Je préfère encore avoir l’air de choisir volontairement la solitude, et c’est depuis ce jour que j’ai pris l’habitude de manger à côté de la fenêtre. Je pioche dans les différents mets qu’a préparés ma mère, qui est loin de se douter que je mange ainsi seule, avec mes baskets à moitié déchaussés qui se balancent au bout de mes orteils. De l’autre côté du rideau, la salle de classe est en pleine animation. Mais de ce côté-ci, seul résonne le bruit puéril de mes baguettes en plastique contre le fond de la boîte.