Vivre, c'est s'arrêter. Regarder. Voir tout ce qu'il y a de beau.
Que ferais-je si je n'avais pas attrapé ce virus idiot quand j'avais dix ans ? Si la maladie ne me déchirait pas de l'intérieur,...Je Vivrais. Avec un V majuscule. Je dévorerais le monde entier. Je plongerais au fond des mers et j'escaladerais des sommets. Je serrerais la terre dans mes poings, je me planterais et j'agripperais tout avec mes racines, du quotidien à l'extraordinaire.
Mais ce n'était qu'une journée parfaite dans une vie merveilleusement imparfaite.
C'est difficile de dire la vérité à propos de Maman parce que je l'aime de tout mon coeur et je pense qu'il n'y a pas de meilleure personne qu'elle au monde. Mais il y a aussi ce noeud dans ma poitrine quand je pense à sa dépression et au fait qu'elle est encore au lit quand je rentre de l'école. Et écrire cela, c'est un peu comme la trahir.
Écoute. Tu n'es pas comme lui. Tu n'es pas comme moi. Tu n'es comme personne. Et arrête de prendre ça comme un défaut.
Je hais les migraines. Ce sont des poignards qui frappent dans la nuit, laissant derrière eux une marée noire et un seau rempli à côté du lit.
Voilà qu'elle éclaire le plus sombre des lieux.
Dès qu'on leur parle de dépression, les gens changent d'attitude. Ils deviennent super compatissants et agissent comme si c'était vraiment grave. Alor que pas du tout !
Il veut me voir. Même après m'avoir découverte telle que je suis.
Rien ne pourrait me donner autant l'impression de vivre.
Elle m'embrasse comme si elle essayait de faire entrer un monde entier dans chaque caresse de ses lèvres.