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Citation de enjie77


Le 3 septembre, j'étais assis à côté de la cheminée vide, noire des feux éteints. J'entendis, venant de l'atelier, des craquements bizarres ; ils ne ressemblaient guère aux échos qui me parvenaient lorsque mon oncle était à l'ouvrage. Je me levai, vaguement inquiet, et traversai la cour.
Les cerfs-volants cassés traînaient partout leurs débris et leurs lambeaux. Ambroise Fleury tenait dans ses mains son cher Montaigne ; d'un coup sec, il le cassa contre son genou. Je voyais parmi les oeuvres broyées quelques-unes de nos plus belles pièces, et, notamment, les préférés de mon oncle, Jean-Jacques Rousseau et la Liberté éclairant le monde. Il n'avait même pas épargné les oeuvres de sa "période naïve", toutes ces libellules et ces rêves d'enfant qui avaient si souvent prêté leur innocence au ciel. Ambroise Fleury avait déjà réduit en miettes un bon tiers de sa collection. Je n'avais encore jamais vu sur son visage une telle explosion de détresse.
- La guerre a été déclarée, me lança-t-il d'une voix étranglée.
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