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Critiques de Salah Guemriche (9)
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Un été sans juillet

l'auteur algérien Salah guemriche nous conte la chronologie d'un «jon's» entrant dans un coma victime d'un attentat Oas... le 1er juillet 1962. Trente -trois jours plus tard, le «déplacé» (ainsi appelé par les psychanalystes), seize ans à peine, souffre d'une «amnésie élective». En fait, une cause-écran qui cachait la cause profonde liée à un mécanisme affectif : Larbi, notre jon's, n'a jamais supporté les injustices commises par tous les autres «Larbi»



Entre ce qu'il avait vu, connu et subi durant la situation issue des Accords dits d'Evian, en mars , annonçant un «cessez-le feu» - avec son lot de combattants mais aussi de «marsiens» sortis d'on ne sait quel «trou» de la masse silencieuse et spécialistes de la surenchère (représailles anti-harkis, ruée sur les biens vacants, lynchage d'un militant pro-ALN bien connu mais qui avait le malheur de porter le nom de Lévy) et avec les provocations des criminels de l'OAS – et la nouvelle situation dans un pays indépendant (dont les privilèges exorbitants associés au titre de «fils de martyr», le favoritisme , les mises à l'écart , l'usurpation de droit venant supplanter l'usurpation de fait, un nouvel arbitraire)... que de traumatismes, que de nouveaux combats presque perdus d'avance, que de désillusions...



Une histoire assez complexe, une écriture compliquée ...comme le pays ...comme l‘auteur...comme tous les «Larbi»... Pour certains, le cauchemar continue, pour d'autres, le coma aussi.

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Aujourd'hui, Meursault est mort

On pensait qu'avec l'ouvrage de Kamel Daoud, Camus, l'enfant de Mondovi (Drean), le garçon et le jeune homme de Belcourt (Belouizdad) et le (bon) gardien de but du Rua...et le philosophe de Paris, était bel et bien mort...et enterré.



Non, pas du tout, le 40ème jour est organisé, et de fort belle manière, par Salah Guemriche qui nous offre un essai-fiction, en fait une analyse de contenu quantitative et qualitative assez originale de haut niveau mais que chacun peut lire, apprécier et comprendre sans difficulté. D'autant qu'elle est émaillée de piques humoristiques d'apparence vengeresses mais bien justes. La plupart des étapes essentielles de la vie et des œuvres d'Albert Camus, tout particulièrement celles qui nous concernent directement (Alger, l'Algérie, la guerre de libération...) sont abordées sous forme de dialogues, de citations et d'extraits.



On comprend donc mieux les refus de publication de l'ouvrage (déjà publié en juin 2013 en e-book) par les éditeurs français (en 2013) qui avaient trouvé le texte «trop algéro-algérien» mais qui, en fait, n'avaient (et n'ont) nullement l'intention de participer à une «descente en flammes» qui n‘arrangeait pas et leurs «affaires» et la culture franco-algérianiste. Un marché commercial et culturel important car, malgré toutes les critiques, Albert Camus, cet homme «ni vraiment solitaire ni pleinement solidaire», ce «colonisateur de bonne volonté», déjà «non-aligné du temps de la guerre froide», «la politique n'étant pas sa tasse de thé», ne pouvant choisir entre deux camps, reste et restera encore bien longtemps une icône, mais aussi un grand inconnu (un incompris qui ne se connaissait pas assez ?), tout particulièrement lorsqu'on ignore «son» contexte...N'a-t-on pas surpris G.W. Bush avec «l'Etranger» entre les mains ? Et l'Algérie indépendante, «dans sa grande mansuétude» -envers quelqu'un qui a, peut-être, «vu juste» mais hélas, «a compris faux» (K. Daoud, Chronique, juillet 2010)- a apposé une plaque commémorative sur le mur de la maison natale...

Avis : L'œuvre de Camus disséquée par un spécialiste qui a tout lu... et tout compris. Se lit comme un roman, l'humour de l'auteur facilitant la lecture. «Un véritable régal d'humour, d'intelligence et d'érudition» selon la préfacière Emmanuelle Caminade.

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Un été sans juillet

Un été sans juillet



Sorti de la pile, se superbe récit m’a séduit au-delà de toute attente. L’été en question est celui de 1962. J’avais treize ans et Larbi héros malgré lui 17.Lui à Guelma à 114 km de Constantine et moi petit parisien ignare politiquement jusqu’à remettre à mon prof de Français une rédaction sur le thème « où aimeriez-vous passez des vacances ? » dans laquelle je répondais : A Cuba !!! ses plages, ses palmiers etc .(mon prof bienveillant, m’avait, faute de télé, recommandé de lire les journaux….)



Le parti pris par Salah Guemriche est justement de tourner depuis l'intérieur , depuis un quartier de Guelma, autour de l’évènement de Juillet 1962, soit du référendum sur l’autodétermination, le mois qui précède et ceux qui suivent en dehors du mois de Juillet pendant lequel le jeune lycéen Larbi Foulène ( L’arabe untel) est dans le coma suite à un attentat.



De tourner d’une manière métonymique autour de lui et dans la grande confusion que cela a produit, à savoir que de l’évènement local est censé refléter l’évènement national voire mondial (puisque Ben Bella est censé se rendre à l’ONU dans cette période pour faire reconnaitre l’Algérie indépendante).



Cette confusion est bien celle que j’ai ressenti à l’époque des

« évènements » où attentats et fusillades ponctuaient les nuits de la capitale sans qu’on puisse y comprendre grand-chose ; et la même chose se produisait en Algérie sans qu’on sache démêler vraiment qui était la « Force » et qui étaient les méchants des harkis, des chrétiens, des juifs, ou de l’OAS (encore que pour cette dernière avec Pasqua aux commandes….).



On apprend beaucoup dans cette lecture. Notamment que

« hébreux » et « arabe » est le même mot dans cette langue, à cela près que les deux lettres centrales identiques placées différemment dans le mot lui donne le sens choisi. De fait l’écriture permet de « déporter » l’hébreux ou l’arabe comme on le souhaite et d’entériner ainsi la lutte millénaire.



On apprend que le département français de Constantine portait le numéro 93 ( !) Alger 91 et Oran 92 (et après une courte recherche, qu’une loi du « Général » de 1964 a créé les départements périphériques de Paris dont la Seine Saint Denis) avec les mêmes numéros tout juste recyclés sans aucune pudeur.Ce qui montre bien le cynisme et le mépris qu’avait la clique au pouvoir pour les Français et les Arabes d’où qu’ils puissent venir et quelles que soient leurs opinions.



Ah ces années 60 berceau de toutes les corruptions, des passes droits, des films les plus inspirés de Mocky…



On apprend aussi qu’il s’en passait de belles dans les hammams, et on assiste ému au dépucelage savoureux du jeune Larbi.



C’est vraiment un cadeau que ce bouquin qui sommeillait sur mes étagères. On doit le trouver d’occasion puisque qu’il est sorti en 2004 pour le 50° anniversaire du début de la « guerre d’Algérie » en 1964.

Qui s’en souvient ?



Belle découverte en tout cas, et surtout rare.

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Dictionnaire des mots français d'origine arabe

Inventaire d'une grande érudition, rigoureux, méticuleux, de mots français d'origine arabe.

Ce livre requiert une lecture attentive mais la forme de dictionnaire le permet aisément en offrant au lecteur la liberté de choisir le temps qu'il souhaite ou qu'il peut y consacrer.
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Aujourd'hui, Meursault est mort

C'est un hommage critique à Camus dans lequel Salah Guemriche adopte une approche originale de l'homme et de son oeuvre. A la fois ludique et très sérieusement documenté, caustique mais jamais haineux, cet essai-fiction d'une grande vivacité d'écriture et d'une grande honnêteté intellectuelle est un véritable régal d'humour, d'intelligence et d'érudition.

Prolongeant le célèbre roman " L'étranger" en partant de l'exécution de Meursault à Alger, l'auteur y donne existence au fils de l'Arabe tué par le héros de Camus. Ce personnage va demander des comptes à un «interlocuteur imaginaire», Monsieur Albert, le créateur de l'assassin de son père, l'entraînant dans un dialogue «forcé» mais «sincère» , car tous les propos du célèbre écrivain proviennent de ses propres écrits....



A lire d'urgence en cette année anniversaire de la naissance d'Albert Camus, pour 7,11 € !
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Abd er-Rhaman contre Charles Martel

Une histoire de la bataille de Poitiers, telle qu'elle fut vécue et ressentie par les belligérants, le contexte et les événements avant et après la bataille proprement dite qui virent se dérouler une longue confrontation de plusieurs années et dont la bataille proprement dite n'est qu'un épisode, certe, important. La montée de la maison d'Austrasie survient dans ce contexte. Une chronologie racontée de manière captivante et écrite par un journaliste et auteur français d'origine maghrébine. Un angle intéressant. Un plus, l'ouvrage est agrémenté d'une longue postface de l'auteur, suivie d'une vingtaine de pages de notes ordonnées par chapitre, auxquelles s'ajoutent _excusez du peu_ différentes annexes (cartes que j'ai trouvées utiles, divers documents en rapport avec le récit), et enfin d'une bibliographie de huit pages. Par ailleurs Salah Guemriche avait publié en 1995 chez Balland un roman historique, un amour de djihad, qui concernait le destin tragique de Munuza, gouverneur berbère de la Septimanie et de son épouse chrétienne, Lampégie, qui était la fille du duc d'Aquitaine. Leur mariage scellait la paix et une alliance politique entre le duché d'Aquitaine d'une part et la Septimanie d'autre part. Ce rapprochement a dû faire sourciller les dirigeants arabes de l'Espagne qui nourrissaient des projets de razzias et de conquêtes vers la Gaule. Ces événements vont en fait les précipiter.
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Un été sans juillet

Roman en partie autobiographique, dont l'action se concentre sur les trois mois de l'été 1962 en Algérie. Larbi, collégien de 16 ans, est victime d'un attentat de l'OAS. Il se réveille après 33 jours de coma, avec une amnésie sélective, et ouvre les yeux sur Alger qui se vide dans une confusion de fin du monde, pour porter un autre regard sur l'indépendance.
Lien : https://collectifpolar.com/
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Feuilles de Ruth

Dans cet essai, Salah Guemriche, écrivain algérien et «laïc impénitent», s'attaque à un sujet très lourd avec l'honnêteté et l'humilité, l'exigence et l'impudence d'un esprit libre. Il désire passer outre à cette «irréductible exception juive » qui empêche le dialogue , déniant à « un intellectuel arabe le droit de porter la moindre critique sur Israël», alors même que de nombreux intellectuels israéliens font preuve d'indépendance, de courage et d'esprit critique.

Il tente ainsi «l'impossible dialogue», auquel renvoie ce titre évoquant le plan de paix élaboré en 2003 pour le règlement du conflit Israélo-Palestinien, dans un ouvrage dont la seule ambition est d'améliorer la compréhension de ces rapports conflictuels entre juifs et non-juifs en s'approchant d'une vérité depuis longtemps faussée.

Que savons-nous du Juif et de son rapport «à l'autre, son prochain, qu'il soit parent, compatriote, voisin, allié, étranger ou ennemi»? C'est ce rapport que Feuilles de Ruth se propose d'étudier comme l'indique son sous-titre «Israël et son prochain».

Après avoir consacré trois ans à «écouter Israël», à tout lire sur l'histoire du peuple juif,- ce «Peuple élu» se prévalant de la Promesse faite par Dieu à Abraham et à ses descendants - , sur ses livres sacrés, à analyser les thèses et les antithèses de ses apologistes et de ses destructeurs, à étudier les auteurs juifs anciens comme les contemporains, Salah Guemriche peut nous entraîner dans un «cheminement sans balises» à travers tous ces textes récoltés.

Remarquable travail de recherche et d'analyse, ces Feuilles de Ruth très complètes, très approfondies et parfois même extrêmement pointues ne tracent pas un chemin unique et sont vraiment déroutantes : plus on avance dans leur lecture, plus on pénètre l'extrême complexité du sujet. Certes, cet essai demande un petit effort de concentration, même si le style alerte de l'auteur facilite les choses, mais il s'adresse néanmoins à tous, à tous ceux qui cherchent à comprendre ...
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Aujourd'hui, Meursault est mort

J'avoue que je n'ai eu le courage ni le goût de tout lire. Trop, c'est trop ! Un peu plus de la moitié cependant, et les derniers chapitres.



Si connaître parfaitement l’œuvre de Camus suffit à se prétendre camusiens, ce que M. Guemriche avance, alors oui, je suis d'accord avec lui. C'est un homme très cultivé, au talent de pamphlétaire indéniable, ayant une parfaite connaissance des textes de Camus et de bien d'autres auteurs.



L'auteur étale et utilise son savoir pour accabler Camus de tous les maux. Il ne supporte pas que l'on considère Camus comme celui qui "aurait eu raison avant tout le monde". Il attaque Camus (mort depuis 60 ans et dans l'incapacité de lui répondre) à cause d'une phrase prononcée par d'autres. Il fait un complexe ou quoi ?



Et tout son bouquin est du même acabit. Il pioche ici ou là des phrases (même pas des phrases complètes, des bouts de phrases) et les confrontent avec celles des textes de Camus, au mépris et de la chronologie et du contexte. Il taille, rassemble, colle, comme un enfant qui fait du découpage dans moult magazines. Il marie des analyses contemporaines avec des textes ou des paroles datant de la guerre.



Stimulant son talent de linguiste, il joue en permanence sur les mots et même une seule lettre (ainsi le U). C'est trop facile, trop injuste, trop irrespectueux. Comment peut-il se prétendre camusiens ?



Et ce ton de bateleur de foire, de jongleur de mots, bombant le torse juché sur le bar, n'est-ce pas tout le contraire de la réserve et de la prudence camusiennes ?



Vraiment, je suis outré. Cet abus de références, 242 notes pour 172 pages de textes, pour bien étaler son immense culture, au service de son fiel, affichant un statut de colonisé qui lui sert de piédestal (et de bouclier).



C'est un homme de soixante-dix ans passés qui s'en prend à un gamin de vingt-huit ans (lorsque paraît L’Étranger).



Pour moi, la question de l'anonymat de l'Arabe ne mérite pas de monter ainsi sur ses grands chevaux. D'autres que Guemriche (notamment Kamel Daoud) en font les choux gras. Quant à moi, modeste lecteur, je pense que Camus s'est appuyé sur un fait divers et que, par souci de discrétion ou de respect de la vie privée, il n'a pas cité de nom. Il aurait pu prendre un autre fait divers, mais c'est celui-là qu'il a choisi. Et alors ?, le sujet du roman n'est pas là !



De plus, les pages consacrées au soleil, le rôle du soleil dans le meurtre (sur lequel Guemriche appuie son pamphlet) est un passage développé par Camus sur les conseils de Malraux (voir leur correspondance) qui y voyait là une belle image littéraire. Je suppose que M. Guemriche n'a pas lu cette correspondance (Malraux n'est pas cité dans les références). Ou alors il l'a lue et écartée. Je ne comprends pas qu'on puisse mettre son talent au service du mensonge. Détourner les textes de leur contexte, les amputer, les bricoler, c'est mentir.

N'étant pas polémiste, je ne répondrai à aucune réaction.
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