De bons souvenirs qui aujourd'hui encore savent consoler. Ces matins où je m'élevais à dos d'échelle vers le fenil, disposais ma crèche de paille à côté de la trappe carrée par où passaient les bottes. Là, sur le sol jonché de brins de paille, un cadran solaire de lumière oblique. J'y glissais ma paume d'enfant, recueillais le soleil déversé en pluie. Quand les yeux s'habituent, bien plus de choses révélées : raccordements tricotés de toiles d'araignée, nids de guêpes maçonnes près des traverses, les tunnels orange dressés tels des tuyaux de grand orgue. Parfois une ombre soudain faite chair, longue queue noire s'écoulant dans la paille. Les quelques rares sons qui me réconfortaient, bruissements d'ailes d'hirondelles, bourdonnement d'insectes. Puis la voix de ma grand-mère. Viens, mon enfant, il est l'heure de manger.