FLORAISON SUCCESSIVE
La chaude écriture du lierre
Séparant le cours des chemins
Observait une marge claire
Où l'ivraie jetait ses dessins.
Nous précédions, bonne poussière,
D'un pied neuf ou d'un pas chagrin.
L'heure venue pour la fleur de s'épandre,
La juste ligne s'est brisée.
L'ombre, d'un mur, ne sut descendre ;
Ne donnant pas, la main dut prendre ;
Dépouillée, la terre plia.
La mort où s'engouffre le Temps
Et la vie forte des murailles,
Seul le rossignol les entend
Sur les lignes d'un chant qui dure
Toute la nuit si je prends garde.
(extrait de "Dans la pluie giboyeuse") - p.61