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Citations et extraits (7) Ajouter une citation
Oiseau aux cinq voyelles
je ne rogne plus mes épaules
une porosité furtive fécond l'espace
de cors en corps rien n'est vain
des irruptions sonores irriguent le vide
duvets et semences buissonnent
un roselin enracine son chant
de rouges étincelles pétillent
j'écarte les branches de la haie
sous le bruit des choses familières
un nid bien rond me confie
cinq œufs presque bleus
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De la dormance à l'éveil
chatoiements au parc Pointe-aux-Prairies
herbes quenouilles sphaignes des marées
minuscules univers réputés invisibles
bientôt des êtres par myriades
voleront marcheront ramperont
mais déjà le privilège de vous voir
amies tortues aux gestes frugaux
le temps échoue sur les écailles voutées
magnifiques et peu farouches
mésanges à tête noire presque touchées
le printemps ne revient pas il survient
un chant flûté je scrute en vain
les arbres exhibent mon ignorance
une présence ébrèche l'espace
les longues pattes du héron
l'oiseau traducteur de l'ailleurs
une flèche libre de toute cible
trace son sillon filiforme
le ciel s'ouvre et se referme
l'envolée enfouit sa semence
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Des gens feuillettent des journaux ou contemplent la fumée de leur tasse. Ils ne se demandent pas s’ils sont heureux. Le Café est le refuge, les habitudes tissent la toile fragile d’une journée à vivre. Pourtant, le destin de la braise est d’être portée, transportée, j’écoute des paroles étouffées, cette étrange possibilité de donner un sens à ce qui n’en a pas. Une seule conversation risque de changer la réalité. Mes instants d’espoir comme les battements de mon cœur, je ne les ai pas choisis. (p. 13)
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Après tant d’années peuplées de mirages, les disparus se pressent autour de moi. Que sont-ils devenus? Je suis incapable de les mettre à mort eux et tous les moments heureux, fugaces, les rites pieux et sauvages qui ont traversé mon existence. Je persiste à marcher, je sais que le monde est encore peuplé de visages brûlés par le soleil et qui boivent l’eau des fossés. Personne ne vient tendre la main aux ombres vivantes.

Se pencher au bord de soi a toujours été interdit.
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L’univers est fondamentalement inhabitable et hostile aux désirs dépourvus de vies antérieures. Un goût de fruits rouges danse dans ma bouche, l’ivresse légère du voyageur en partance. Je contemple une dernière fois la falaise de Luskville, elle a toujours su donner au lieu son au-delà. Avoir le mal du pays est un art oublié. (p. 128)
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La brise du soir éveille un amandier, j’ai cru à un appel, cette grande sagesse de la terre et ses fruits naissants. J’ouvre à coup de pierre l’écorce, mets l’amande à nue, le goût âcre m’arrache le palais et je recrache mon geste d’adoration. Ma bouche ne jouit pas depuis une éternité, reste le parfum. (p. 83)
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Il en est de même avec les morts, leur exil est la plus longue qui soit. Aucun remède ne bénit, aucune bénédiction ne guérit; les compagnons nous éclairent au fond de nos yeux ouverts. Le visage aimé est le plus secret des bagages, le plus lointain des voyages.
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