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Citations de Raymond-Léopold Bruckberger (16)


Comme Goya à qui il ressemble tant, Bernanos ne cherche pas à vêtir et parer la réalité, il veut la dépouiller de tout artifice, nous la montrer nue et désarmée, à notre merci, si du moins nous avons l'audace de la regarder en face, et l'ayant regardée, de l'aimer pour mieux la comprendre. p 81
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La loi de Bernanos, dans ses romans comme dans sa vie, c'est la générosité, c'est le risque. Tant qu'on n'a pas tout donné, on n'a rien donné. C'est lui, et pas un autre, qui à chaque fois jette tout le poids de sa vie et même son salut éternel, dans la création de ses héros fugaces, si semblables à nous, sauf sur un point : aucun de ceux qui occupe le devant de la scène n'est un médiocre. C'est bien en quoi ils échappent au créateur lui-même. p 55
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... dans la bibliothèque de son père, il (Bernanos) lit Barbey d'Aurevilly, Le Connétable, à qui il ressemblera tant : volonté de solitude aristocratique, humeur violente et capricieuse, rejet instinctif de toute vulgarité, de toute bassesse, et ce goût de pousser ses personnages à bout, de les réduire à l'extrémité des situations où, dans leurs bouches amères, ils découvrent toutes les saveurs du bien et du mal. p 41
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Dans la révélation progressive que Jésus fit de lui-même et de Dieu, ce qui me frappe, c’est l’extrême prudence et la lenteur qu’il mit à se déclarer. Il est vrai que cette révélation était tellement énorme qu’il fallait entraîner les auditeurs pour qu’ils pussent seulement en supporter le poids.
(page 150)
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« Vincere in bono malum. » Vaincre et surmonter le mal dans et par le bien.
Il n’est qu’un moyen de combattre le mal, c’est de faire le bien ; il n’est qu’un moyen de vaincre l’anarchie et le désordre, c’est d’obéir à l’ordre universel et de l’aimer.
Les croisades d’extermination du mal sont des guerres maudites.
(page 43)
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Le scandale propre de cette gravitation spirituelle universelle, c’est le mal, et surtout le principe vivant du désordre et du mal, je veux dire le Diable.
S’il le pouvait, le Diable fausserait toutes les lois de toutes les gravitations : en tous les cas, il essaie toujours de le faire.
Dans le domaine spirituel, le Diable est l’agent universel de la dérive et de la dérobade, le maître des orbites brouillées et de la désintégration, des aérolithes, des trous noirs, des étoiles filantes dont on ne sait dans quels abîmes elles tombent. Il est le maître du bizarre et de la dissonance, de tout ce qui veut échapper à l’harmonie, il et le maître de l’illusion et du néant.
A chaque battement de son cœur, Jésus se sentait affronté à cette anarchie et à cette rébellion. Jérôme Bosch a été hanté par cette présence ricanante au sein même de l’Eglise.
(page 42)
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Nous nous faisons une idée bien sotte de la prière.
Nous croyons qu’il s’agit de nous soûler de mots, alors que l’attitude de l’orant est, dans un univers obscur, d’être aux aguets, à l’écoute de cette partition qui se joue, on ne sait comment, on ne sait par qui, dans un autre monde que nous ne pouvons pas imaginer, mais qui est notre monde à venir. (…)
La vraie prière est faite de ces aguets et de cette écoute.
Quand le Christ nous avertit solennellement que le Royaume est à l’intérieur de nous, il ne dit rien d’autre que de nous inviter à ce silence, à cette écoute intérieure, pour percevoir cette musique lointaine et si proche, qui nous rassure et nous appelle.
(page 268)
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A lui tout seul, Jésus-Christ est l’irréfutable contestation contre l’alignement de l’homme sur l’animal, il est l’affirmation et la preuve que la vocation suprême de l’homme est de s’aligner sur Dieu.
A lui tout seul, Jésus est la réalisation parfaite de l’alignement d’une nature humaine complète, corps et âme, sur une Personnalité proprement et littéralement divine.
(page 33)
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Autant que j’avertisse le lecteur.
L’enseignement de Jésus est si éloigné de nos structures mentales qu’il exige de notre part un effort, ne serait-ce que pour le situer exactement, il ne peut relever d’une « lecture rapide ».
Il nous oblige à une lenteur certaine en vue d’une longue savouration.
(page 93)
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C’est dans le domaine biologique que je trouve la plus parfaite analogie pour expliquer l’appel solennel du Christ.
« Devenez autres », c’est le même appel - on dit aujourd’hui « information » - que la chenille reçoit qui l’invite à passer à l’état de chrysalide et finalement de papillon.
(page 99)
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Situation unique dans toute l’histoire de l’espèce : il (J.C.) savait ce qui est en Dieu, car il est Dieu ; il savait en parler comme on sait parler de ce qu’on voit.
Il savait ce qui est en l’homme, car il est son créateur et son re-créateur.
Homme lui-même parmi les hommes, il savait parler leur langage. Bon ! il est lent, encore ne faut-il rien exagérer. Il pressent qu’il n’a que trois petites années après trente ans de silence pour s’acquitter totalement de sa mission révélatrice.
(page 151)
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S’il y eut un homme au monde qui, bien qu’il fût aussi un animal comme tout homme venant en ce monde, fut infiniment plus qu’un animal et en eut pleine conscience, et fut même plus qu’un roseau pensant, c’est bien Jésus-Christ : c’est pourquoi il reste éternellement, pour tous les hommes, exemplaire de toutes les valeurs de dépassement.
Par tout ce qu’il est, il témoigne que désormais l’homme peut être fait enfant de Dieu, il témoigne éternellement que la vocation suprême de l’homme est d’émerger au-dessus du règne animal, d’entrer dans le cycle de la vie divine qui est au-dessus de toute vie, comme le ciel est au-dessus de la terre.
(page 33)
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Jésus n’est certainement pas venu en ce monde pour rendre la justice puisque, même parmi ses apôtres, il n’a jamais voulu séparer l’ivraie du bon grain.
Il est venu pour donner la vie, une autre Vie : donner la vie, cela se fait nu à nu, dans la solennité de la nuit, au rythme de la pulsion des astres.
(page 43)
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Quand Jésus dit : « Les temps sont accomplis ! Le Royaume de Dieu est proche ! », il le dit exactement dans le sens où une femme dit : « Maintenant, ça y est ! Il est sûr que, dans les heures qui viennent, je vais accoucher. » Au moment où Jésus commence sa vie publique, l’histoire et la prophétie d’Israël sont à terme. Le fruit de ce terme, c’est le Royaume de Dieu, qui va donner une saveur nouvelle à la vie, un sens nouveau au destin de l’homme et une nouvelle signification à l’univers. (page 97)
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Sait-on que l'hébreu, langue sacrée des Juifs et que Jésus connaissait parfaitement, n'a qu'un seul mot pour désigner la semence et le grain, le sperme des animaux mâles, la race, la descendance, le patrimoine, l'héritage, l'honneur du clan ?
Les traducteurs sont obligés de limiter le sens selon le contexte, et qui dit qu'ils font toujours le bon choix ? (page 107)
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Or le péché défigure l'univers, particulièrement l'univers mystérieux de la liberté, plus sûrement qu'une exécrable exécution ne défigure une symphonie. Sans compter que le péché est une offense directe faite à Dieu et que nous savons à quel point Jésus était sensible à tout ce qui touchait son Père. (page 45)
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