Priscilla Beaulieu Presley

Ce jour-là, le 16 aout 1977, il y avait dans l'air un je-ne-sais-quoi de lugubre. Le ciel était couvert, ce qui est inhabituel en Californie du Sud. En sortant, j'ai été bizarrement oppressée par un silence que je n'ai jamais ressenti depuis. Mal à l'aise, j' ai failli retourner chez moi pour secouer cette impression.

J'ai beaucoup appris d'Elvis et, hélas de ses erreurs. J'ai appris qu'en ayant trop de monde autour de soi on dilapide son énergie. J'ai appris ce qu'il en coûte de vouloir faire le bonheur de tout le monde. Elvis offrait des cadeaux à certains, et cela créait souvent des jalousies et des rivalités à l'intérieur du groupe. J'ai appris à affronter les gens, et à faire face aux situations - deux choses qu'Elvis préférait éviter.
J'ai appris à me prendre en charge. Elvis était si jeune quand il est devenu une vedette qu'il n'avait pas su faire bon usage du pouvoir et de l'argent qui accompagnaient sa renommée. En quelque sorte, ce fut une victime, il fut détruit par ceux-là mêmes qui satisfaisaient chacun de ses désirs et de ses besoins. Il fut aussi victime de son image. Son public voulait qu'il soit parfait, tandis que la presse mettait sans pitié l'accent sur ses défauts. Il n'eut jamais la possibilité d'être humain, d'évoluer pour devenir vraiment adulte, de sortir de son cocon artificiel pour se frotter au monde réel.