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Citation de Ledraveur


La religion sans nom ou la tradition
Comme les missionnaires chrétiens avaient adopté et adapté des lieux saints, des fêtes et des figures du panthéon de l'Europe païenne, l'Église lamaïque a admis, coiffé de son autorité et frappé de son cachet de nombreux éléments étrangers au bouddhisme et même au tantrisme de l'Inde. En cela elle rit faisait que continuer ce que le bouddhisme lui-même avait déjà fait dans l'Inde où il avait absorbé depuis longtemps des divinités et des pratiques des autres religions de l'Inde, ainsi qu'un folklore non seulement indien, mais même étranger.
Il serait cependant erroné de croire que tous les éléments non bouddhiques absorbés au Tibet par le lamaïsme aient été indigènes. Les historiens tibétains ont eux-mêmes embrouillé la question en mêlant constamment deux thèmes, la présence du Bön avant le bouddhisme et le jugement que tout ce qui avait précédé le bouddhisme était de nature “barbare”, non civilisé et propre à une époque d'obscurité. D'où la conclusion un peu simpliste des premiers historiens européens qui ont eu tendance à présenter le Bon comme la religion primitive du Tibet. Par surcroît, assimilant “primitif” à “sauvage”, on en est vite arrivé à considérer comme beunpö et primitif tout ce qui, dans le lamaïsme, paraissait terrible, grimaçant, démoniaque ou de type médiumnique. De là à qualifier tout cela de “chamanique” il n'y avait qu'un pas. La réalité est plus complexe. Il est souvent impossible de dire lequel des éléments non spécifiquement bouddhiques du lamaïsme est indigène et lequel étranger, qu'est-ce qui était vraiment beunpö et qu'est-ce qui ne l'était pas. Nous aurons encore à parler du Bön, mais nous pouvons tout de suite remarquer que le tantrisme indien qui fut introduit au Tibet, malgré la méfiance des rois, comportait déjà un grand nombre de rites et de divinités terribles, y compris des sacrifices sanglants.
p. 217-18
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