La sculptrice Fleur Nabert (1980) opte pour des vitraux en verre thermoformé pour l'abbaye de Bellefontaine à Bégrolles-en-Mauges (...) Sur le thème de "l'eau vive", le motif de la vague court d'une baie à l'autre tandis que les verres incolores produisent une modulation des valeurs en fonction de l'intensité de la lumière qui les traverse. Dans cette abbaye habitée par des moines cisterciens, l'artiste a donné une réponse poétique en adéquation avec leurs préceptes artistiques, qui bannissent la couleur et la figuration depuis le Moyen-Age.
(dans l'article "La création du vitrail - 1950-2020")
En ces temps troublés, il est important qu'un artiste puisse inviter la lumière à éclairer les esprits qui entrent dans ce lieu (une église) pour prier ou pour méditer. Mon espoir est de servir la paix, des cœurs et des âmes, en introduisant un peu de joie et même de fantaisie. Je suis un homme de bonne volonté qui essaie d'exprimer une forme d'amitié par l'art. C'est un geste important dans ma carrière et dans ma vie. En principe, les artistes se méfient du sacré : les surréalistes, qui m'ont beaucoup influencé, l'ont tourné en dérision. Je ne suis pas dans cet état d'esprit, je respecte infiniment le sacré qui peut aider parfois des gens à vivre. C'est la raison pour laquelle je ne souhaite pas être dans la violence ni l'agressivité.
Je préfère composer une peinture ouverte, comme un cœur qui parle, un visage heureux, une main tendue.
(entretien avec Tahar Ben Jelloul, dans l'article "Des vitraux comme une main tendue")
Seuls sont vraiment présents ce qui subsiste des murs anciens et de la lumière. Tout est là, présence incomplète, témoins imparfaits et superposés du temps et de l'histoire, invitation à l'étude et à l'introspection. "Chercher comme ceux qui doivent trouver, et trouver comme ceux qui doivent chercher encore" : cette recommandation de saint Augustin aurait bien pu être celle d'un talmudiste.
(François Terrien, "Un temps pour tout, une synagogue dans la cité")