Chant de conjuration des taupes
" Refluez, campagnols ; et vous, lièvres sans cœur
Qui mangez nos pommiers, vous aussi, refluez.
Cessez, bêtes des champs, de venir, ou fuyez ;
Nos limiers sont lâchés : contemplez leur fureur !
Il existe une borne à chacun de nos prés ;
Qui vous fit la franchir malgré le vœu de l'ange
Qui veille sur la ferme, et dont la face étrange
Brille aux yeux des oiseaux, dans les couchants ambrés ?
Certes, il est patient ; mais son bras sans pitié
Devra tomber sur vous, si votre inimitié
Se poursuit à l'égard de nos humbles cultures.
Restez donc ô mulots, et vous tous, leurs pareils,
Dans votre propre espace, et les saisons futures
Placeront entre nous les feux de purs soleils ! "