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Critiques de Sandrine Biyi (20)
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L'héritage de Violette Pinkerton

Voici mon retour de lecture sur L'héritage de Violette Pinkerton de Sandrine Biyi.

En 1912, Violette Pinkerton est nommée institutrice dans un village de l'Entre-deux-Mers girondin.

Elle a vingt ans. C'est son premier poste.

Violette le sait. La loi séparant l'Eglise de l'Etat est récente et sa venue n'est pas souhaitée par tous. Seule la volonté du maire du village l'a rendue possible.

L'éducation des filles est sommaire, à plus forte raison dans les campagnes. D'emblée, elle se heurte à l'abbé Brissac qui déteste ce qu'elle représente. L'institutrice le dépossède de ses prérogatives.

Violette va se battre pour son droit. A qui peut-elle se fier ? A Louise la brodeuse ? A Jeanne sa logeuse ? A la comtesse Lucille de Pontiac qui semble être de soutien ?

L'héritage de Violette Pinkerton est un très bon roman qui nous fait découvrir la vie d'une institutrice dans un village au début du vingtième siècle, peu avant le début de la guerre 14 - 18. Et surtout, nous vivons son combat pour l'instruction des filles.

Ce droit à l'instruction nous parait évident, de nos jours. Et pourtant, ce fût un long combat, et, c'était il n'y a pas si longtemps que ça.

Il y a un peu plus de cent ans nous séparant de cette histoire, ce qui est à la fois proche et lointain.

J'ai aimé découvrir Victoria de deux manières : une fois qu'elle est âgée, mais aussi à travers ses mémoires quand elle a commencé à être institutrice.

Violette est encore jeune quand elle arrive dans le village pour enseigner. C'est une femme forte, qui va devoir se battre contre l'abbé Brissac. Cet homme d'église n'apprécie pas du tout la venue d'une femme à l'école, qui plus est pour enseigner à des filles. Celles ci n'ont pas forcément leur place à l'école mais plus en cuisine ou aux champs.

La façon de voir de certains personnages est agaçante, mais reflète bien les pensées de l'époque.

L'héritage de Violette Pinkerton est un bon roman, qui m'a touché et que je recommande avec plaisir.

Ma note : 4.5 étoiles.

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Cathares

Quelle différence avec la saga de la « Dame de la Sauve » !! Si le souffle et la chaleur du récit du précédent opus demeurent, on peine parfois à suivre l’intrigue et identifier les différents personnages à cause de l’absence de transition. Par ailleurs, le plaisir de la lecture est handicapé par les fautes de style, de français ou de frappe, mais également par les erreurs historiques voire même géographiques. Il semble évident que ce livre a manqué de relecture avant édition. C’est d’autant plus dommage que l’auteure retrouve en partie dans « Cathares » la fluidité de la narration et la richesse de la description que faisaient l’attrait de la « Dame de la Sauve ».
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La dame de La Sauve, tome 1 : La croisade 1..

Nous sommes au XIe siècle, en Aquitaine, où nous allons suivre notre bon Philippe, seigneur des Aygues, lequel, suite à quelques petites offenses envers la morale chrétienne, se voit contraint de faire la croisade pour éviter l'expatriation. C'est ainsi que le jeune homme découvre Jérusalem et tombe fou amoureux de ce pays, de ses coutumes et surtout de Sara. Femme médecin musulmane de la dynastie des Abbassides, Sara attire par sa vivacité, son esprit libre et son intelligence. Avec elle, il aura une fille, Brunissende, notre future dame de la Sauve, héroïne de cette saga. C'est elle qui va nous conter cette histoire.



Élevée au pays des amandiers et des oliviers, Brunissende est une enfant à la double culture. Elle maîtrise la « furusiya, l'art équestre des Arabes » et possède la connaissance des plantes et de la médecine, grâce à sa mère. Cependant, il lui reste encore à découvrir les autres coutumes, celles de son père et de son Aquitaine natale, avec son parler chantant de la langue d'oc. Une vie bien différente de ce qu'elle a connu jusqu'alors, régie par la religion chrétienne, et qui n'est pas toujours aisée à comprendre pour une novice. Les serfs, la Cour, la place de la femme, les mentalités, elle ignore tout de ce monde. Heureusement la jeune fille est vive et brillante, deux traits de caractères qui lui seront essentiels pour s'adapter et trouver sa place dans cette société.



Les parties concernant l'apprentissage de la médecine en Orient sont passionnantes, de même que les différents aspects de ces deux mondes, l'un vivant encore en pensant que la terre est plate, l'autre ayant depuis longtemps compris qu'elle est ronde.



Ce que je préfère dans ce type de saga, c'est avant tout l'extrême qualité des personnages. Je me suis immédiatement attachée à Philippe, cet homme si bienveillant et tolérant. J'ai aimé observer l'amour qui règne dans son foyer, l'attention presque dévote qu'il voue à sa fille et à sa femme. Brunissende, quant à elle, a tout d'une vraie héroïne. C'est une femme exceptionnelle en son temps, alliant le feu de la jeunesse, la sagesse de l'intelligence et la beauté de l'Orient. Même le duc Guillaume, avec ses frasques amoureuses, m'a enchantée.



Du pays des amandiers à celui de la langue d'oc, la Dame de la Sauve nous plonge dans une aventure historique exaltante, où se côtoient des personnages incroyablement attachants. Deux pays, deux cultures, l'Orient et l'Occident, et une héroïne, la fougueuse et brillante Brunissende. J'ai tout aimé dans ce roman historique, où aventure, amour et Histoire sont au rendez-vous ! Si je devais résumer ce livre en un mot, ce serait « passionnant » !



Chronique détaillée sur le blog

Caroline – le murmure des âmes livres

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La dame de La Sauve, tome 1 : La croisade 1..

Merveilleux bouquin, L'auteure nous transporte vers un autre temps, et nous fait voyager de l'Aquitaine au moyen orient, durant les croisades. Quelle belle personne cette Brunissende. J'attends avec impatience de lire le tome 2.
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L'héritage de Violette Pinkerton

Gros coup de coeur pour ce roman.

J'ai déjà lu d'autres histoires mettant en scène ces valeureuses institutrices du début du siècle passé, mais celle-ci m'a particulièrement accrochée. Par son écriture agréable, sa bienveillance, son empathie, ses personnages.



Violette Pinkerton a une forte personnalité, et elle est assez atypique dans le monde de ces nouvelles recrues de la République, car issue du milieu viticole bordelais, d'une famille d'un niveau social élevé.

Ce qui ne l'empêche pas d'être à l'aise à la campagne, et de s'adapter avec brio. Malgré tout ce qu'on va mettre en travers de son chemin.

On retrouve la rivalité entre l'église et la mairie, sujet connu, mais on y apprend aussi qu'ouvrir une école laïque pour les filles relève du choix et de la décision du Maire. Même pour présenter des élèves au Certificat d'Études, c'est lui qui doit donner son aval.



L'histoire de Violette nous est ici contée par elle-même près de soixante-dix ans plus tard.

En 1981, à quatre-vingt treize ans, plutôt que de partir en maison de retraite, elle se rend aux arguments de son médecin, dont elle est très proche depuis si longtemps, et prend chez elle une colocataire, qui se prépare à devenir institutrice.

Un vrai lien se noue entre elles, et les inquiétudes de Sasha lui rappellent sa première classe, en 1912.

Et l'incitent à se mettre, en cachette, à écrire ses souvenirs de cette année-là.

Et c'est terriblement prenant. Je n'aurais plus voulu quitter Violette, Rose, Marie, Jeanne. Et même André.



Violette arrive, toute fraîche émoulue de sa formation, dans un village très divisé quant à l'utilité de faire étudier les filles. Entre ceux qui regrettent l'argent que payaient les parents des filles fortunées pour suivre l'enseignement de monsieur le curé, et ceux qui estiment que moins elle en sait, plus une femme sera docile et restera "à sa place" aux travaux de la maison et de la ferme, les "progressistes" ont fort à faire pour s'imposer.

Le Maire, s'il a pris la décision d'ouvrir une école laïque de filles, le fait sans doute plus en vue de sa carrière politique que pour leur émancipation. Quant à sa femme ...

La famille qui héberge la jeune institutrice est d'abord assez angoissée, une fille de la ville, instruite. Va-t-elle les prendre de haut ? Va-t-elle donner des idées communistes à leur fille ?



J'ai aimé ces personnages, plus complexes qu'il n'y parait. J'ai aimé qu'il soit question avec beaucoup de bienveillance de ceux qui n'ont pas la chance de pouvoir s'assoir sur les bancs de l'école, de celles qui sont moquées parce que leur famille est trop pauvre.

Un roman qui fait vraiment du bien, tout en nous dévoilant une part de notre passé proche qu'on a souvent oubliée.



La fin nous fait mieux comprendre le parcours des personnages, qu'on retrouve avec étonnement, ou avec le sourire (selon que notre lecture a été plus ou moins attentive !!)



Je dois avouer que j'ai hésité à demander ce roman, ayant eu quelques déceptions avec des livres édités par Librinova. Comme j'ai peu de temps et beaucoup de livres que je veux lire, j'essaie d'aller vers ce qui m'attire vraiment. Le sujet m' intéressait, j'ai bien fait.

J'ai dévoré avec bonheur cette chronique des temps anciens, pas si lointains que ça et qui pourtant nous paraissent si éloignés.
Lien : https://livresjeunessejangel..
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L'héritage de Violette Pinkerton

Ce livre avec une si belle couverture est un vrai coup de coeur.

Ce récit se passe en 1912 et cela semble si loin. L'auteure nous raconte le début de l'école pour tous et surtout pour les filles. Nous sommes en Gironde et les communes mettent en place les premiers écoles laïques, publiques. Avec la récente application de la loi de séparation de l'église et de l'Etat, les communes doivent prévoir de scolariser les enfants, garçons et filles. Mais dans la pratique ce n'est pas aussi simple.

Violette Pinkerton est nommée institutrice dans un village de l'Entre-deux-Mers girondin. Elle a vingt ans. C'est son premier poste. Il va falloir qu'elle trouve sa place, que ce soit à l'école avec sa classe de filles, et son collègue qui lui est chargé de celle des garçons, mais pas tous les garçons du village. Il y a en particulier un garçon de ferme qui lui ne peux pas aller à l'école. Sa place chez ses logeurs, dans une ferme, avec un homme un peu bourru et taiseux, qui se demande bien à quoi cela sert d'éduquer les filles, sa femme qui aimerait tant que sa propre fille apprenne et devienne mieux qu'elle. Cette jeune fille d'ailleurs qui s'est prise d'amitié pour le garçon de ferme et qui est une apprentie institutrice pour lui. Sa place dans le village et surtout avec Monsieur l'Abbé qui voit d'un très mauvais oeil cette jeune fille, qui va éduquer les filles. Mais aussi avec les femmes du village, une jeune femme célibataire (!!!), mais elle va intégrer le groupe des femmes et de l'église.

J'ai beaucoup apprécié cette histoire, avec des personnages succulents et j'ai appris beaucoup de choses sur ces premières institutrices, qui ont dû littéralement se battre pour défendre leur profession et permettre aux filles d'accéder au savoir et aux diplômes. J'ai apprécié aussi la description de la vie dans ce village, proche de chez moi.

Nous ne savons pas la chance que nous avons d'avoir une école publique, laïque, qui accueille tous les enfants, filles et garçons.

J'ai moins aimé les épisodes actuels et la passation de relais entre la vielle Violette et une jeune apprentie institutrice.

Mais je vous conseille la lecture de ce texte qui nous apprend de façon romanesque, simple les combats menés pour une éducation pour tous.

Des dates clés jalonnent ce texte, que ce soit la loi Camille Sée. le 21 décembre 1880, le député Camille Sée, ami de Jules Ferry, fait passer une loi qui ouvre aux filles l'accès à un enseignement secondaire public. Jusque-là, les jeunes Françaises qui désiraient prolonger leurs études n'avaient d'autre solution que les établissements confessionnels.

La loi du 26 juillet 1881 crée l'Ecole Normale Supérieure de Sèvres. Elle sera la matrice du corps des professeures du secondaire public féminin. Il s'agit de « donner un sexe » à l'enseignement secondaire des jeunes filles.

Il faut attendre tout de même 1924 pour que les filles et les garçons aient le même programme et donc les mêmes épreuves. "Le décret du 25 mars 1924 établit en effet pour l'enseignement secondaire féminin des programmes identiques à ceux des lycées de garçons et offre aux jeunes .

Des combats avec des "grands noms", Jules Ferry, par exemple, mais ce texte lui nous parle aussi de combattants et combattantes du quotidien, qui tentaient et réussissaient avec beaucoup d'opiniâtreté à faire évoluer les mentalités pour une éducation pour tous.

Il est peut être dommage d'ailleurs de ne pas mettre en avance ces combats et ces combattant(e)s, car ce n'est pas si vieux et dans certains pays ce sont encore malheureusement des combats toujours actuels.

#LHéritagedeViolettePinkerton #NetGalleyFrance



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Cathares

J'ai adoré. C'est dans la veine de cette magnifique saga qu'est La Dame de la Sauve. L'auteur sait nous emporter dans ce moyen âge qui lui va si bien avec sa rigueur historique et sa fougue. Une très belle écriture pour une très belle histoire. Cathares ne démérite pas.
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L'héritage de Violette Pinkerton

En ce début du 20ème siècle une jeune institutrice pour filles se trouve parachutée dans un petit village , une première … le monde change et l’église entre autres n’accepte pas ce bouleversement et la perte de son pouvoir dans l’éducation, un petit côté cloche merle fort sympathique dans ce joli récit facile à lire sans temps mort que beaucoup d’adolescents devraient lire pour comprendre que l’accès au savoir n’a pas été une évidence , merci à ces instituteurs qui se sont battus pour leurs élèves. Un bel hommage que nous propose Sandrine Biyi
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L'héritage de Violette Pinkerton

Nous voici plongés dans une autre époque, celle des nos grands parents et arrières grands parents.

Violette, jeune diplômée de l'école normale, est une jeune citadine moderne, de son temps avec des idées progressistes. Pour sa 1ere affection, elle se retrouve affectée à l'école d'un petit village viticole, pour instruire les jeunes filles.

Et bien vite, elle se retrouve confrontée au curé de ce village, qui a dû mal à digérer la récente séparation de l'église et de l'état, et de ce fait, se retrouve moins influent puisque l'éducation des enfants est maintenant dévolue aux laïcs.

Autre challenge pour Violette, c'est de défendre la condition féminine et de lutter contre les inégalités homme-femme.

J'ai bien aimé ce roman dans lequel il est rendu hommage au courage et à la volonté de ces institutrices, dont le but était d'éduquer les jeunes filles, pour leur permettre de choisir leur avenir et de ne pas leur imposer uniquement le rôle de mères et d'épouse.

Violette est une femme entière, courageuse, n'ayant pas peur de dire ce qu'elle pense, et voulant tout simplement donner une chance à chaque enfant d'évoluer socialement.

Une très belle lecture.



#LHéritagedeViolettePinkerton #NetGalleyFrance
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L'héritage de Violette Pinkerton

Le commentaire de Carole :

Ce roman est une pépite d’or grâce à Violette, le personnage principal. Quatre-vingt-treize ans bien sonnés et relativement en forme elle a encore un beau projet devant elle soit d’écrire ses mémoires. Grâce à ce roman, nous allons découvrir le chemin parcouru par Violette. Une enfance heureuse, la seule ombre au tableau est que les parents de Violette s’inquiètent de savoir si elle trouvera mari un jour. Celle-ci a une stature imposante et ne se classe pas parmi les beautés féminines. Cela n’arrête pas Violette qui a une force de caractère à faire reculer ceux qui s’opposent à la faire avancer. À vingt et un an, elle part avec Charles, son petit chien, pour aller enseigner dans un petit village dont la mentalité n’est pas à la pointe du jour. Il ne faut pas oublier que nous sommes au début du vingtième siècle où la femme était encore considérée juste bonne à entretenir une maison faire des enfants et être soumise à son mari donc pas besoin de s’instruire. Violette n’est pas du tout d’accord avec ces coutumes et tout en douceur elle va tenter de changer la mentalité des gens de ce petit village. J’avoue que le début du livre m’a inquiété, l’histoire commence lentement, mais ce n’est pas long que l’auteure nous impose un rythme plus soutenu. Les personnages sont tous captivants, l’abbé qui s’oppose à la façon de penser de Violette est tout aussi attachants que Violette qui perdure dans sa manière de vouloir faire instruire les enfants, garçons ou filles. C’est de la fiction frôlant la réalité qui nous amène au verdict que les mœurs ont bien changé en un siècle. Une histoire bien tissée, l’auteure a su manié la plume avec une dextérité qui m’a plu. Je vous recommande ce livre fortement, il vous plaira à coup sûr.
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L'héritage de Violette Pinkerton

Violette arrive dans un petit village de la région bordelaise alors qu'elle a tout juste 20 ans et qu'elle vient d'avoir son diplôme d'institutrice. On est en 1912, la loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat n'a que quelques années. Violette va devoir se battre contre vents et marées pour faire admettre que les filles aussi ont le droit à l'éducation.

Il est bon de rappeler les combats de nos arrières grand-mère car rien n'est jamais acquis.

Une très belle et émouvante histoire que celle de ces femmes pionnières qui nous ont permis de ne pas avoir à se poser de question quand nous franchissons les portes d'une école. C'est presque trop court et on est triste de devoir laisser Violette en refermant ce livre.
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L'héritage de Violette Pinkerton

"Bonjour mesdemoiselles. Je me nomme Mademoiselle Pinkerton et je suis votre institutrice. Je vous enseignerai cette année, le calcul, l’orthographe, l’histoire et la géographie. Vous aurez une dictée tous les matins. L’après-midi sera réservé aux cours de couture et de dessin…"

C’est en ces termes que la nouvelle institutrice laïque d’un village de l’Entre-deux-Mers se présente à ses élèves et leur explique son programme dans le roman de Sandrine Biyi, L’héritage de Violette Pinkerton. La scène se passe en 1912 et replace le lecteur dans la France de la IIIe République dont les lois jetèrent les bases de l’organisation de l’école laïque, obligatoire pour les petits Français. L’école, pilier de la République, se devait d’émanciper intellectuellement l’individu dans le respect des valeurs héritées de la révolution française : liberté, égalité… En ce qui concerne les filles, la mise en place des structures enseignantes allait être beaucoup plus longue, beaucoup plus ardue, en particulier dans les campagnes. L’accès à l’égalité et à l’instruction fut l’objet d’un long combat. C’est ce dont traite le roman de Sandrine Biyi : plusieurs problématiques s’y mêlent, celle du rôle de l’école, de la place des femmes dans la société et des guerres d’influence que se livrent deux camps adverses.

L’institutrice, en tant que femme, femme exerçant un métier, susceptible d’avoir prise sur de jeunes enfants, des petites filles, se heurte de plein fouet aux idées reçues concernant la place de la femme dans la famille et la société.

En outre, la loi de 1905 sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat a rebattu les cartes du pouvoir et parachevé – souvent de manière caricaturale – la constitution de deux camps adverses, celui de la République et celui de l’Eglise. Sandrine Biyi a eu la bonne idée d’évoquer en avant-propos certaines de ces lois sur l’école et de citer aussi quelques réflexions de femmes et d’hommes sur leur vision des femmes, ce qui peut aider le lecteur à se repérer. Violette Pinkerton, l’héroïne du roman, est nommée institutrice de l’école laïque de filles dans une petite commune rurale de l’Entre-deux-Mers girondin. Elle a vingt ans, est fraichement émoulue de l’Ecole normale de jeunes filles et bien décidée à appliquer, en termes d’égalité, les principes républicains concernant l’instruction de tous, garçons et filles. Car Violette est une jeune femme progressiste, issue d’un milieu privilégié. Son père a encouragé son goût du savoir en la laissant poursuivre ses études dans un lycée bordelais, ce qui à l’époque ne pouvait avoir lieu qu’en ville dans des milieux bourgeois. Elle a par ailleurs passé un bac dit « masculin » car seules de très rares filles s’y présentaient. C’est donc cette jeune fille, en avance sur son temps, lectrice de la féministe révolutionnaire Olympe de Gouge, qui arrive dans le bourg de Lignan, confrontée d’emblée à une population méfiante, voire hostile. Sa position sociale n’est pas clairement déterminée, ni paysanne, ni bourgeoise, femme célibataire de surcroit, elle ne doit asseoir l’autorité de sa personne que sur sa fermeté et ses seules qualités humaines, intellectuelles et morales. Mais Violette a de nombreux atouts que son enfance passée près de la terre, dans une propriété viticole du Médoc et son éducation soignée lui ont permis d’acquérir. C’est une femme de conviction qui saura se battre pour faire accéder les petites filles à l’instruction et aux diplômes. Elle n’oubliera pas non plus un petit vacher, laissé pour compte de l’école obligatoire et gratuite promulguée par Jules Ferry et le fera entrer derechef dans les rangs de l’école. Je ferai au passage une petite critique : l’héroïne – qui mérite bien cette dénomination – est un peu trop parfaite à mon goût. En dépit de sa jeunesse et de son manque d’expérience, elle a en toute situation un comportement exemplaire. Cela sert l’histoire et fait certes ressortir la complexité du milieu ambiant mais nuit à son personnage de fiction. On n’est pas vraiment touché par ses difficultés, je trouve…Est-elle vraiment représentative des jeunes institutrices, issues pour la plupart de milieux modestes, qui durent s’imposer dans les régions rurales françaises ? J’ai pris cependant grand plaisir à la narration, à la voir évoluer et imposer ses convictions dans ce microcosme qui reflète de manière vivante et bien documentée les conflits individuels et sociétaux de l’époque. Les personnages secondaires, ceux des femmes en particulier, m’ont intéressée : Jeanne, la paysanne pragmatique et fine, Louise, la femme de l’instituteur et brodeuse avertie qui tient salon, Thérèse, la femme du maire, obligée, à l’arrivée de l’institutrice voulue par son mari, de renoncer à dispenser aux filles une instruction minimale sous la direction du curé. Thérèse était passée de la lumière à l’ombre. (…) Elle était redevenue une dame catéchèse, comme tant d’autres. Il y a aussi madame de Pontiac, la riche châtelaine émancipée qui fait la pluie et le beau temps dans le village. Dans ce monde où leur rôle est limité aux tâches ménagères et à l’éducation des enfants, elles s’agitent et ne sont pas les dernières à prendre position, peu à peu acquises à l’idée qu’une femme doit accéder à l’instruction. Les hommes, eux, ont plus de mal à avancer. Le curé, particulièrement balourd et obtus, est l’adversaire numéro 1 de Violette et s’oppose régulièrement au maire socialiste qui a nommé une institutrice : "Si on la laisse agir, vous verrez qu’elle présentera les filles au certificat d’études comme cela se fait déjà dans les grandes villes. Et pour quoi faire ? Des malheureuses sans mari, car une femme savante les fait fuir. Nous sommes en campagne ici. Qui tiendra les fermes ? Réfléchissez bien, Monsieur le maire. Ce n’est pas de moi dont il s’agit, c’est de votre village et de son futur." Quant au maire socialiste, de conviction républicaine et extrêmement soucieux des distinctions honorifiques de la République, il ne peut s’empêcher d’avoir des doutes sur le bien-fondé de sa décision de nommer une institutrice. Il craint pour son fauteuil. Font-elles vœu de célibat ? Sont-ce des nonnes ? (…) Si la prochaine n’est pas mariée, qu’au moins elle ne soit pas jolie. Cela évitera les commérages. Le sujet dont traite Sandrine Biyi dans son roman est très intéressant et on en observe encore les ramifications aujourd’hui. Il peut inciter le lecteur à faire des recherches complémentaires sur cette époque un peu ignorée. Il nous fait en tout cas mesurer à quel point les choses ont évolué en un peu plus d’un siècle. Et pourtant, à l’heure où de très nombreuses femmes occupent des postes clés dans la justice, la médecine, l’enseignement, la recherche, le journalisme, les entreprises et de plus en plus en politique, on a le sentiment que le combat pour la parité et l’émancipation féminine continue et doit continuer à être mené.

Marie-France pour les liseuses de Bordeaux
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L'héritage de Violette Pinkerton

En 1912,Violette prend son premier poste d'institutrice dans un petit village. Elle est ravie mais la tache s'annonce ardue : la loi séparant église et Etat est toute récente. Son arrivée suscite hostilité et méfiance. Que va-t-elle mettre dans la tête des filles ?



Un roman historique passionnant qui nous fait revivre le combat des femmes à être traitées comme égales. Violette a du caractère et saura déjouer les pièges avec humour et ténacité.
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L'héritage de Violette Pinkerton

"L'Héritage de Violette Pinkerton" de Sandrine Biyi est un roman de littérature générale qui traite du système éducatif en 1912 avec la récente application de la loi de séparation de l'église et de l'Etat.



L'héroine, Violette Pinkerton, est une jeune institutrice fraichement diplômée de 20 ans qui est nommée dans un village de l'Entre-deux-Mers girondin pour son premier poste. Elle deviendra l'une des pionnières qui va se battre pour faire admettre l'égalité des droits à l'éducation pour les filles. Elle se heurte à l'abbé Brissac qui voit en elle une menace car elle le dépossède de ses prérogatives. Il va même jusqu'à sonner le glas le jour de la rentrée...



J'ai vraiment beaucoup apprécié ce roman divertissant, plein d'auto-dérision et très instructif qui retrace la vie de cette institutrice courageuse et persévérante qui finira par rallier à sa cause tout ce village qui lui était hostile au début.



L'intrigue nous dévoile une double temporalité puisque le roman s'ouvre en 1981 alors que Violette est âgée de 93 ans. Elle a une vilaine bronchite qui la laisse alitée et elle décide d'écrire ses mémoires pour témoigner et transmettre son expérience d'institutrice en 1912.



Le personnage de Violette est vraiment attachant car le lecteur parvient à s'identifier à elle très facilement et il la quitte à regret à la fin de ce récit un peu trop court...



Je remercie les @éditions-cairn de m'avoir permis de découvrir ce roman original qui plaira aux adeptes de romans à la fois instructif et divertissant traitant du thème de l'éducation au début du vingtième siècle
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La dame de La Sauve, tome 1 : La croisade 1..

Le premier tome d'une saga historique se déroulant au moyen-âge entre les terres de l'Aquitaine et celles de Jérusalem - c'est le temps des croisades qui permet ce mélange de cultures entre Orient et Occident.

Ce livre met en avant la liberté , le pouvoir de la connaissance, et la place de la femme dans ce moyen âge en Orient comment en Occident. L'auteure aborde avec virtuosité les thèmes importants tels que la connaissance, la culture, le respect d'autrui, la place de la femme, la religion, les relations entre seigneurs, religieux et serfs... Tout ce sur quoi s'est appuyée notre société actuelle...

La rencontre amoureuse entre un noble d'Aquitaine Philippe des Aygues parti en croisade où il tombe amoureux de Sara, médecin reconnue en Terre Sainte. De cette union naît Brunissende, notre personnage principal. Lorsque sa mère décède, le choix est fait de quitter la Terre Sainte pour l'Aquitaine mais rien n'est simple du fait de la différence voire le retard de culture entre ces 2 contrées. Brunissende, qui a grandi au sein d'une famille aimante et tolérante, où la culture a une grande importance a beaucoup de mal en arrivant dans l'Aquitaine du moyen âge. Elle a son caractère et sa culture et n'est donc pas en adéquation avec les us et coutumes françaises de l'époque.
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La nuit des femmes

La Nuit des Femmes : le dernier roman de Sandrine Biyi paru ce mois ci aux Editions Savine Dewilde.

Lorsque je l’ai commencé , j’ai senti dès les premières pages que j’allais être happée par l’histoire de ces sœurs au destin particulier.

Nous sommes au Moyen Âge, période que l’auteure affectionne : elle nous avait régalés avec une saga merveilleuse autour de la Dame de la Sauve .

Dans le Périgord, 4 sœurs vont être prises dans l’étau terrifiant de l’Eglise qui traque les femmes appelées à l’époque « sorcières ».

Une femme, Elvire, ermite au savoir immense, tente de les protéger tout en les enseignant.

Ces sœurs sont très jeunes avec chacune une personnalité bien marquée . Elles vont devoir trouver une alliance entre elles malgré des différends qui les oppose pour défier le pouvoir de l’Eglise et des hommes qui les méprisent par peur. Peur de leurs capacités , de leur clairvoyance, de leur liberté .

Ce roman est un hymne à la Femme au sens sacré du terme. C’est une course folle qui nous tient en haleine au coeur de la nature et du sens de la justice .

Comme à son accoutumée Sandrine Biyi mêle la Grande Histoire à celle racontée ici.

Gardons à l’esprit que des centaines de femmes ont péri sous le joug de l’Eglise alors qu’elles exerçaient simplement leur Art…et soignaient moult personnes .

La plume de l’auteure est passionnée et passionnante et lorsque j‘ai refermé son roman, j’ai senti que Justine, ses sœurs et Elvire allaient m’habiter un long moment .

Pour conclure, cet ouvrage est une ode aux femmes certes et aussi au berceau de la Nature et de ses trésors .



Le livre peut être commandé dans toute librairie et sur la boutique Etsy de la maison d’édition ( frais de port très avantageux pour le Québec et les pays francophones et DOM-TOM).



https://www.etsy.com/fr/shop/SavineDewilde?ref=seller-platform-mcnav



#moyenage

#sorciere

#perigord

#romanhistorique
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La nuit des femmes

Un roman sur la vie de quatre jeunes femmes libres dans l'Aquitaine d'Alienor.

Elles sont 4 sœurs, nées du frère du seigneur et de la cuisinière. Mais voilà, elles n'auront pas une vie ordinaire, ainsi l'a décidé le seigneur de Hautefort, Bertran de Born, célèbre troubadour de son temps et puissant allié des Plantagenêts.

Mais si Bertran a l'esprit ouvert, il n'en va pas de même pour les gens d'église, qui ne supportent pas les femmes libres, indépendantes et guérisseuses car elles menacent leur pouvoir.

Il ne faudrait qu'une étincelle pour enflammer les bûchers et elle va naître avec l'arrivée d'Arnaud de Carlisle, chevalier anglais futur époux d'une des sœurs.

Un roman historique et feministe très réussi qui rend hommage aux femmes qui ont souffert sous le joug des hommes, de l'église et de l'obscurantisme des siècles durant.
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La nuit des femmes

La Nuit des Femmes reprend les tomes 1 et 2 de Sorcières, précédemment édités aux

éditions du halage.

Réécrit et achevé, il livre l'histoire de quatre sœurs dans le Périgord du XII siècle, en

1178, sur les terres de Bertran de Born, chevalier et troubadour de renom.

Quatre sœurs prises dans la tourmente de la guerre entre les fils d'Aliénor et son époux,

quatre sœurs fuyant le pouvoir implacable et l'acharnement de l'Eglise à les accuser de

sorcellerie.

Guérisseuses, accoucheuses, avorteuses selon, elles ne se soumettent pas. Quatre

destins dans la tourmente d'une persécution qui fit des milliers de victimes sur plusieurs

siècles.

La rivalité pour un homme, entre Justine et Anne, rend la situation plus dangereuse

encore...

Ce livre témoigne de la vie dans l' Aquitaine médiévale flamboyante et de la condition

des femmes, mais aussi du savoir immense des guérisseuses. La chronique de la mort

annoncée s'installe quand le pouvoir politique et religieux décide de combattre celles

qui savent, soignent, sont écoutées, entendues et qui ont un vrai statut.

Un corbeau s’envola, son ombre passa devant l’orbe de la lune. Le vent soufflait

comme une condamnation acquise pour les filles de la forêt et Hautefort frémissait

de bruits étranges, de chuchotements lourds, de cris d’animaux aigus et lointains.

La dame du château venait de mourir dans des souffrances si violentes que le

diable s’en était mêlé.

Une personne honnête ne pouvait souffrir autant.

La dame du château était une dame honnête. Le diable ne venait pas d’elle...
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La dame de La Sauve, tome 2 : 1125 - 1126

On replonge dans une époque où sur nos terres d'Aquitaine, les femmes n'ont pas voie à la parole et doivent obéir aux ordres de leur père puis de leur mari. Et voici que pour agrandir les fiefs, une jeune fille de l'âge de Brunissende est présentée à son père. Hersende, elle n'a qu'un souhait, devenir nonne. Choc pour Hersende contrainte d'épouser un homme de l'âge de son père, choc pour Brunissende qui ne peut imaginer son père se remarier.

Brunissende quant à elle est troublée par le Frère Angus - un peu plus âgé qu'elle mais surtout prêtre ! Elle, elle veut soigner les personnes.

La fête de mariage se prépare mais Hersende a disparu et est agressée, tout porte à croire que ce sont les actes de Philippe des Anges, père de Brunissende. Or celle-ci ne peut le croire coupable d'une telle férocité.Brunissende ne comprend toujours pas les moeurs de ce pays qui ne respecte pas les femmes et fait des différences entre les personnes selon leurs richesses. Elle veut être libre de rire, penser et soigner.

Ce deuxième tome est à la hauteur du premier et on retrouve une plume précise, fluide racontant une histoire très documentée.
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La dame de la Sauve, tome 6 : Cornouailles ..

Brunissende une jeune fille devenue femme puis mère au fil des tomes et du temps.

Une apprentie médecin lorsqu'elle franchit en 1125 avec son père, le Chevalier des Aygues, les terres d'Aquitaine.Elle va devoir faire face aux moines de l'abbaye de La Sauve Majeure qui lui refusent le droit d'exercer la médecine. Il n'est pas facile de s'intégrer dans un monde d'hommes qui plus est pour une jeune sarrasine aux agissements pour le moins surprenants.

Très vite le climat devient pesant et les relations avec l'église se dégradent. Philippe des Aygues son père, en fera les frais. Brunissende au péril de sa vie le sauvera coûte que coûte.

Un fait pour le moins inattendu va bouleverser la vie du château. Les noces de Brunissende sont prononcées en 1126, malheureusement la jalousie, la violence et la haine vont détruire la vie tranquille de la maisnie du chevalier des Aygues.

Puis une contagion inconnue se répand et Brunissende va devoir se battre au côté du bel Angus, l'abbé en charge de l'Abbaye de La Sauve.

Le mauvais sort s'acharne à nouveau elle sera inquiétée à son tour, son époux ne sera d'aucune aide, c'est l'abbé qui va lui apporter réconfort et soutien. Leurs liens s'en trouveront grandis et renforcés...

La Cornouaille sera son prochain lieu de résidence et Brunissende devient Lady de Cornwall dans ce tome 6. La présence de son époux se fait rare. Longtemps parti, il doit montrer sa toute puissance, elle s'ennuie. Son fils Benoît est sa seule raison de vivre. Son père lui manque, la musique des troubadours, les cansos de Guillaume. Il suffira d'un drame pour que Brunissende s'enfuit en Aquitaine seule, avec son fils pour panser son coeur auprès des siens. Mais La Sauve n'est plus un havre de paix. Les chevaliers et les villageois se sont révoltés contre le nouvel abbé qui leur mène la vie dure. La bataille s'engage entre un clergé tout puissant et la communauté. Une nouvelle bataille pour La Dame de La Sauve.



"Une dame que l'on ne peut quitter"

Toutes celles qui ont eu le bonheur de lire les 5 tomes de la saga "La Dame de La Sauve" se retrouvent dans cette phrase de Sandrine Biyi. Je dis toutes car cette saga s'adresse plutôt à un lectorat féminin me semble-t-il. Un moyen de nous faire rêver et nous emporter dans des contrées lointaines, nous entraîner dans sa passion qu'est l'histoire et cela depuis 2011, année d'édition du premier tome. Ce roman parfaitement mené respecte en tous points la vérité historique du fait des nombreuses recherches effectuées par l'auteure. Les personnages sont attachants, la belle et indomptable Brunissende nous fait vivre à 100 à l'heure.

A noter que la saga est en cours d'adaptation pour une série télévisée. Une joie de retrouver Brunissende et de revivre ces moments en images.

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