Quelle voix m'appelle dans le lointain
je n'en peux rejoindre l'origine
je l'entends résonner dans mon cœur
pour réveiller des ombres endormies
Quel amour m'oblige sure la terre
quand je n'ai plus assez de foi
pour nourrir ma vie d'une lumière
dont parfois j'ai réglé mon sang
Où se cache le source qui ordonne
cette force à mes gestes consumés
tandis que mon âme demande silence
devant le mur d'une paix
Pour quel obscur dessein m'avoir donné
une part d'existence sous le soleil
à moi qui ne sais jamais vivre
que l'aigre étonnement d'être né
Le jour brûle au bout de mes doigts
sans bruit comme ferait la mort
cette usure remonte dans mes veines
le souvenir sans logis d'une tendresse.
p.20
Patrice CAUDA, France, (1925-1996)