'église de France contemporaine. Quand je dis France, on peut dire je pense européenne.

A travers le portrait d'un jeune prêtre... enfin jeune, 38 ans tout de même, sans faux fuyants, mais bien en face, nous avons une analyse de la situation ecclésiale, les espoirs et les déceptions de ce prêtre dans la force de l'âge, qui voit un de ses compagnons de séminaire quitter le ministère parce qu'il "n'est pas un héro". Comment dès lors tenir dans une grande solitude "je ne suis l'intime de personne", pour continuer sa tâche avec coeur et conviction?

C'est tout le thème de ce livre, d'une personne que l'on sent amoureuse de son Église et qui ne veut pas se résigner à la voir se débattre dans l'indifférence généralisée et le pessimisme, fut-il de ses pasteurs.

Sous le nom de Monsignore Pietro De Paoli se cache une personnalité qui, en raison de sa position dans l'Église, ne désire pas révéler son nom.



L’auteur raconte comment en 2022, il devient le bras droit, le «porte flingue» de Giuseppe Lombardi

qui deviendra la pape Thomas Ier après l’assassinat de son prédécesseur le pape Sylvestre. Thomas Ier bouscule nos représentations car, à la faveur des réformes d’un de ses prédécesseurs, il a été ordonné diacre tout en étant marié et père de 2 filles. Après une effroyable période de doute à la mort de sa femme, il subit les persécutions des Templiers, un groupe obscurantiste et sectaire qui commence à grandir au sein de l’église. Après milles aventures au cours desquelles il saura se forger des amitiés durables et sincères, il obtient le prix Nobel de la Paix pour avoir réussi à donner à Jérusalem un statut international qui lui permet d’échapper aux revendications partisanes des différentes religions ou factions en présence. Elu pape, Giuseppe renonce à la paternité spirituelle, affirmant qu’il n’est père que de ses filles et frère de toute humanité.



Au fil des pages émergent des propositions pour une réforme de l’Eglise : appel aux hommes mariés choisis par les paroisses pour exercer la fonction de curé, place des laïcs et des femmes dans l’Eglise, réforme du sacrement du mariage, appel de femmes laïques à la pourpre cardinalice sont quelques unes des évolutions envisagées... Ainsi les trois femmes laïques qui sont appelées à la pourpre cardinalice le sont pour « incarner les trois grands rôles des laïcs dans le monde moderne : la politique pour rendre ce monde plus juste, la théologie pour révéler au monde ce qui lui est caché, la charité pour que le monde sache qu’il a été aimé jusqu’au bout. »



De véritables réflexions théologiques sont aussi incluses au fil des pages. Par exemple, il est intéressant de s’interroger sur la « Théologie pauvre », sur le symbolisme de « la Tour » construite au fil du temps par les chrétiens et l’appel « prenons la route, cessons de monter vers le ciel, …, en lisant et relisant ce que nos pères ont su et connu de Dieu, inspirés par l’Esprit, mais en tenant que nous ne savons rien. »



Enfin presque à la fin, il y a aussi des pages étonnantes qui achèvent de conférer à ce livre son caractère étonnant : il s’agit des pages sur la sexualité, sur le mariage, sur l’homosexualité… L’auteur en parle comme des « OTNI », c'est-à-dire des Objets Théologiques Non Identifiés. Toutefois, au lieu de faire l’impasse que l’église a l’habitude de faire sur de tels sujets, il ose les aborder et proposer des pistes de solution, à la fois intelligentes et honorables.



Sur à la forme, l’écriture est alerte, dynamique et la composition de l’ensemble n’ennuie jamais au cours des 600 pages du roman. Les personnages principaux «existent» avec leur enthousiasme et leur contradiction, incarnant différents positionnements idéologiques, crédibles et attachants car ils sont enracinés dans le contexte religieux, culturel et politique de l’époque imaginée. La projection s’avère vraisemblable et on y croit sans aucune difficulté !



En conclusion, il faut lire «VATICAN 2035» deux fois : la première pour en épuiser les ressources du « thriller », pour connaître la fin de l’histoire…. et la deuxième pour en extraire les réflexions théologiques qui sont autant de perles d’espérance pour que l’Eglise s’ouvre au monde, qu’elle appartienne à tous les humains et pas seulement à ceux qui ont étés choisis pour la gouverner, qu’elle sache interroger la Tradition, non pas pour l’abolir mais pour l’accomplir.



Le roman de Pietro di Paolo apporte au monde, à un rythme qu’on ne peut arrêter une fois entrepris, l’image d’une église au visage ouvert et tolérant comme on n’ose plus en rêver. En fait, en prenant appuis sur de nombreuses questions d’actualités et le message d’amour du Christ, il rappelle que les prêtres ne sont pas là pour que le monde soit plus près de Dieu, mais pour offrir Dieu au monde.



C’est un livre superbe et étonnant à lire absolument !

Ma critique est tardive, j'ai lu ce livre il y a 2 ou 3 ans deja

Les détails s'estompent mais reste l'impression d'une vision très juste de ce que peut être aujourd'hui la vie d'un curé

Enfin, très juste ... Je ne suis pas curé, pas célibataire, pas même un homme (mais, ca, l'auteure non plus ...), et j'avoue n'avoir jamais réfléchi à la question avant de lire ce livre.

Mais au fil des pages et de la description de la vie du curé, l'impression prédominante est l'évidence, même si on n'y avait jamais songé

Je ne retiendrai qu'un exemple : on invite un curé à sa table a l'occasion d'un mariage, d'un baptême etc ... Même la, il reste le curé.

Mais qui lui propose un tennis, un cinéma ?

Un récit d'anticipation qui a le mérite de poser des question et de proposer des solutions (ou plutôt des pistes) ambitieuses, d'émettre des hypothèses et de soumettre des réflexions sur des points sensibles pour l'Eglise catholique : la place des femmes dans les hautes instances ecclésiastiques, le mariage des prêtres, œcuménisme, foi-religion/raison-sciences. D'autre part, j'aurais aimé l'avoir lu avant l'élection du Pape François car un certain nombre de réflexions et de décision de Lombardi devenu le Pape Thomas dont prophétiques ainsi que la démission du pape Sylvestre. Ceci étant dit, tout cela est noyé dans un roman assez bien mené mais trop long... en tout cas avec trop de longueurs. On peut aisément sauter pas mal de pages sans se perdre ! Je m'y suis donc pas mal ennuyée. Heureusement que certains passages (réflexions, intrigue, phrases bien senties) semés dans l'intrigue m'ont permis de tenir jusqu'au bout.

Critique du blog de Berulle



Pietro de Paoli, sort, jeudi 18 mars 2010, son nouveau livre Lettres à un jeune prêtre, préfacé par Jean-Michel di Falco, évêque de Gap et d’Embrun. L’auteur continue d’y explorer l’Eglise contemporaine à travers la figure de Marc Belhomme, le curé de 38 ans, célibataire et curé de campagne (2006) devenu évêque dans Dans la peau d’un évêque (2009).



De cette discussion entre l’évêque (progressiste modéré) et le jeune prêtre (conservateur ouvert au dialogue), Pietro de Paoli ne nous livre que les lettres de l’évêque même si celles-ci citent celles de son interlocuteur. Une discussion qui finalement s’organise autour du constat commun des deux « Cela ne marche pas ! ». Si les points de différence entre ces deux représentants de courants ecclésiaux sont réels, ce qui frappe c’est la qualité du débat et l’amour de l’Église qui transparaît chez les deux protagonistes, donnant à leurs arguments le poids d’une foi et d’un engagement donné au Christ qui rendent vain tout recours à des réponses toutes faites, à des vérités idéologiques.



Ces lettres sont au nombre de 12.



12, comme les apôtres. Car il s’agit bien ici de se poser la question de l’Eglise, de ce qu’elle est et de son rôle. De ce qu’elle doit annoncer et de comment elle peut l’annoncer pour être entendue.



12, comme les mois de l’année. Car il n’est pas question d’une Eglise conceptuelle mais d’une Église incarnée, comme le Christ, dans le temps des hommes. Une Église marquée par son histoire et qui dialogue avec l’histoire des hommes et de chaque homme et chaque femme.



12, comme les tribus d’Israël. Car ce qui est au centre du débat c’est l’Alliance de Dieu avec son peuple. Ce peuple qui, avec l’avènement de Jésus-Christ s’étend à tout le genre humain. Et toutes les questions qui se posent dans l’Église ne peuvent se discuter qu’à la lumière de cette unique volonté du Dieu d’amour : rassembler son peuple dans une communion parfaite en Jésus-Christ.



A la fin de ce livre, on se prend à rêver que le dialogue dans l’Eglise réelle ressemble à ce roman où transparaissent l’amour d’un Dieu de communion, la bienveillante attention du Christ et l’éclairante lumière de l’Esprit.
Lien : http://berulle.over-blog.com..

Certains aspects de ce roman d'anticipation m'ont plu.Par exemple, le role de médiateur que le Pape Thomas se donne, la place de la femme dans l'Église, la relation entre science ou raison avec la foi,la remise en question de l'institution,le mariage des pretres, la sécurité du Pape et des dignitaires de l'église.Par contre j'ai eu de la difficulté a adhérer a l'intrigue et a la personnalité, le caractere du personnage principal, je le trouvais peu crédible.Donc, pour moi, un livre plus intéressant pour les questions qu'il souleve que pour son intrigue.

Qu'est ce que l'Âme ? la foi ? l'enfer ? l'éternité ? la communion ? etc...Le défi de cette ouvrage est de proposer des réponses claires, simples et compréhensibles pour tout un chacun. Et je dois dire que l'ouverture du propos, la liberté d'expression et l'audace de Pietro De Paoli nous fait vraiment du bien..

Marc, le "curé de 38 ans" d’un livre précédent de l’auteur est devenu évêque et il mène par le biais de mails une longue conversation avec sa jeune nièce sur la question de Dieu, ou plus précisément sur de nombreuses questions au sujet de Dieu et de la religion.



Chloé a 17 ans, elle est en terminale et réfléchit à sa vie, mais surtout à Dieu et la place qu’il tient dans sa vie. Elle suit des cours de philo et se pose des questions sur la foi, comment elle vient et comment on la reconnait, et sur l’existence même de Dieu, les preuves de sa présence. Elle est jeune et vive et ne mâche pas ses mots, posant tour à tour des questions profondes ou naïves, mais auxquelles son oncle Marc répond toujours avec bienveillance et honnêteté, et aussi beaucoup d’humour.



J’ai adoré cette lecture passionnante, mais aussi ultra facile à lire puisqu’elle est composée de courts chapitres figurant les mails de l’un et l’autre. Je me pose pas mal de questions comme celles de la jeune ado et même si je n’ai pas précisément trouvé de réponses, j’ai découvert dans ces quelques pages des axes de réflexion vraiment intéressants, à creuser. Pas de leçon didactique, donc, ce que j’aurais détesté, mais des pistes pour d’autres questions…



Je vous conseille donc ce petit livre que vous soyez pratiquant ou pas, car sans donner de leçons, sans dire ce qui est bien ou mal, il ouvre l’esprit de manière vraiment intelligente. Je vais sans doute l’offrir également à mon fils pour sa confirmation l’année prochaine, car je pense qu’il est totalement adapté également aux jeunes par le ton (il a d'ailleurs été écrit pour eux). Chloé est bien dans son époque et ses questions sont parfois un rien curieuses : choix du célibat pour l’oncle prêtre, vocation et souvent un peu faites exprès pour faire réagir.



Marc et Chloé donnent leur adresse mail à la fin du livre, et on peut donc leur écrire si on a encore des questions.
Lien : http://liliba.canalblog.com/..

Le témoignage courageux et sans concession d'un homme de Dieu qui nous fait partager sa foi, ses convictions, son espérance, mais aussi ses doutes, sa solitude, ses découragements parfois.



J'ai aimé sa clairvoyance teintée d'humour et les mots justes, posés là dans son journal, sur la religion d'aujourd'hui. Un livre plaisant

Très belle évocation du quotidien d'un curé de campagne, ses joies, ses peines, ses conflits intérieurs.

Peut être le plus beau livre de cet auteur (jusqu'à présent). Quelqu'un connaissant bien Hans Küng pour lui être apparenté, disait que le portrait du théologien lui ressemblait bien.

L'auteur a en effet brodé sur une rencontre ayant bien eu lieu au début du pontificat de Benoît XVI entre lui même et ce théologien controversé. Elle imagine ce qu'ils ont pu se dire. Pour ma part, connaissant un peu, mais uniquement par des livres, les deux personnages, tout sonne parfaitement juste.

En tout cas, c'est un très bel exercice passionnant de bout en bout pour qui s'interroge sur l'avenir de l'Église et les tournant qu'elle a pris (ou pas pris).