Raymond Chabord

Ce qui compte en homéopathie, ce n'est pas le diagnostic de la maladie, car lorsqu'il est fait, vous n'avez toujours rien pour la soigner, mais le diagnostic du remède.

C'est dire combien tout intéresse l'homéopathe : les chagrins, les tristesses, les coups de cafard, le trac, les appréhensions, les phobies, les angoisses, les peurs sous toutes leurs formes : peur du vide, d'un tunnel, de l'orage, des animaux, des voitures, de l'avion, ou encore, peur des autres ; sans omettre toute la gamme des émotions ressenties à la suite d'une rencontre, heureuse ou malheureuse, d'un film, d'un bruit, d'une musique, etc. Chaque catégorie réserve ses surprises et ses informations. Par exemple, lorsqu'une personne éprouve un grand chagrin : Comment le vit-elle ? Entre le "je me sens mieux quand on me console" ou au contraire "J'aime qu'on me fiche la paix", vous pouvez déjà retenir un certain nombre de remèdes. Puis vous avez les ruminants, les anxieux, les angoissés, les inconsolables, etc. Plus on avance à l'intérieur du malade, plus on a de chance d'y découvrir l'origine de son mal.

Je suis persuadé que nous bénéficions tous d'une protection divine, qui que nous soyons, où que nous soyons, et que les catholiques nomment l'ange gardien. Il est notre guide intime. Quand j'enseignais le catéchisme et que nous arrivions au chapitre de l'ange gardien, je disais ceci aux enfants : "Cela se comprend tout seul qu'il y ait d'autres êtres que nous. Voyez tous ces êtres qui existent au-dessous de nous, et qui se comptent par milliards, minéraux, végétaux, animaux de toutes espèces jusqu'aux plus perfectionnées ! Pourquoi n'y aurait-il pas au-dessus de nous, entre nous et Dieu, des êtres plus parfaits qui constitueraient la même chaîne, mais ascendante ?"

Ecouter pour mieux questionner, sans compter, sans se lasser : peu d'hommes peuvent inscrire cette sollicitude sur leur carnet de route, celui que l'on emporte pour le dernier voyage et dont copie reste gravée dans la mémoire des vivants.

Beaucoup, beaucoup de gens déclarent ne pas avoir la foi, mais, en réalité, ils préfèrent ne pas y penser et vivre leur vie, comme elle se présente, en essayant de bénéficier au maximum des avantages matériels qu'elle offre sans se préoccuper des questions métaphysiques.
C'est une conception épicurienne de l'existence qui vaut ce qu'elle vaut mais qui laisse toujours, à un moment ou à un autre, celui qui la pratique totalement démuni, et donc très vulnérable face à ses angoisses humaines, existentielles.
Et la mort, dans une situation de ce genre, est très difficile à vivre car plus l'homme s'est contenté de jouissances matérielles, plus il a de la peine à s'en séparer. Ceci dit, il me semble que les personnes qui se déclarent foncièrement athées ne sont pas aussi nombreuses qu'on pourrait le croire.
Bien souvent, elles se retrouvent avec au fond d'elles-mêmes, une petite foi bien à elles. Ce qu'elles refusent plutôt, ce sont des propositions religieuses ou philosophiques qui peuvent ne pas répondre d'une manière satisfaisante à leur propre recherche.