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EAN : 9782253152842
160 pages
Le Livre de Poche (02/05/2002)
  Existe en édition audio
3.6/5   4966 notes
Résumé :
"Il existe des êtres qui ne subissent pas la loi de l'évolution. Ce sont les légumes cliniques", ou des tubes par où circule seule la nourriture. Ces tubes ne sont pas pour autant sans cervelle puisqu'il arrive que celle-ci, suite à un "accident fatal", se réveille soudain, et déclenche la vie. C'est exactement ce qu'a vécu la (très) jeune narratrice de "Métaphysique des tubes" durant les deux premières années de sa vie qui furent muettes, immobiles, végétatives, br... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (332) Voir plus Ajouter une critique
3,6

sur 4966 notes
Comment parler d'Amélie Nothomb ? Je vous propose une petite critique légère car il met d'humeur guillerette ce roman – cela ne peut le desservir, n'est-ce pas ?- et nada sur l'éveil de la conscience chez l'enfant et tout le tintouin je n'en ai pas envie...

Ah les romans de Miss Nothomb... Il est impossible de ne pas reconnaître dès les premières lignes son écriture au style inimitable, sa folie inspirée et délicieusement déroutante, sa plume efficace, sa narration légère et rafraîchissante. En fait, la question est toujours la même : est-ce un bon cru ou non ? Je dirais que celui-ci n'est pas mauvais du tout.

« Métaphysique des tubes » est un roman court (OK je ne vous apprends rien, c'est juste comme d'habitude) sur les trois premières années de la vie de l'auteure. le récit se déroule au Japon où le père d'Amélie Nothomb est consul.
Voilà pour le pitch.
Vous froncez les sourcils : les trois premières années de sa vie ? Mais quels souvenirs peut-elle en avoir ?! Vous, vous ne vous rappelez de rien ? Clairement n'est pas Amélie Nothomb qui veut !! Cette enfant là n'est-elle pas divine ?
À vrai dire, sa petite enfance reste surtout parfaitement fidèle au personnage : incontestablement dingue, déjantée, décalée et son récit est surprenant, amusant, vif...

Dans ce roman, tout commence avec un tube et Dieu (rien que cela!). Puis le lecteur rencontre un des personnages les plus importants : le chocolat belge. Non, non, non, et non ! Ce n'est pas la gourmandise qui parle pour moi, le chocolat est crucial dans cette histoire, tout repose sur lui : sans lui, pas de livre, pas d'Amélie Nothomb. Juste un légume, d'une espèce inconnue car non précisée par l'auteure.
Et tout se termine avec 3 carpes puisque «  ensuite, il ne s'est plus rien passé. »
Comment cela ? Vous ne comprenez rien ??
Et si je vous liste les autres héros du livre : des litres et des litres d'eau, salée ou pas, un aspirateur, un chanteur de Nô, Tintin, un égoutier, quelques exquis cadavres démembrés, Jésus, Marie, Joseph... Alors ? Cela ne vous aide pas non plus ?
Vous avez sans doute deviné tout seul ce qu'il vous reste à faire : lisez le roman ! Tout ce délicieux délire vous sera expliqué par a plus b et ce pour votre plus grand plaisir.
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Deuxième immersion dans l'univers d'Amélie Nothomb, après "Le sabotage amoureux".
La thématique m'interpelle, une autobiographie d'un bébé, voilà un concept hors du commun, et bien mené, dois-je dire, sur le plan stylistique. Les phrases se font plus courtes, plus incisives, le lexique moins élevé, bravo, c'est une performance littéraire.
Sur un plan plus personnel, bien que très admiratrice de l'écrivaine Amélie, un génie pour moi, d'une culture et d'un style unique, je n'adhère que modérément à sa personnalité. Sans doute devrais-je prendre au second degré ce narcissisme et cette prétention sous-jacents qui débordent de ses romans (pour la plupart très proches de l'autobiographie), mais je ne peux m'empêcher de penser qu'un tel nombrilisme affiché n'est peut-être pas que de façade, ce qui me met quelque peu mal à l'aise face à son oeuvre. Bien sûr, il y a de l'autodérision, de l'humour, mais au bout du compte, l'idée qu'elle donne d'elle-même est toujours celle de quelqu'un de supérieur, au-dessus de la masse, consciente de l'être et revendiquant cet état de fait. Ce qu'elle est, bien sûr, incontestablement.
D'un autre côté, me voilà audacieuse d'oser porter un jugement après deux lectures, c'est pourquoi je m'en vais de ce pas me plonger dans un autre de ces romans, afin d'affiner mon opinion, qui n'engage que moi, il est vrai.
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Dans ce roman, Amélie Nothomb relate sa vie au Japon jusqu'à l'âge de trois ans. Contrairement à ce qu'on peut lire dans la plupart des critiques, il ne peut s'agir ici d'une autobiographie qui est une mise en forme des souvenirs. On peut en effet vraiment douter des capacités de mémorisation d'un bébé, puis d'un enfant de moins de 3 ans. On est donc dans le domaine de l'autofiction, mais qu'importe, il s'agit d'un roman, donc l'imagination de l'écrivain a toute liberté pour s'exercer à construire à partir d'éléments vécus ou non.

À sa naissance et jusqu'à l'âge de deux ans et demi, le bébé est considéré par tous comme un « tube digestif inerte et végétatif dont les activités se bornent à ses besoins primaires. » Dès les premières pages, puis tout au long du livre, je n'ai cessé de penser que ces lignes ne pouvaient être l'oeuvre d'une mère de famille, j'en déduis, peut être à tort, que l'auteur n'a pas d'enfant. Nothomb se met dans la peau du bébé et tente de décrire sa vie et celle de son entourage, mais ses métaphores et son humour ne m'ont à aucun moment touché, encore moins amusé. Elle se peint comme un enfant roi qui à peine entré dans le cercle familial en régente la vie mais ce nombrilisme constant et maladroit devient rapidement agaçant.

L'écriture est simple, faite de phrases brèves et demande peu d'attention mais j'ai failli abandonner à mi-chemin car le tout est sans consistance, sans intérêt et lassant ; heureusement le texte est court. Je n'ai rien trouvé d'intéressant dans ce produit commercial mais j'ai réussi à terminer le livre, c'est déjà cela.

Les commentaires concernant Amélie Nothomb sont généralement assez positifs, il faut donc que j'approfondisse ma connaissance de cet écrivain en parcourant un ouvrage où elle se montre moins égocentrique.
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Si je devais résumer je dirais l'écriture oui, le thème non. Par conséquent le t'aime non plus. Pas encore.

"Métaphysique des Tubes" ou la vie de la petite Amélie de 0 à 3 ans. Premier constat : elle a l'honnêteté de nous dire qu'avant deux ans et demi elle ne se souvient de rien et s'est donc nourrie des souvenirs de sa famille. On est donc dans le domaine de l'autofiction. Durant ces trente mois la petite Amélie présente une espèce d'état végétatif qui lui vaudra, de la part de ses parents, le surnom de "Plante" (est-ce de la carpe ou du poisson ?).

C'est dans cette première partie que l'auteure se perçoit comme un tube qui avale sans rien retenir et qui, à l'image de Dieu (ou de l'idée de dieu) existe (dans une espèce de plénitude du vide) mais ne vit pas (car ne refuse rien, n éprouve rien etc...). Métaphore intéressante mais, à l'image du cylindre susnommé, un peu creuse. A l'âge de deux ans et demi la petite Amélie va vivre une incroyable expérience : elle va naître. Et là l'idée est véritablement puissante car c'est la découverte du chocolat (blanc), donné par sa grand-mère de passage au Japon, qui va la sortir de sa torpeur existentielle. S'en suit une argumentation associant le moi à la sensation de plaisir que n'aurait pas renié Freud.

A partir de deux et demi tout change et l'auteure prévient : elle se souvient désormais de tout (est-ce du brochet ou du poisson ?). Passé une courte période de révolte (faut dire que trente mois dans le cirage ça a de quoi énerver) la petite Amélie nous raconte sa vie dans le Kansai, près de Kobé, au Japon, où son père exerce la fonction de consul de Belgique. Il en ressort qu'elle possède d'extraordinaires capacités puisqu'elle apprend le japonais, ainsi que la lecture, sans l'aide d'un adulte. On y découvre ses rapports avec ses parents, sa soeur et son frère. On y découvre les angoisses et la vision du monde d'une enfant de trois ans ainsi (et c'est ce que j'ai le plus apprécié) que son profond attachement à la culture japonaise.

Blague à part, la petite Amélie a fait du chemin et est devenue Mme Nothomb, une écrivaine pas si vaine que ça. Une écriture vive, des métaphores qui font mouche, bref une véritable identité stylistique, voilà ce qui me fait le plus regretter un thème ego-centré, souvent ennuyeux, bien que non exempt de quelques moments de grâce. La conclusion s'impose d'elle même : il faut que j'approfondisse le sujet et peut-être trouverai-je enfin la réponse à ma question : est-ce de la tanche ou du poisson ?



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Au commencement était Dieu. Un être plein de lui-même que rien ne troublait, n'intéressait, n'énervait ou ne mettait en joie. Une sorte de tube digestif qui se contentait d'avaler et d'éliminer. Un bébé silencieux, dans un état quasi végétatif, que ses parents avaient surnommé ‘'La Plante''. Puis vint le cri. Consciente de son impuissance à agir, à accomplir son destin, La Plante ressentit une frustration telle qu'elle se mit à hurler de jour comme de nuit, rien ne trouvant grâce à ses yeux. Alors que ses parents, son frère et sa soeur, épuisés jusqu'à la haine ne savaient plus à quel saint se vouer pour faire taire ce monstre, la grand-mère belge, tout juste arrivée au Japon, lui proposa une barre de chocolat blanc qui mit fin au calvaire des Nothomb. Amélie était enfin prête à intégrer le monde des hommes et à profiter des nourritures terrestres. Commença alors une période de découvertes, de paix intérieure, de bonheurs simples, sous la surveillance énamourée d'une bonne d'enfants à la japonaise, c'est-à-dire au service de l'enfant-Dieu. Quatre saisons passent ainsi, où Amélie côtoient la mort à deux reprises, apprend à parler et à lire le japonais et le français en autodidacte, développe une phobie des carpes, s'imprègne de la culture japonaise qu'elle croit sienne et s'immerge dans la délicate beauté de son pays de naissance.

Dans cette parodie de la Genèse, Amélie Nothomb réinvente sa petite enfance et le passage de l'état de néant à celui d'une petite fille consciente du monde qui l'entoure. le ton est vif, le propos léger, le Japon sublimé et la vérité sans doute ailleurs.
Un court roman, dans la veine ‘'autobiographique'', qui ne laisse pas un souvenir impérissable mais se lit pour ce qu'il est, un gentil divertissement.
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Citations et extraits (268) Voir plus Ajouter une citation
Il existe depuis très longtemps une immense secte d'imbéciles qui oppose sensualité et intelligence. C'est un cercle vicieux: ils se privent de volupté pour exalter leurs capacités intellectuelles, ce qui a pour résultat de les appauvrir. Ils deviennent de plus en plus stupides, ce qui les conforte dans leur conviction d'être brillants - car on n'a rien trouvé de mieux que la bêtise pour se croire intelligent.
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Il existe depuis très longtemps une immense secte d’imbéciles qui opposent sensualité et intelligence. C’est un cercle vicieux : ils se privent de volupté pour exalter leurs capacités intellectuelles, ce qui a pour résultat de les appauvrir. Ils deviennent de plus en plus stupides, ce qui les conforte dans leur conviction d’être brillants – car on n’a rien inventé de mieux que la bêtise pour se croire intelligent.
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- Mais non, tu ne mourras pas.
En effet: je mourais déjà. Je venais d'apprendre cette nouvelle horrible que tout humain apprend un jour ou l'autre: ce que tu aimes, tu vas le perdre. "ce qui t'a été donné te sera repris": c'est ainsi que je me formulai le désastre qui allait être le leitmotiv de mon enfance, de mon adolescence et des péripéties subséquentes. "Ce qui t'a été donné te sera repris": ta vie entière sera rythmée par le deuil.
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En vérité, Dieu était l’incarnation de la force d’inertie – la plus forte des forces. La plus paradoxale des forces, aussi : quoi de plus bizarre que cet implacable pouvoir qui émane de ce qui ne bouge pas ? La force d’inertie, c’est la puissance du larvaire. Quand un peuple refuse un progrès facile à mettre en œuvre, quand un véhicule poussé par dix hommes reste sur place, quand un enfant s’avachit devant la télévision pendant des heures, quand une idée dont on a prouvé l’inanité continue à nuire, on découvre, médusé, l’effroyable emprise de l’immobile.
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Face à la découverte de cette spoliation future il n'y a que deux attitudes possibles : soit on décide de ne pas s'attacher aux êtres et aux choses, afin de rendre l'amputation moins douloureuse ; soit on décide, au contraire d'aimer d'autant plus les êtres et les choses, d'y mettre le paquet - "puisque nous n'aurons pas beaucoup de temps ensemble, je vais te donner en un an tout l'amour que j'aurais pu te donner en une vie.
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Comme un tube
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