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Critiques de Ray Manzarek (4)
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Le poète en exil

Quelle perle rare que ce livre !

Je m'attendais à quelque chose de bon mais quand même pas à ce point.

Il eut été facile pour Ray Manzarek de truffer son récit d'anecdotes sulfureuses et de s'approprier en quelque sorte le personnage haut en couleurs qu'est Jim Morrison. Mais il n'en fait rien ou presque.

Ce roman n'emprisonne pas son ami dans une histoire sur laquelle il n'a évidemment pas de prise. Bien au contraire, il le libère, il le magnifie. Parce qu'enfin, ce roman est un véritable roman. Pas une autobiographie, pas une récupération, jamais.

Certes, les références à Jim Morrison et aux Doors sont constantes mais toujours gratuites. Ce ne sont pas elles qui font l'intérêt de ce livre mais plutôt la douce poésie, la chaleur et l'optimisme qui s'en dégagent.

C'est avant tout une ode à l'amitié et à la musique mais aussi une invitation au voyage et à l'amour.

Le fan des Doors trouvera plein de détails intéressants tout au long de l'ouvrage et appréciera la note du traducteur à la fin de celui-ci mais ce livre ne se limite certainement pas à un lectorat ciblé.
Lien : http://christophegele.com/20..
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Le poète en exil

On ne peut pas se lancer dans la lecture du « poète en exil » sans avoir quelques connaissances sur son auteur. Ray Manzarek fut le claviériste et co-fondateur avec Jim Morrison des Doors, groupe de rock mythique de la fin des années 60 dont le chanteur connut une fin mystérieuse et précoce, à 27 ans.

Qu’on ne se méprenne pas, « Le poète en exil » n’est ni une biographie, ni un témoignage. Il s’agit bien d’un roman dont le narrateur est Roy, claviériste et co-fondateur d’un groupe de rock avec Jordan, son chanteur qui connut une fin mystérieuse et précoce à 27 ans, au tout début des années 70. C’est 25 ans après les obsèques confidentielles du chanteur dans le cimetière du Père-Lachaise que débute le roman ; au moment où Ray reçoit une carte postale sur laquelle il reconnaît et l’écriture et les mots de son ami disparu un quart de siècle auparavant.

Tel est le point de départ de ce roman quasi-uchronique dans lequel Manzarek imagine que Jordan-Jim, dit Le Poète, a mis en scène sa mort pour s’éclipser de la vie médiatique et musicale et s’installer sur une île en plein Océan Indien. Commence alors la quête du disparu qui finalement dure peu de temps, car l’essentiel du roman est constitué par les retrouvailles entre les deux amis et le récit des 25 ans qui ont conduit l’icône rock partie en pleine déchéance à une sorte de rédemption.

Ce n’est pas un panégyrique à la gloire de Morrison que nous livre Manzarek, car il n’épargne guère le Jordan du roman quand il en dresse le portrait d’une star décrépite, non, « Le poète en exil » est avant tout, une extraordinaire déclaration d’amitié. De ces amitiés qui, parce qu’elles ne font pas de la mort un obstacle, frôle l’éternité. Chaque évocation de ce lien qui unit Ray et Jordan est l’occasion d’accompagner la mélodie du verbe « aimer » de toute une gamme d’émotions sincères et sobres. À côté de cela, si la partie axée sur la lente mue du Poète lors de sa découverte de la spiritualité hindouiste peut paraître un peu longuette, on savoure l’éloge du rock, ce mariage tumultueux qui unit les notes des musiciens aux vers du poète. Le récit en parallèle des conséquences du poids de la célébrité sur les épaules de Jordan est terrible et touchant. C’est tout un embrouillamini de peurs, de colère, de sentiments contraires qui conduisent l’artiste à chercher des échappatoires dont il fait ses muses : alcool, drogue et sexe sont les cris qu’il pousse dans les ruines d’une vie grillée par les projecteurs et la popularité. C’est tragique mais Manzarek a choisi la métamorphose de l’ange déchu plutôt que la glorification d’une sorte d’épectase du chanteur dans un dernier shoot d’amour avec la bibine. Une métamorphose racontée avec la plume (traduite par Gorian Delpâture) émouvante, parfois même poétique d’un Manzarek qui trouve par son roman le moyen de faire revivre, de libérer le Poète qui fut surtout pour lui l’Ami.

On appréciera l’excellente idée de la maison Aux Forges de Vulcain d’avoir mis en fin d’ouvrage des notes du traducteurs qui, chapitre par chapitre, précise les éléments véridiques liés à l’histoire de Morrison et des Doors. Une mine d’infos pour qui n’est pas connaisseur, comme moi.
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Le poète en exil

Chronique : Morrison Hotel



Les Doors, ça vous parle ? Oui, Jim Morrison. Lui qui, le 3 juillet 1971, mourrait à 27 ans alors qu'il s'était exilé à Paris. Poète, chanteur flamboyant, agitateur fracassant, humain devenu Dieu, son talent et son charisme égalaient son mystère et ses démons. Il laissa des musiciens et amis endeuillés dont le claviériste du groupe, Ray Manzarek, que nous retrouvons ici comme écrivain.



Dans ce roman nous rencontrons Roy, un claviériste tourmenté par l'enterrement, à Paris dans les années 1970, de Jordan, dit le Poète, le chanteur de son ancien groupe. A l'époque, des rumeurs évoquèrent un faux certificat de décès et un cercueil rempli de sable. Des rumeurs qui fondent un espoir pour Roy alors qu'il reçoit, 30 ans plus tard, plusieurs cartes postales avec des poèmes signés d'un mystérieux "J.". Sur ces cartes, l'écriture du Poète et un tampon des Seychelles. Un indice suffisant pour s'envoler à la recherche de cet ami revenu de la mort...



Ecrivons-le tout de suite : Roy va retrouver son ami. Divulguer cet évènement qui arrive très tôt dans le récit (page 60/272) est nécessaire pour rendre un juste hommage à cette oeuvre, car la véritable intrigue n'est pas la recherche de ce poète disparu. En effet, la substance du roman, le coeur de ce qu'il apporte, n'est pas cette brève enquête de Roy mais bien le pèlerinage de Jordan après son enterrement simulé et la beauté des retrouvailles entre ces deux amis.



Ainsi, il s'agit d'une histoire d'apprentissage brillamment écrite. Celle d'un artiste démoli par ses addictions et sa célébrité, qui orchestra sa mort et démarra son voyage vers l'apaisement. Nous découvrons par procuration l'exil de lui-même, des rencontres décisives, de la solitude salvatrice, de l'amour et, surtout, des instants mystiques de reconnexion à l'énergie vitale de la nature.



Ce pèlerinage est raconté dans un très beau style, par des retrouvailles dans la chaleur et la simplicité des Seychelles. Elles ravivent une amitié touchante rythmée par la complicité musicale. Face à la nostalgie des tourments, la nouvelle personnalité du Poète apporte une énergie solaire, régénératrice et apaisante. C'est la puissance de la vie en action, sans faire fi de sa gravité. L'issue est remplie d'émotions, comme lorsque l'on quitte un bel hôtel pour retrouver la réalité de la vie.



Enfin, comme l'écrit en fin d'ouvrage le traducteur et journalise culturel Gorian Delpâture, cette fiction est bourrée de références biographiques sur les Doors. Gorian Delpâture s'est amusé à les lister. Sa note réjouira les passionnés de ce groupe en leur permettant, avant de refermer le livre, de découvrir s'ils avaient relevé tous ces clins d'oeil de l'auteur durant leur lecture.



Le poète en exil est une très belle histoire d'amitié, d'amour et d'énergie vitale. Une évasion dans les Seychelles solaire et positive, sans être nunuche. En 2013, Ray Manzarek a rejoint Jim Morrison ; puissent ces retrouvailles avoir été aussi belles que celles imaginées dans ce roman.
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Le poète en exil

Ce que je retiens de ce livre c’est surtout et avant tout une magnifique histoire d’amitié …

une amitié entre 2 hommes qui ont marqué l’histoire de la musique des années 70 : Ray Manzarek et Jim Morrison ( du groupe des doors ) une amitié qui va perdurer par delà la mort même …

La démarche de Ray Manzarek d’écrire ce livre et de faire revivre Jim Morrison m’a énormément touchée …était ce un hommage à son ami ? une manière de faire son deuil ? quoiqu’il en soit l’auteur nous livre un roman étonnant, touchant et émouvant.

L’ écriture est fluide, simple, franche et sincère, avec des passages poétiques qui nous rapprochent un peu plus du Roi Lézard…

Je pense qu’il faut connaître et aimer un minimum l’univers des Doors pour apprécier à sa juste valeur ce roman.
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