Jacques me manque, et il me manquera tous les jours jusqu à mon dernier souffle. Je ne sais pas comment je vais pouvoir faire le deuil de ce frère qui a été si important à chaque pas de ma vie. Mais je veux lui rendre hommage, je veux suivre ses pas. Mon frère, le père Jacques, m'a appris à pratiquer ma foi le plus humblement possible, avec simplicité. Il ma appris à écouter et à toujours regarder le cœur en me gardant bien de juger les autres. Dieu nous a tous donné des talents différents : après tout, l'homme n'est-il pas créé à son image ?
Je crois profondément au vivre-ensemble. Nous avons besoin de la fraternité, nous avons besoin de l’autre. Sans cela, il n'y a pas d'humanité ni de partage entre les hommes. Et quand les hommes ne se comprennent pas, ne cultivent pas la tolérance, cela entraîne des actes de violence, des tragédies comme celle de Saint-Étienne-du-Rouvray.
Dieu nous a créés dépendants les uns des autres. C’est de ce message d'amour que je me sens responsable. Je dois aujourd'hui le transmettre. Jacques m’a entraînée dans un étonnant chemin, un chemin qu'il n'aurait lui-même jamais imaginé. Comment faire maintenant ? Mettre un pied devant l'autre. Avancer. Dieu est là. Et Jacques aussi ; il me protège et j'espère qu'il est fier de ce que je fais. Je crois encore l'entendre fredonner Kyrie eleison. Cela signifie : « Seigneur, prends pitié ».
Et cela me donne du courage.