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Citations de Régine Azria (37)


Le mot cabbale, couramment employé comme synonyme de mystique, vient de l’hébreu kabbalah et signifie réception-transmission. Il désigne la sagesse cachée donnée aux premiers hommes qui l’auraient reçue et transmise selon une chaîne ininterrompue d’Adam à nos jours.
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Ce refus opposé à l’offensive moderniste et sécularisatrice est à l’origine de l’orthodoxie, courant dont les membres se considèrent comme les authentiques gardiens de la tradition. […]
L’orthodoxie se sépare des autres branches du judaïsme, tant religieux que laïque, mais il parvient à réunir en son sein et à réconcilier hassidim et mitnagdim, les frères ennemis d’hier qui, dans ce combat anti-moderne, ne peuvent que se reconnaître comme des alliés.
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Le judaïsme occidental naît dans une société chrétienne en gestation qui, par le glaive et le goupillon, cherche à se préserver des influences hétérogènes. Il grandit à une époque, le Moyen Age, où la société européenne se construit tout en cherchant son identité religieuse, politique, économique, culturelle. Immergé dans cette société, le juif doit y trouver sa propre place. Et, s’il ne la trouve pas, les autres la trouvent pour lui.
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A la veille de la Seconde Guerre mondiale, les juifs d’origine ashkénaze représentent près de 90% du judaïsme mondial.
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Les rabbins ont dénombré [dans la Torah] 613 commandements ou mitsvot -248 positifs et 365 négatifs-, à partir desquels ils ont élaboré un ensemble substantiel de principes et de lois qui en précisent les modalités d’exécution et en définissent les champs d’application. Le tout constitue la partie prescriptive de la tradition, la halakhah. Elle couvre tous les domaines de la vie individuelle et collective, privée et publique, religieuse et civile. Elle régule et encadre l’existence du juif en toutes circonstances.
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Leurs premières expériences communes [entre Dieu et les hommes] se soldent par des échecs répétés […]. Face à ces échecs, le dieu Tout-Puissant confie la réalisation de son projet non plus à l’ensemble de l’humanité mais à un peuple choisi spécialement pour être Son ambassadeur auprès des nations. Tels sont la mission d’Israël et le sens biblique de l’élection.
Contrairement aux contresens accumulés autour d’elle, l’élection doit être comprise non comme un privilège, mais comme un ensemble de devoirs et de responsabilités.
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Quant à la laïcité, elle ne peut échapper à l'obligation de redéfinir ses contenus et ses priorités : passée de la séparation à la neutralité, elle se voit désormais mise au défi du pluralisme démocratique, sachant que "la sphère publique ne peut plus être ce lieu à part et au-dessus des convictions privées, où se décide l'existence collective. Elle est désormais un miroir légitimant de la sphère privée où les différentes composantes de la vie nationale cherchent à se faire reconnaître et à s' assurer de leur identité" (Marcel Gauchet).
La nouvelle place du religieux (p. 54).
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A partir du IVe concile de Latran (1215), les mesure de ségrégation et les interdits se multiplient : port de vêtements ou de signes distinctifs, restrictions de résidence, interdiction de posséder des terres, d’employer des chrétiens. Humiliations, marginalisation, spoliations, violences physiques ne sont pourtant que des préludes à la vague d’expulsions qui agite l’Europe.
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La science du judaïsme poursuit un but militant. Lorsqu’elle prend forme en Allemagne dans les années 1810-1820 […], elle se veut une réplique à l’assimilation rapide des milieux juifs cultivés, à leur indifférence de plus en plus prononcée à l’égard du judaïsme et à leur ignorance grandissante. Elle se pose aussi comme une réaction à la propagande antijuive qui accompagne l’entrée des juifs dans la vie culturelle et intellectuelle. Elle tend aussi, rappelons-le, réhabiliter l’image du judaïsme aux yeux des milieux cultivés.
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Monde clos et impénétrable d’un côté, ouvert et réceptif de l’autre, chaque communauté s’insère dans un ensemble plus large. Par-delà la dispersion, chacune se sait reliée aux autres par les multiples fils que tisse ce système-réseau. Ce mode d’organisation ne peut qu’entretenir le sentiment d’extra-territorialité qui habite alors tout juif.
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Dès lors, la chrétienté adoptera une attitude ambiguë à l’égard des juifs. D’un côté, les théologiens médiévaux verront en eux les frères aînés de l’Eglise, contemporains de Jésus et premiers destinataires d’un message divin qu’ils auront su consigner et conserver précieusement dans leurs Ecritures, au titre de quoi l’Eglise se devra de les protéger. Mais de l’autre, l’Eglise considérera les juifs comme des brebis égarées, entêtées dans l’erreur. A ce titre, sa stratégie sera double : d’un côté, elle s’évertuera à abaisser et à stigmatiser les juifs aussi longtemps que ceux-ci persisteront dans leur refus de reconnaître la vérité du Christ et de la Nouvelle Alliance ; de l’autre, elle s’efforcera de les ramener dans son giron. […]
Protégés ou culpabilisés, stigmatisés ou invités à revenir, les juifs témoigneront dans tous les cas, par leur présence, de la vérité et du triomphe de l’Eglise. Cette ambivalence théologique à l’égard des juifs explique pourquoi l’antijudaïsme chrétien n’ira jamais jusqu’à prôner la destruction totale des juifs.
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Comment rester juif dans la dispersion et le déracinement ? Par quoi remplacer le culte et son sanctuaire ? Comment perpétuer la tradition ailleurs que sur le territoire auquel cette tradition doit précisément son existence ?
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Par un rigoureux travail d’élaboration, la Bible s’efforce d’instaurer la rupture avec un monde païen qui sacralise la nature et attache l’homme à la terre par un lien fusionnel très fort. La tradition rabbinique ultérieure s’en démarquera plus radicalement encore en affirmant la nécessité pour l’homme de s’émanciper de l’emprise de la terre.
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A vrai dire, l’Alliance conclue au Sinaï et l’élection d’Israël vouent le peuple juif à un destin exceptionnel. Mais la nature de ce destin n’a pas été perçue par tous de manière identique : destin national pour les uns, qui privilégie le particularisme et la mise à l’écart d’Israël, faisant de lui un peuple à part, n’écoutant que ses lois et ne partageant son trésor, la Torah, avec nul autre. Destin universel pour d’autres, qui assigne à Israël une responsabilité particulière à l’égard de l’humanité et l’implique à part entière dans le destin du monde.
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La mémoire juive du génocide est devenue la mémoire d’un événement dont la dimension mythique (dans le sens noble du terme) et identificatoire s’est imposée avant même qu’il lui soit donné le temps d’entrer dans l’histoire et d’être appréhendé en tant que fait historique. Or ce télescopage entre la mémoire et l’histoire n’a pas fini de déployer tous ses effets et de donner prise à des instrumentalisations multiples.
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Que faut-il retenir du récit biblique ?
[…] 1) l’émergence du monothéisme et la naissance d’une religion nouvelle ; 2) la formation d’une conscience collective à caractère « national », à travers l’image du peuple ; 3) l’élaboration d’une éthique, d’un code social et d’un mode de vie qui trouveront leur application dans la vie quotidienne des juifs.
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Chapitre: Magie/ Sorcellerie de Julien Bonhomme
"Fortement connoté, le terme "sorcellerie" ( ou ses équivalents anglais") a d'abord été transposé aux sociétés extra-occidentales par des missionnaires prompts à réinterpréter les conceptions indigènes dans un imaginaire démonologique chrétien."
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Désormais c’est la race et non la religion qui devient stigmatisantes. Car, au regard [de l’antisémitisme], les juifs relèvent d’un type humain fondamentalement ambigu. Appartenant à l a fois à une race inférieure mais, paradoxal et plus grave, également doués de qualités qui leur confèrent des pouvoirs redoutables et des ambitions démesurées, le juifs sont d’autant plus dangereux qu’ils savent se rendre invisibles. […]
Dans cette nouvelle configuration, les juifs se voient donc enfermés dans un piège : plus ils s’intègrent et prennent les « couleurs » de leur environnement, plus ils sont susceptibles de déplaire et d’induire des réactions antisémites.
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Conversion, Réforme, haskalah, il semble acquis aux yeux de nombreux juifs que le judaïsme hérité des générations passées n’a plus guère d’avenir à offrir. Pour beaucoup d’entre eux, certes, mais pas pour tous
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L’âge d’or de la royauté et de l’unité ne survit pas au règne du roi Salomon. En fait, dès qu’intervient, en 931 av. J.-C., le schisme entre les royaumes d’Israël et de Judée, le rêve d’une existence paisible n’est plus de mise pour les juifs.
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