Après une carrière de diplomate accomplie principalement en Extrême-Orient, René Servoise a été ambassadeur itinérant dans la zone du Pacifique (au sens le plus large du terme). Il a, entre autres, représenté la France dans les conférences régionales réunissant d'abord les hommes d'affaires, puis progressivement les universitaires et, enfin, les responsables politiques de cette immense région.
De San Francisco à Osaka, de Singapour à Vancouver, de Vladivostok à Sydney, il a assisté à la création progressive d'organisations (extrêmement souples) du bassin du Pacifique. L'A.P.E.C. (Asia Pacific Economic Cooperation) est aujourd'hui la plus connue, regroupant 18 pays membres et dont les "task forces" enserrent d'un maillage serré les économies et les technologies de tous les Etats membres (maillage laissant peu de place aux Européens).
Invité à donner des cours aux étudiants et étudiantes de l"Institut Matsushita de gouvernement et d'administration", près de Tokyo il y a découvert un enseignement typiquement nippon combinant les sciences politiques et économiques modernes aux pratiques nippones ancestrales (arts martiaux ; cérémonie du thé ; économie de sommeil ; autodiscipline du groupe). Au cours de ses missions et séjours, il a constitué un réseau de relations autres que formelles et conclu qu'aucune explication satisfaisante n'était offerte de la redoutable puissance japonaise.
Bref, dit René Servoise, l'approche du spécialiste est à récuser. Ni l'économiste, ni l'historien, ni la géographie, ni le sociologue ne peut, par une seule discipline expliquer le Japon. Une approche globale s'impose. D'où son essai : Japon - les clés pour comprendre (plon). Cet ouvrage a reçu le prix de la Société de Géographie pour 1997.