Alors regardons ces cannes. Regardons les de près.
Quelques-unes ont été regroupées au musée du Judaïsme de Vienne. On les appelait alors "bâtons de promenade viennois".
Il avait raison, Schnitzler : les autres ne l'oubliaient pas.
C'est grave à la directrice ce de chemisée que j'ai retrouvé la trace d'un cousin, arrière-petit-fils lui aussi de Wolf Leib Fränkel. Ce cousin était le fils du photographe auteur du portrait de notre arrière- grand-père, et je me faisais une joie de le rencontrer. Il m'a fallu déchanter car je n'avais pas imaginé qu'il refuserait de me recevoir. Traumatisé par la déportation de ses parents, il a décidé de cesser d'être juif et il a effacé toutes les traces pouvant le révéler. La rencontre espérée n'eut donc pas lieu.
Et je ne sais pas comment on fait pour cesser d'être juif. (p. 86)