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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
XÉNIE


Dans la nuit parfois nos mains tremblent et tâtonnent
sans jamais saisir qui nous sommes
tournent et tournent nos corps
dans les fils de nos cheveux
chrysalides suspendues
au néant.

Je suis l’homme qui court et la femme
qui plonge sous la glace.
Quand je me suis dévêtue
nue devant toi, mon amour, qui voyais-tu ?
Je ne sais habiter mon seul visage
ni porter un seul corps
le vent qui court dans mes membres
a quatre horizons.

Les mains vont à rebours du cœur :
méfie-toi, mon amour
de la longue route
où tu disparais
un rideau rouge sang sépare
la nuit
du jour où tu renais.

Cécile A. Holdban, Poèmes
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Manques
     
La mère de Rina, Hannah,
Ne regarde plus Les Feux de l’amour.
Elle est atteinte de la maladie d’Alzheimer.
Les centaines d’épisodes ne forment plus de suite.
Je me souviens à peine des manifestations pour la paix
Et de la quantité de poésie qu’il restait en moi.
Rina dit à Hannah : « Tu me manques. »
Et Hannah répond : « Toi aussi.
Je ne comprends pas, si nous ne vivons
Pas loin l’une de l’autre,
Pourquoi nous ne nous voyons pas. »
     
     
Mordechai Galili (1950-)
     
Cahier « Poésie israélienne contemporaine ». Introduction, choix et traduction (de l’hébreu moderne) par Sabine Huynh. p. 65
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Dans « Poésie et Réalité » (1987), le poète argentin rappelle que lorsqu’on demande à Beckett d’expliquer le sens de son livre, il répondit simplement « En attendant Godot ». Sans pourquoi, sans commentaires. « L’attente capitale » est le lieu de l’attention la plus aigüe. Elle exige de s’arrêter, de suspendre le temps, d’écouter la résonance du monde. Elle constitue ainsi la seule voie de réconciliation, le « garde-fou mobile » qui accompagne et protège l’humanité. …
     
Salvatrice peut-être, la poésie apparaît comme « l’exercice, la passion et le terrain » (Poésie et Réalité) … L’attente dépasse l’espérance, elle nous fait libres. Sa pratique, chaque jour, nous invite à regarder, à respirer, à entendre, et à nous redéployer dans l’attente de Godot ou de tout autre « Visiteur qui jamais ne vient » (Roger Munier, 1983). …
     
Sa poésie verticale est aussi une poésie du soupçon et du balbutiement. Avec Paul Celan et Octavio Paz, il partage la même recherche de la verticalité moderne. Comment se tenir debout ? comment tenir debout après la Catastrophe et les cataclysmes du vingtième siècle ? À la lumière de cette question, toute la démarche de Juarroz est celle d’une émancipation — émancipation de toute appartenance et de toute croyance d’un poète, qui, finalement, a abandonné jusqu’au « dieu des poètes » et dénudé la déité comme il a dénudé la langue pour lui rendre sa verticalité. Il avance alors, le poète-apostat, dans le désert, lançant des mots dans l’infini réel. (…) Juarroz ne propose pas de consolation mais une tentative de réconciliation et de dépassement par la voie fragile et discrète d’une poétique du balbutiement et de l’attente.
     
par François Bordes (pp. 41-42).
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