La coke est un lent suicide.
Tout ça me dépasse, j'aurais voulu bien faire et j'aurais tout bien fait je le sais. Un jour tu sauras. Tu sauras qu'aucun autre ne t'aimera plus fort que moi.
De mon côté, le temps calmera la douleur, c'est tout, mais rien ne remplacera notre histoire. Jamais.
La cocaïne est une métaphore inversée de la vie, le plaisir intense de jouer aux frontières de la mort.
On ne peut changer que pour quelqu'un que l'on aime. Il ne peut donc changer que pour quelqu'un d'autre que lui-même, ce qui est une aberration quand on sait que cette personne peut s'en aller.
Il recule toujours pour mieux sauter et arrive systématiquement à trouver une bonne raison de céder à ses vices. S'il était seul il ne retiendrait pas ses larmes car il a perdu le match et il le sait.
L'image qu'il a de lui-même est en mille morceaux, il se sent brisé comme un miroir qui n'en finit plus de voler en éclats.
Mais si les mots soulagent, ils ne suffisent pas quand le mal est profond. Et il le sait sérieusement enraciné, tapi, latent, attendant le moindre moment de faiblesse pour resurgir.
Son portable vibre dans sa poche. SMS de sa mère, lui souhaitant un bon voyage et un beau concert. Les mots sont anodins, mais il sait qu'à l'autre bout, la question qu'elle ne pose pas est : "Es-tu en vie ?".
En fermant et refermant la porte de son appartement, il se dit que si la vie est un éternel recommencement, l'insomnie est son plus éternel emmerdement.
A trop vouloir changer, il a fini par oublier d'être lui-même.
On a parfois le bonheur endormi au creux de la main. Et on le laisse filer, comme si être heureux était plus difficile que fuir. On abandonne, on se déchire, on se quitte puis on essaie d'avancer et d'oublier. C'est un étrange ballet après une rupture, un jeu de chat et de souris. On s'aime, on ne s'aime plus, on ne sait plus.
Personne ne veut savoir que le chemin pour sortir d'une addiction est bien plus long, tortueux et insidieux que celui de l'entrée.
Les contes de fées n'existent pas, pas de formule magique, pas de problème résolu dans l'instant et pas plus de prince charmant à l'horizon qu'il n'a rencontré de belles au bois dormant.
C'était moi, et moi seul qui était en train de me tuer. Et mort, je pourrais l'être aujourd'hui avec ce que je me suis infligé.