En train d'attendre que sa vie commence. Toujours en train d'attendre un an après la mort de son père. À présent, pourtant, elle sentait que quelque chose allait arriver, était peut-être déjà arrivé, un début dans lequel cet inconnu avait éventuellement sa part. Laurel sortit la flûte de l'étui et la trouva plus lourde qu'elle ne l'avait cru. Il semblait étrange qu'une musique aussi légère et aérienne pût sortir d'un objet au contact aussi dense. Elle porta l'embouchure à ses lèvres. Les lèvres de l'inconnu s'étaient elles aussi posées dessus et cette idée lui plut. Laurel lâcha une bouffée d'air timide dans l'instrument avant de placer ses doigts sur quelques-uns des trous. L'argent et son souffle produisirent une note grave et plaintive. (p. 72)