[Il] s'était levé à 5 heures, comme chaque matin durant son procès. Après son petit déjeuner et une succincte toilette dans le lavabo de sa cellule, il était transporté en convoi spécial jusqu'aux sous-sols du Palais de Justice, là où était située la 'Souricière', lieu insalubre maintes fois dénoncé, où s'entassaient les détenus avant d'être jugés. [...] Les détenus continuaient [...] à s'y entasser à 4 par cellule de 5 mètres carrés et y subissaient d'humiliantes fouilles avant d'être confiés aux gendarmes du palais. Chaque étape était ponctuée d'une interminable attente. Lorsque les journées d'audience s'étalaient sur 8 ou 9 heures, personne ne se souciait de ce qu'avaient déjà enduré les détenus. [Il] comprit que les gens de justice avaient intégré cette situation comme une station normale du chemin de croix d'un accusé.
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