Lorsqu'il débarqua sur la côte de la zone centrale de l'Australie-Occidentale, en 1629, le navigateur François Pelsaert, du Batavia, décrivit ainsi le rivage bordé de falaises : "Une terre rocailleuse, stérile, perchée à peu près à la même hauteur que Douvres, en Angleterre."
Aux yeux des premiers explorateurs européens, la réalité de l'Australie dut apparaître aussi bizarre qu'une fable. Dans cet endroit, tout semblait inversé : les saisons, la couleur noire des cygnes et les arbres étranges qui perdaient leur écorce mais pas leurs feuilles.
En 1830, l'explorateur Charles Sturt s'enfonça dans les régions désertiques brûlantes de l'Australie-Méridionale, emportant avec optimisme, une barque. Sturt et son groupe s'aventuraient dans l'outback pour répondre une fois pour toutes à l'une des grandes questions géographiques pressantes de l'ère victorienne : l'Australie possédait-elle une mer intérieure ? Des visions d'eau et de plaines fertiles au coeur du continent frappaient l'imagination des Australiens depuis 1813, date à laquelle les premiers explorateurs avaient traversé les Blue Montains, situées à cent vingt kilomètres à l'ouest de la ville de Sydney.
L'Australie, île-continent située à l'extrême sud du globe terrestre, n'a cessé de stimuler l'imagination du monde entier depuis que des géographes et des philosophes de la Grèce antique, tels que Pythagore et Aristote, ont émis l'hypothèse de l'existence d'une grande terre du Sud.
Lorsqu'il écrivit Les Voyages de Gulliver, en 1726, Jonathan Swift situa Liliput, son pays imaginaire, à deux jours de voyage en canoë de la Nouvelle-Hollande, nom désignant alors le continent australien.