La vie présentée comme une aventure, une randonnée à travers la forêt.
Une jeune forêt, de jeunes arbres, de jeunes explorateurs. En relief, comme un gaufrage, les randonneurs découvrent la forêt luxuriante, colorée. Ils grandissent, les visages se burinent, des rides, des sillons apparaissent. Il y a des rencontres aussi.
C'est tout le cycle de la vie qui est présent ici, dans un éternel recommencement.
J'aime tellement cet album que je l'ai acheté en double : un pour mettre dans ma bibliothèque, et un second exemplaire que j'ai découpé, pour mettre un certain nombre d'illustrations sous cadre. Quand on aime...
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Petit livre publié aux éditions Hélium, Cher auteur : 50 lettres de refus imaginaires à des chefs d’œuvre imagine des lettres de refus à cinquante auteurs de chefs d’œuvre de la littérature : la liste va de Don Quichotte de Miguel de Cervantes à Dieu pour La Bible en passant par Kafka pour la Métamorphose, à Flaubert pour Madame Bovary, à Homère pour L'Iliade et l'Odyssée, Shakeaspre pour Hamlet et Othello ou le Meurtre de Venise et bien d'autres. Peut-être le moins connu (pour moi en l'occurence) est Dr. Seuss avec Les Oeufs verts au jambon. Certains auteurs (Shakespeare, Dickens, Homère, Melville, Robert Louis Stevenson) ont droit à deux lettres de refus.
Comme c'est le cas dans ce type de livres de listes, c'est inégal, parfois facile - par exemple, le reproche fait à Les Quatre Mousquetaires de ne présenter que trois mousquetaires, ce qui risque de désorienter le lecteur ou la suggestion à Beckett que Godot arrive au final -, dispensable (Les prophéties de Nostradamus) mais globalement d'une lecture plaisante* et plutôt drôle.
On trouve entre autres la suggestion à Kafka de changer le titre de son livre car « en termes de recherche Google le titre ne semble pas très bien fonctionner », celle à Graham Greene de « rendre un peu plus stupide » son Notre agent à La Havane car son « écriture est trop intelligente pour le lectorat habituel », à Thomas Mann de changer le format de sa novella, La mort à Venise, qui se prêterait mal en cas d'adaptation en film aux placements de produits, à Miguel de Cervantes de ne pas situer son action en Espagne mais plutôt au Far West ou celle à Sophocle de remplacer la mère d’Oedipe par sa belle-mère.
Ici et là, aussi des anachronismes comme l'exploitation par Dante du « riche sous genre « anciens mystères italiens » qui a fait la fortune de Dan Brown », la comparaison de Madame Bovary avec 50 nuances de gris, Orgueil et préjugés avec Bridget Jones ou l'apparition des Simpsons dans le refus à Homère dont le pseudonyme serait un hommage à la série humoristique.
Et il y aussi des références à l'univers de l'édition comme la publication uniquement en livre numérique ou le prix de la version de poche (pour Tolstoï), les changements de titres de livres (pour Kafka) ou des changements dans l'histoire ou le nom des personnages (pour Melville), le choix d'une autre maison d'édition (pour Faulkner) et autres références**.
Le choix de la madeleine par Proust est savoureux (davantage que la madeleine en question mais après tout De gustibus non est disputandum) : « Par simple curiosité : de toutes les merveilles qu'offre la douce France en termes de pâtisserie, pourquoi-a-t-il fallu que vous choisissez la madeleine, ce morceau de pâte insignifiant, spongieux, étouffe-chrétien ? Alors qu'il y a le saint honoré, les macarons, la tarte Tatin, les éclairs : pourquoi la madeleine ? ». le refus à Raymond Chandler pour le Grand Sommeil écrit à la façon de Chandler est une belle réussite et un bel hommage.
Au final, le livre de Riccardo Bozzi est un bel hommage à ces chefs d'oeuvre et donne envie de les lire ou les relire. En ce sens, le livre réalise bien son ambition.
* D'autant que celle-ci est agrémentée de dessins en bichromie (noir et jaune) de deux dessinateurs italiens.
** A la fin du livre, il y a une courte procédure pour soumettre un manuscrit à l'éditeur. Curieux de savoir la teneur de leurs lettre de refus.
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Quel beau voyage de page en page dans ce livre au cartonné très agréable ! Quelques phrases joliment écrites, ni simplettes ni complexes (même si pour un enfant de 3 ans, la compréhension sera probablement avant tout intuitive : une poésie un peu mystérieuse) et des illustrations qui m'ont fait exclamer des oh ! des ah ! comme aux feux d'artifices en découvrant ce qu'il y avait derrière les volets. Car ce n'est pas seulement un beau livre d'images, c'est un récit qui ménage suspense et surprise, ça fait du lecteur un chercheur de trésor comme l'équipage qu'on suit "en mer". Un album jeunesse que mon enfant intérieur est ravi d'avoir gagné en Masse critique (et qui me fera penser aux éditions Le cosmographe pour des cadeaux).
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Quand j'ai vu cet ouvrage, j'ai sauté dessus.
Je trouvais l'idée très amusante.
Quelle ne fut pas ma déception en ouvrant ce livre !
C'est complètement aberrant. Fait de manière sérieuse, recaler Steinbeck, Austen, Flaubert et cie, aurait pu être très drôle. Mais non, il a fallu tutoyer les auteurs, leur donner des petits noms, ne pas respecter et presque insulter. Ça va beaucoup trop loin du coup, ce n'est pas drôle du tout !
De plus, on dirait que les lettres de refus ont été rédigées par un adolescent de 12 ans...
Ce n'est pas instructif non plus mais c'était censé être humoristique.
« Hé, Jane »
« O.K., mon pote »
Bref, cet ouvrage est passé à côté de quelque chose qui aurait pu être bien mais, ce n'est pas le cas.
En conclusion, je ne recommande pas du tout.
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Sympathique bouffonnade qui passe avec plaisir. Bien sûr, l’on aurait préféré plus de variété encore dans le style des réponses (le parti-pris est celui d’un éditeur contemporain, l’anachronisme est un ressort un peu trop utilisé ici), mais l’ouvrage remplit bien son ouvrage de divertissement et attise l’envie de lire ou relire certains livres cités. On n’en réclame guère plus d’un pastiche. L’idée est attirante, la réalisation soignée.
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Faire du beau parfois ne suffit pas. Ce livre pour enfants incarne pour moi la vacuité de certains albums jeunesse qui misent bien plus sur le graphisme et l'esthétique en général, que sur le fond.
Visuellement, on ne peut pas reprocher grand-chose au travail d'Emiliano Ponzi, à part peut-être une certaine froideur, et un aspect "aplati" qui manque à mon sens de plus de caractère. Le rendu est très numérique, et c'est une lecture que mon fils ne m'a pas redemandée, malgré son amour des histoires de pirates.
Côté scénario, Riccardo Bozzi se contente de quelques phrases jetées à la volée, aux prétentions poétiques. Mais las, absolument rien ne s'en dégage ! Et on ressort de cette lecture sans avoir appris quoi que ce soit ni éprouvé aucune émotion - à part un sentiment de déception.
Bref, voilà une grosse déception, et un livre à donner qui fera peut-être un heureux moins critique...
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Un bel livre-objet qui offre une exploration dans la forêt et par extension une métaphore de la vie elle-même. Le récit se fait au début à hauteur d’enfant (par l’imbrication de visages enfantins par le jeu d’empreinte dans les pages blanches), puis ses visages mûrissent, vieillissent, et la forêt au début simple « petit bois de jeunes pins », évolue elle également en une grande forêt enchevêtrée et devient même « clairsemée et desséchée » comme ces mêmes enfants qui sont devenus des vieillards.
Une œuvre originale, subtile sur le travail du temps et qui utilise les ressorts du papier (l’empreinte, les traces comme les traces du temps) et du livre animé également, avec des rabats, en jouant sur la surprise.
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