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Citations de Ramon Fernandez (3)


"Le Temps perdu" est écrit sous le signe de l'angoisse : angoisse de l'enfant dans la foule, de l'enfant dans son lit quand sa mère ne vient pas l'embrasser, angoisse qui est le moteur de l'amour et comme la conscience de la passion. Cette angoisse cherche son apaisement, qui lui sera donné par la présence de l'être ou de la chose désirée, si cette présence, en faisant s'évanouir la cause de l'angoisse, ne faisait disparaître du même coup, par un jeu diabolique, la cause du plaisir ; de sorte que "Le Temps perdu" est l'histoire de la recherche de plaisirs que le contact anéantit ; ou plus exactement, le plaisir sans jamais s'arrêter au présent, y oscille entre le passé et l'avenir.
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C'est assez dire que, pour Proust, la phrase est le milieu, la serre bien abritée, où il fait éclore sa pensée totale sur un objet donné, où il dépose et embaume le contenu total de sa conscience. S'il nous fallait chercher une parenté littéraire à Proust dans les temps modernes, c'est assurément à Henry James qu'il ferait penser, car Henry James avait à peu près la même conception "totalitaire" de la phrase que lui. Et quoique les foyers de leur psychologie fussent situés à des distances différentes des objets analysés, et que la pensée de James fût plus volontaire que celle de Proust, moins artiste, et, pour tout dire, moins riche, la parenté n'est pas négligeable et permet de fixer un moment et une date de la psychologie littéraire.
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"Un grand écrivain, continue Thibaudet, ne pense pas simple et ne voit pas simple, mais il peut être amené à écrire simple, parce que le style est une interprétation libre en vue d'un effet, à produire, et d'un résultat à obtenir, et que cet effet, ce résultat, peuvent consister à mettre dans la conclusion la simplicité qui n'était pas dans les prémisses. Proust, comme Saint-Simon, est de ces écrivains qui, ne voyant et ne sentant pas simple, se refuseraient comme à une trahison à écrire simple. Il faut que chaque phrase conserve la complexité, l'épaisseur, l'intensité émotionnelle ou la joie descriptive, qui étaient au principe des pensées et des images... Dans Saint-Simon c'est un flot historique qui marche, c'est une foule, la cour de France entière, et c'est partout et toujours l'âme vivante et véhémente de Saint-simon ; avec Proust c'est un flot psychologique, un flot aussi vaste que l'autre, mais qui, pour se donner et progresser tout entier, n'a besoin que d'une âme, soit celle de l'auteur, soit celle d'un personnage qu'il n'a jamais épuisé parce qu'aucun être n'est épuisable." Ainsi, la phrase de Proust, qui semble exhaustive, ne l'est pas, et il a pu lui-même sur la fin de sa vie et sans doute auparavant, rallonger presque indéfiniment ses phrases, indéfiniment extensible comme sa pensée.
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