Citations de Renaud Cerqueux (11)
Ça me fout en boule quand j'entends des experts ou des politiques à la télé nous rappeler la chance qu'on a de vivre dans une démocratie, la chance qu'on a de pouvoir élire des incapables. Le peuple est infantilisé en permanence.
C'est le problème quand on est habitué au pouvoir, on finit par se prendre au sérieux.
Comme je m'y attendais, je ne suis pas arrivé à bout de ma première série de dix pompes. Mes bras m'ont abandonné à la septième... plutôt à la cinquième. Les deux dernières comptaient à peine. Plus proche de la reptation pénible d'un lézard obèse et impotent que de la pompe.
"C'est pourquoi mes amis,si vous avez des revendications de salaire à formuler, vous m'adressez une note écrite et je la fous au panier et on n'en parle plus..."Du grand génie,pas vrai?La quintessence...Que dis-je?La substantifique moelle du dialogue social...
Le vieux,comme le reste de sa génération,avait grandi sans la télé et il savait que jusqu'à l'invention du journal télévisé,on n'avait pas trouvé mieux que la messe pour dire aux gens quoi penser.
Après de années d'hystérie, même le FMI a reconnu que le ruissellement vers le bas des capitaux était un mythe de l'économie néolibérale, que les riches ne font pas le bonheur de tous.En revanche,pour ce qui est de la violence,les vannes sont ouvertes en grand.
C'était donc ainsi qu'il voyait le monde dans lequel il refusait de s'insérer.
Marche ou crève.
Bosse ou crève.
There Is No Alternative.
TINA.
Le fameux slogan de Margaret Thatcher.
Il n'y a pas d'autre choix.
Il n'y avait pas d'alternative.
Être flexible ou crever?
Être compétitif ou crever.
Être ou ne pas être.
Empiler ou crever... telle était la question. (p. 165)
- Tu oublies ceux qui volent mes semblables... Bernard Madoff... si tu m'entends... Enfin voilà l'histoire de ma vie... depuis que je suis gosse, je bouleverse les règles du marché. Je terrorise le bourgeois dans l'intérêt du plus grand nombre. Je me considère comme un électron libre et disruptif. (p. 179)
Une douleur aiguë dans le deltoïde droit.
Piqûre d'insecte ?
Le poison se répand.
Mon biceps gauche se contracte.
L'avant-bras se soulève.
Ma main gratte.
Je bouge...
Enfin.
Mon corps ne me résiste plus.
Très peu.
Mes muscles, mes organes se réchauffent.
Je bascule sur le dos.
Ma respiration s'allonge.
Une odeur de tabac infect et d'excréments retourne les tripes.
Estomac vide.
Je n'ai rien à vomir.
Une chaleur réconfortante me réveille.
Les muscles de mon bassin se relâchent.
Mon ventre.
Toute ma carcasse s'enfonce dans le sol.
Il me restait tant à accomplir.
Qu'est-ce qui sent si mauvais ?
Urine.
Élevage porcin.
Toujours ces râles hideux d'animaux en rut.
Ouvre les yeux.
Ouvre les yeux, bon sang.
Je glisse un peu plus loin.
Je n'en finis pas de crever.
Non, reste éveillé.
Bats-toi, merde !
Ce n'est qu'une question de...
Ma tête...
Pèse une tonne...
Est-ce que j'ai bu ?
Je suis allongé sur un lit de pierre...
Ou de béton.
La poussière dans ma bouche, mes poumons.
Je voudrais tousser...
Cracher.
Pas la force.
La poitrine écrasée, comme si mes côtes étaient réduites en poudre et que cette poudre se mêlait à mon sang pour former une boue noire et étouffante.
J'écarquille les paupières.
J'essaie.
Une lumière pâle.
Déjà le bout du tunnel ?
Mes yeux se referment.
Je pars.
Je pars.
Tout doit disparaître.