Lisse et froid. Un pilier…
Lisse et froid. Un pilier. L'odeur de métal. Et juste
à ce moment-là, l'orage éclate, pareil à un tigre
gigantesque, un diable blond. L'œil est l'orage. L'œil
est le diamant.
//Sandrine ROTIL-TIEFENBACH //extrait de « La Reine des flambes » [premier manuscrit didactique, achevé en 2000 et radicalement impubliable]
Le papillon rêve…
Le papillon rêve. Fleurs moirées, larmes d'argent
par milliers. Un vent de bronze glisse son ventre sur
les pétales du coquelicot. Satin jaune dans la nuit. Le
ciel a jeté ses poudres, la terre respire, s'enfle et
soupire, sous la voûte clignotante d'étoiles.
…
//Sandrine ROTIL-TIEFENBACH //extrait de « La Reine des flambes » [premier manuscrit didactique, achevé en 2000 et radicalement impubliable]
Soudain, un grondement…
Soudain, un grondement. Au loin, le bleu fonce.
Un œil surgit, tel un roi. Vite ! S'envoler ! L'arbre là-
bas à l'orée sera le salut. Les ailes poussiérées d'or et
vermeilles, la lune salue la danse de la petite
merveille. Enfin le chêne, sa rigueur, ses lèvres en
quantité, leurs baisers murmurants et sages.
…
//Sandrine ROTIL-TIEFENBACH //extrait de « La Reine des flambes » [premier manuscrit didactique, achevé en 2000 et radicalement impubliable]
DISSIPATION
il fallait un grand souffle
pour que la terre achève de se tordre
gonfler le feu de l'écorchure
jusqu'à sa dernière cendre
il est venu
dans une brasse légère
a couvert le cri de l'arbre
redessiné sa peau
l'écorce ne savait plus parler
il n'a donc rien su
ni qu'il avait caressé une morte
ni qu'il l'avait ressuscitée
DISSIPATION
a
Les mots se tournent autour
ils sont trop pleins d'aveux
La peur se mord la bouche
en rigoles, son sang neige
sur les seins blonds des dieux
DISSIPATION
b
Tes yeux, Réalité, sont deux précipices.
dans l'un tournoie le vent
des serments tacites que tu y as jetés
je suis le fond de l'autre
DISSIPATION
c
Le soleil se lève, irrévérencieux
d'entre deux touches de pianos
une note fond de l'œil
la clé tombée au sol