Je reste seule à revoir les images de cette nuit et surtout à me dire que, quand je serai grande, j'aimerais trop faire comme eux.
Et effectivement, en grandissant, même si, comme toutes les filles, j'ai toujours rêvé d'une robe de princesse pour mon mariage avec LE prince charmant, je me suis laissé tenter par les joies du plaisir charnel.
Je m'appelle Carla, j'ai vingt- cinq ans et je suis nymphomane.
J'ai la sensation d'être comme un grain de sable dans ta vie, mais pas de ceux qui s'envolent à la moindre brise. Non. Celui qui reste, qui s'accroche face à toutes les tempêtes pour que seule reste la beauté de la plage. Et cette plage, c'est toi.
Comment pourrais- je rencontrer l'amour sans savoir réellement ce que c'est, sans jamais n'en avoir ressenti pour moi- même ? Je sais que le monde entier me voit comme une personne forte qui adore s'envoyer en l'air. Et pourtant, je me dégoûte, du plus profond de mon être.
À ce jour, aucun prétendant n’a osé remettre les pieds chez moi, ni poster un courrier enflammé dans ma boîte aux lettres. Je me sens tellement au-dessus de toutes ces mièvreries ! Cette barrière hermétique me permet de vivre pleinement ma vie de célibataire sans me soucier des sentiments des autres, même si, finalement, seuls eux profitent du bonheur sexuel.
J’ai besoin d’un mâle, un vrai. Je fouille toutes les applications que j’ai installées sur mon portable pour trouver un beau poisson à harponner. Seulement, tous les hommes semblent mous et démotivés, c’en est aberrant ! J’ai beau envoyer des dizaines de messages à des potentiels desserts, rien n’y fait. Aucune réaction. Je vais me coucher, dégoûtée de ce premier jour de la semaine. Demain soir, en plus, je ne pourrai pas m’adonner à batifoler, ce rendez-vous de psychothérapie va sûrement prendre des plombes. Foutue journée en perspective !
La solitude. Un concept que chaque être humain s'efforce de fuir comme la peste. Et pourtant, parfois, même en étant entouré, ce sentiment d'abandon et d'insécurité s'infiltre sous notre peau pour nous faire flancher, pour faire remonter les pires souvenirs et émotions à la surface. L'absence, le rejet, la mélancolie, la nostalgie, la colère, la peine, la tristesse... Tout ce flot négatif qui peut nous engloutir en un claquement de doigts. Et c'est exactement ce que je ressens à cet instant précis.
Dormir avec un mec ne fait pas partie de mes habitudes. Pas d’attache, pas de souffrance, tel est mon adage. Seulement, je galère à trouver le sommeil avec ce perpétuel questionnement sur ma capacité à pouvoir faire l’amour naturellement. Les mêmes interrogations à mon sujet me submergent : Suis-je normale ? Pourquoi tout ne se déroule pas comme prévu ? Est-ce l’absence de sentiments qui m’affecte ? Sans trouver les réponses que j’attends, je sombre jusqu’au petit matin.
Je m'enfonce dans la face déjantée de ma vie par peur de plonger de l'autre côté, vers la face cachée de l'iceberg d'émotions qui pourrait me faire sombrer.
Je ne peux pas m’empêcher de draguer, de caresser, de baver devant un bout de viande. Je ne souhaite qu’une chose, c’est m’envoyer en l’air, comme une drogue pour laquelle il me faut ma dose quotidienne. Seulement, au moment de la piqûre de jouissance, l’adrénaline retombe plus vite qu’un soufflé et je reste sur ma faim. Je réitère chaque jour dans l’espoir qu’un partenaire puisse enfin me sortir de ce cauchemar.
Cette légère bestialité dans cet endroit clos m’émoustille. Je me laisse aller tout en faisant monter la pression chez lui. Dès qu’il a retiré l’ultime barrière, il s’introduit avec fougue. Il entame ses va-et-vient de manière saccadée et son souffle suit le mouvement. Il ne cesse d’admirer son membre avec fierté, accélérant l’allure jusqu’à l’explosion finale. Pour ma part, toujours ce fichu « problème ».