Le jeune Jean de Saint Prix me conte avec humour ses impressions de
la nuit de bombardement de Paris. Il était aux premières loges (jeudi, 31
janvier) : […] « J’étais couché quand a retenti la sirène avertisseuse. […]
Quand soudain retentit le bruit le plus formidable, le plus inouï que j’aie
entendu de ma vie. Tout branle, et mon lit tremble. Je me dis, en un
éclair : “Inutile de bouger. La maison va s’effondrer.” J’attends une ou
deux minutes ; la maison ne s’effondre pas. Je me lève, et je sors.
Immédiatement, une impression de comique intense me saisit devant
l’affolement puéril des locataires palabrant en robes de chambre dans
l’escalier. […] Une dame remonte précipitamment de sa cave, en criant :
“J’ai oublié mes bijoux ! ”