Il fait semblant d’être seul ici. Il tourne le dos aux appentis et aux tentes en polyuréthane, aux cabanes en contreplaqué de récupération un peu plus loin, ainsi qu’aux hommes qui y vivent, debout tout autour comme des fantômes rongés d’ennui, et il contemple la baie en pensant non pas à l’endroit où il est mais à l’endroit où il aimerait être. C’est ainsi qu’il a appris à supporter de se trouver là où il est sans pleurer à chaudes larmes comme un petit garçon perdu. Ou pire: sans essayer de s’échapper de ce lieu.