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Citations de René Le Senne (16)


René Le Senne
"La vertu romaine, c'est le courage du bien. (...) La tolérance, c'est l'absence de vertu." - Actes du Colloque sur la notion de Devoir, La Sorbonne, octobre 1930
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On arrive à la même indécision à partir de faits uniquement empruntés à la perception de la veille. Le daltonisme est ce caractère de la vue qui impose à ceux qui en sont atteints la confusion de certaines couleurs, ordinairement complémentaires ; par exemple ils voient vert ce qui est rouge ; on ne peut les employer comme conducteurs de trains. Un achromatopsique ne perçoit pas les couleurs ; son panorama de l’univers est semblable à une gravure à l’eau-forte, ne comprenant que du blanc, du gris et du noir. Et ainsi de suite : modifiez la structure ou le fonctionnement des sens, l’univers changera. A côté de l’expérience des hommes qui se disent « normaux » en apparaîtront d’autres qui seront disqualifiées par eux comme « anormales ». Mais un péjoratif ne suffit pas à résoudre la difficulté. Comment accorder ces expériences « anormales » avec l’expérience « normale » ? Qui parmi ces sujets devront être jugés normaux, des uns ou des autres ? Les sujets en majorité ? Solution naïve, car si un hasard donnait la majorité aux daltoniens, deviendraient-ils de cela seul les « normaux » ? Que l’on change les signaux pour eux et ils ne seront plus inadaptés aux choses : ce n’en seront pas moins des daltoniens.
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Nous partons tous des croyances du sens commun. Nous sommes d’abord empiristes : au sens le plus classique, ce mot signifie que nous attendons de l’expérience sensorielle, de la perception par le tact, la vue, l’ouïe et les autres sens, la connaissance de la réalité. Pour savoir ce qui est, nous semble-t-il d’abord, il n’y a pas à penser ou guère, il n’y a qu’à constater, voir, entendre, toucher, et ainsi de suite. Cet empirisme conduit au réalisme et même au matérialisme. Ce que nous voyons, touchons, sentons de quelque façon que ce soit, nous jugeons que cela est réel comme nous le sentons ; aussi nous concevons cette réalité comme une matière, volumineuse, massive, colorée, résistante ; nous la pensons exister en dehors et indépendamment de nous, antérieure à la connaissance que les sens nous en donnent, ou comme on dit, en un premier sens de ce mot, « objective».
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Ce monde est fait de formes, de couleurs, de résistances, de réflexions, de souffrances, de joies : toutes, elles ne sont que des détails de sa conscience qui contient tout, le lointain et le prochain, le donné et le possible, le passé puisqu’il est l’objet de la mémoire et l’avenir puisqu’il est la perspective de la crainte et de l’espérance. L’univers est ainsi la représentation de chacun, le contenu de sa conscience, un tout spirituel.
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Toute démarche précieuse de l’esprit humain consiste dans une conversion par laquelle quelque chose qui lui paraissait d’abord extrinsèque, qui se présentait à lui comme autre que lui-même, est assimilée par son art au point qu’il devient capable, à partir de sa propre intimité et par son opération, non seulement de l’engendrer, mais de la transformer à son gré en la transcendant.
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L'actualisé et l'actualisable ne sont que des aspects ou des parties d'une actualité éternelle.
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La science s'intéresse aux théories, dans la complexité de leurs articulations, aux machines, dans le détail de leurs rouages. Tandis que le métaphysicien cherchera toujours à remonter en deçà de cette multiplicité déployée, où il ne voit qu'une unité affaiblie de juxtaposition, jusqu'à l'unité du principe qui doit associer les termes, l'artiste rêvera d'une convergence de ses parties dans l'unité d'une impression originale, où ces parties ne seraient plus discernables, comme si le plusieurs était une émanation préparant une conversion. Au contraire, la science étale des structures.
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Dès que sont identifiées la vérité, la méthode et la liberté de l'esprit, il suffit donc pour que se développe la philosophie qu'elle découvre l'idée première. Celle-ci doit se faire reconnaître à ce caractère essentiel d'être simple. Simple, elle doit être immédiatement vraie puisque sa simplicité garantit qu'elle n'est ni fictive, ni fausse, ni douteuse. D'être simple, elle est objective, complète et certaine. L'objectif est ce qui n'a besoin que de soi pour exister : au simple suffit le simple.
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Tout caractère est invariable. — La thèse de la réalité du caractère implique déjà l’affirmation d’une certaine persistance de son identité. On ne pourrait en effet la dégager et même cette identité serait évanouissante et ne signifierait rien si elle était instantanée ou à peu près. Mais si en même temps que durable, elle est congénitale, antérieure à l’histoire de l’individu et indépendante du p.14 contenu de cette histoire, cette persistance doit participer de la persistance spécifique du corps et par conséquent se perdre dans l’invariabilité. Il est donc facile d’aboutir à la conclusion que le caractère est invariable, qu’un homme a, du commencement à la fin de sa vie, le même caractère
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On n'est pas punissable d'avoir soif, mais de s’enivrer.
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S'il y a une unité du monde, la seule question est de chercher si cette unité est subjective ou objective.
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La morale n’est pas le produit nécessaire des conditions biologiques et sociales de la vie humaine ; c’est l’ensemble des règles et des fins qui dirigent la réaction de notre esprit sur ces conditions en vue de les tourner au mieux de son propre épanouissement.
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La liberté n'est pas un état, c'est une opération, que le mot de libération désignerait mieux s'il n'avait l'inconvénient de rappeler l'humilité de son origine, au lieu de mettre en évidence sa gloire et son efficacité,
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La philosophie ne peut avoir de méthode. - Il est maintenant impossible de restreindre la recherche du philosophe à l'application d'une méthode. Si les dialectiques de délivrance, qui l'empêchent de se laisser capter par aucun des objets ou des procédés déjà connus de lui, ne peuvent suffire à constituer la philosophie, dont la destination n'est pas seulement négative, elles en ouvrent les portes.
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Tout homme a son caractère. — Quand on affirme la réalité du caractère on soutient qu’un homme n’est pas une réalité plastique, indifféremment déterminable, susceptible de devenir n’importe quoi. S’il était en effet ployable en tout sens, aucune caractérologie ne serait possible, mais contre cette hypothèse plaident les résultats de l’induction courante et méthodique ; dont en outre notre esprit est capable parce qu’il se porte au-devant d’elle par l’effet d’une nécessité a priori de son exercice : cela fait donc, comme nous allons le voir, deux raisons d’admettre que tout homme a un caractère.
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