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Citation de VALENTYNE


Ces chevaux, avec qui je voyage de ville en ville, et qui d’ordinaire ressemblent à des bêtes quelconques, sont métamorphosés. Ils s’ébrouent, piaffent, l’encolure cambrée et la queue haute. Ils forment deux groupes – un blanc, un noir. Marlène leur fait face, une chambrière dans chaque main. Elle en brandit une, qu’elle agite au dessus de sa tête. Puis elle recule, pour les conduire hors de la ménagerie. Ces chevaux sont totalement libres. Ils n’ont ni harnachement, ni rênes, ni sangles – rien. Et pourtant ils la suivent d’une démarche altière tels de vrais chevaux de concours.
…………..
Marlène avance en se déhanchant jusqu’au milieu de la piste, et ils suivent, nuages blancs et noirs qui caracolent.
Une fois au centre de la piste, elle fait claquer légèrement un fouet. Les chevaux se mettent à faire le tour de la piste au trot, cinq blancs suivis de cinq noirs. Au bout de deux tours complets, elle fait claquer légèrement ce fouet et chaque noir accélère pour venir trotter à la hauteur d’un blanc. Nouveau coup de fouet, et ils s’intercalent de façon à former une ligne pointillée.
Elle bouge le moins possible ; ses paillettes roses brillent sous les lumières vives. Elle décrit un petit cercle au milieu de la piste, agite ses chambrières – ce qui correspond à une suite de signaux.
Les chevaux continuent à tourner ; les blancs doublent les noirs, et réciproquement, pour présenter toujours une alternance de blanc et de noir.
Puis elle crie et ils s’arrêtent. Elle ajoute quelque chose, et ils posent leurs antérieurs sur la banquette constituant le pourtour de la piste. Ils marchent latéralement, la quee ver Marlène, et les sabots sur la bordure, font ainsi un tour complet, puis s’arrêtent à sa demande, redescendent et virevoltent pour lui faire face. C’est alors qu’elle fait avancer Midnight.
C’est un splendide arabe, tout noir, avec une étoile parfaite au front. Elle lui parle, tenant les deux fouets d’une seule main et lui offrant sa paume. Il y presse son museau, encolure cambrée et naseaux dilatés.
Marlène fait un pas en arrière et brandit un fouet. Les autres chevaux regardent, dansant sur place. Elle soulève l’autre fouet et agite sa pointe d’avant en arrière. Midnight se dresse sur ces postérieurs. Elle crie quelque chose et recule franchement. Le cheval suit cabré, et labourant l’air. Il fait ainsi tout le tour, puis, sur un signe d’elle, redescend. Un autre signal mystérieux du fouet, et il s’incline, un genou à terre. Marlène effectue alors une révérence et la foule se déchaîne. Midnight étant toujours incliné, elle soulève ses deux fouets et les agite. Les autres chevaux exécutent des pirouettes, c'est-à-dire qu’ils font des tours sur place sur un seul pied.
D’autres vivats, l’adulation est à son comble. Marlène tend les deux bras en l’air, se tourne pour donner à chaque section du public la possibilité de l’idolâtrer. Puis elle se tourne vers Midnight et se juge délicatement sur son dos. Il se relève, cambre l’encolure et l’emporte vers la sortie. Les autres chevaux suivent, les noirs avec les noirs, les blancs avec les blancs, serrés les uns contre les autres pour rester auprès de leur maîtresse.
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