St-John Perse ne se contente pas d'écrire dans une langue de haut emploi : il la parle. Dans ses poèmes, à chaque instant, il cesse de relater pour que s'exprime directement quelque prince ou sujet, quelque hôte ou intrus dans l'empire sublimé qu'édifient ses prédilections. Ce sont discours prêtés à l’Étranger, au Prêtre, au Généalogiste, plus souvent à quelque orateur non désigné, mais dont la voix s'élève, anonyme, pour trancher ou pour implorer, en toute justesse, avec une gravité décisive. Invitations, conseils, ordres, prières, aveux, proclamations se succèdent et se mêlent pour animer l'univers moral du poète.