Le chien Horla ne supportait pas les absences de son maître. Tous les témoignages concordent sur ce point. Littéralement, il en devenait fou. Plus rien n'importait pour lui que l'attente, une attente de tous les instants. Le moindre bruit lui faisait dresser l'oreille, puis la tête, dans une tension sans doute épuisante de tout l'être : comme si le degré le plus extrême de la concentration et du voeu avait pouvoir d'extraire du silence une voix, du vide une présence, un apaisement du néant.
p. 94