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Citation de colimasson


Mais mine de rien, car il faut jouer perdant, pour bien se porter, et je n'ai qu'à continuer comme si je devais durer jusqu'à la Saint-Jean, car je me crois parvenu à ce qu'on appelle le mois de mai, je ne sais pourquoi, je veux dire je ne sais pourquoi je m'y crois parvenu, car mai vient de Maia, merde ça aussi je l'ai retenu, déesse de la croissance et de l'abondance, oui, je me crois arrivé dans la saison de la croissance et de l'abondance, c'est une simple croyance, de la croissance tout au moins, car l'abondance ne vient que plus tard, avec les récoltes. Donc du calme, du calme, c'est encore un leurre, je serai encore là à la Toussaint, non, là j'exagère, cette année je ne les entendrai pas chialer sur leurs charniers. Quand même, se sentir étalé à ce point, c'est tentant. Tout tire vers le large le plus proche, et mes pieds notamment, déjà en temps normal tellement plus loin de moi que tout le reste, de ma tête je veux dire, car c'est là où je me suis réfugié, pas d'erreur, mes pieds me font l'effet d'être à plusieurs lieues, et pour les ramener jusqu'à moi, pour les soigner ou les nettoyer, il me semble que je n'aurais pas assez d'un mois, à dater du moment où je les aurais repérés. C'est curieux, je ne sens plus mes pieds, la sensation les ayant miséricordieusement quittés, et cependant je les sens hors de portée du télescope le plus puissant. Serait-ce qu'on appelle avoir un pied dans la tombe ? Et tout à l'avenant, car s'il ne s'agissait que d'un phénomène local je ne l'aurais pas remarqué, n'ayant été toute ma vie qu'une suite ou plutôt une succession de phénomènes locaux, sans que cela ait jamais rien donné.
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