AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Ledraveur


Un autre religieux de l'ordre des Kagyüpa, Zhang Rimpoche (1123-1193), fonda le monastère de Tsal (1175) et le temple de Tsal Gung-thang (1187), un peu à l'est de Lhasa, sur le Kyichu. Ce monastère devint le siège de la famille des Tsal qui devait bientôt participer aux luttes pour le pouvoir. Enfin un dernier pion important du jeu politique doit être présenté. C'est l'ordre des Karmapa. Son fondateur, Düsum Khyenpa (1110-1193), lui aussi originaire du Kham, région de Tao (Tao-fou), s'appuya sur les disciples de Milarepa : Gampopa, Rechung, etc. II fonda d'abord, en 1147, le « siège de Karma » ou le « camp de Karma du Sud », situé à l'est du Ngomchu, au Kham, entre Riwoche et Derge. Il créa ensuite, en 1155, le monastère Karma de Tsur Lhalung (déjà inauguré en 1154 par Dagpo Gomtsül dans le Tölung), puis en 1185 celui de Karma Lhadeng et enfin, en 1189, celui de Tsurphu, le siège actuel des Karmapa, aussi dans la vallée de Tölung au nord-ouest de Lhasa. L'ordre, dérivé des Kagyüpa, doit son nom à un chapeau noir en cheveux de dàkini qui réunit en lui les œuvres (phrin-las = karma) de tous les buddha. La lignée des hiérarques de cet ordre, celle des « chapeaux noirs », prétend, avec les abbés de Digung, avoir inauguré le système des réincarnations successives d'une même personne qui fut, plus tard, adopté pour les Dalaï-lama et Panchen-lama. Elle règne jusqu'à nos jours et a admis, à partir de Dagpa Senge (1183-1349) une autre branche de hiérarques incarnés, celle des « chapeaux rouges ».
Pendant que ces puissances ecclésiastiques se constituaient à la fois sur les plans religieux, économique, politique et militaire, les « rois » ou chefs de principautés n'ont guère laissé de trace.
p. 66
-------
Au Tibet central, les Phagmodupa avaient régné dans leur capitale de Ne'udong, au sud du Tsangpo, dans le Yarlung, près de Tsetang. Mais leur pouvoir déclinait et une nouvelle opposition entre Ü et Tsang se dessinait. Les chefs de Rinpung, ministres des Phagmodupa, prirent alors le pouvoir à Samdubtse (Shigatse, dans le Tsang). Ils firent une guerre contre le Ü (1481), alors qu'une autre guerre opposait les Karmapa (côté Tsang) aux Gelugpa (côté Ü).
En effet, un événement capital avait eu lieu entre-temps, la fondation de l'ordre des Gelugpa par Tsongkhapa (1357-1419). Non pas que la « réforme » dont on le glorifie généralement ait vraiment comporté une innovation fondamentale de dogme ou de rituel. Pas plus qu'Atisha, auquel il se rattacha, il ne négligea les tantra avec tous les rituels et toutes les méditations qui en relèvent et qu'il avait étudiés chez les Karmapa et les Sakyapa. Mais, comme Atisha et son ordre des Kadampa, il insista à nouveau sur la nécessité de la discipline monastique et de la voie graduelle (morale, etc.) pour le commun des hommes et même comme préparation à l'émancipation totale. Après une retraite à Radeng, monastère kadampa, où il composa en 1402, et en 1405 sa grande œuvre en deux volumes (Lam-rim et sNgags-rim), il prit la décision de marquer le renouveau de la discipline par la fondation d'un ordre nouveau. Celui-ci s'appela d'abord « Kadampa nouveau », puis Gelugpa (« ceux qui suivent les œuvres de vertu ») ou Galdanpa d'après le monastère de Galdan fondé en 1409. Sa réputation de grand théologien et rhéteur valut à Tsongkhapa d'être invité en Chine par l'empereur (1408).
p. 69-70
Commenter  J’apprécie          00









{* *}